5 août 2010

Les deux missions de Pavel Rosa

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C'était l'heure de la reprise hier pour Fribourg-Gottéron. Très attendu lors du premier entraînement sur glace, le Tchèque Pavel Rosa affirme être venu à Fribourg avec deux buts: aider Gottéron à bien commencer la saison et se montrer dans le championnat de Suisse. On a aussi revu Serge Aubin sur les patins, mais son retour au jeu n'est pas pour tout de suite.

Ils n'étaient pas 4000 comme à Ambri, ni même 800 comme à Lugano où la reprise des entraînements est fêtée en grande pompe, il n'empêche qu'on a dénombré une bonne cinquantaine de curieux hier lors du premier entraînement sur glace de Fribourg-Gottéron. Venus pour revoir «leurs» Dragons qu'ils avaient quittés en mars dernier, enfants, adolescentes et supporters ont également pu assister aux premiers coups de lames des trois nouveaux: Philipp Rytz, Sylvain Lüssy et surtout Pavel Rosa.Engagé la semaine passée pour deux mois et demi afin de pallier l'absence de Serge Aubin, qui se remet d'une blessure aux ligaments croisés d'un genou, le Tchèque attirait tous les regards. Et suscitait l'intérêt de tous les journalistes présents. L'interview soigneusement préparée en anglais, il ne restait plus qu'à attendre la sortie de glace de l'attaquant... A peine le temps de se présenter que Pavel Rosa nous interrompt. «On peut le faire en français. Je le parle assez bien», lâche-t-il avec le sourire et un petit accent québécois. La surprise est totale et l'entretien d'une dizaine de minutes franchement sympathique.

Pavel Rosa, comment se fait-il qu'un Tchèque maîtrise comme ça bien le français?

C'est parce que je suis marié à une Québécoise depuis 14 ans. A la maison, on mélange un peu le français et l'anglais, mais l'été, au Québec, avec sa famille on parle le français.

Vous êtes donc arrivé ici en droite ligne du Québec?

Oui. Je commence toujours mes étés par deux ou trois semaines dans ma famille en République tchèque, puis on rejoint Gatineau (ndlr: près d'Ottawa) pour le reste de l'été.

Vous vivez au Québec, vous avez un contrat dans la poche pour la Finlande, valable dès octobre, comment vous retrouvez-vous à Fribourg?

Je voulais signer en Suisse depuis quelques saisons, mais je n'ai rien trouvé. Avec la proposition de Gottéron, j'ai une chance de prouver que je suis capable de jouer dans ce championnat.

Que connaissez-vous de Fribourg et de la Suisse?

Je suis déjà venu deux fois quand je jouais en Russie (ndlr: à Avangard Omsk). On avait effectué un camp d'entraînement dans la région d'Engelberg. J'ai profité du week-end passé de congé pour me promener à Fribourg. La Suisse est un pays merveilleux, très plaisant, avec une belle nature.

Et Gottéron, ça vous disait quelque chose?

Pas vraiment. Je connaissais quelques noms comme Caron ou Heins contre qui j'ai dû jouer il y a une dizaine d'années. Je sais aussi que Gottéron a disputé les play-off ces dernières années. C'est important. Je ne voulais pas signer dans une équipe de bas de classement.

Quelles sont vos ambitions pour vos quelques semaines en Suisse?

Je veux aider l'équipe à bien commencer la saison et montrer ce dont je suis capable. Pour rigoler, je me dis que je pourrais peut-être fêter deux titres de champion cette saison. Un avec Gottéron et un autre avec mon équipe finlandaise de Kärpät Oulu!

Quel genre de joueur êtes-vous?

Depuis tout petit, je suis un joueur à vocation offensive. Après, cela dépendra de mes partenaires. Je peux être un buteur si on me donne le puck. Je cherche aussi à créer des espaces. L'an passé, j'étais play-maker, j'organisais le jeu offensif de mon équipe. Quel que soit mon rôle, je veux être efficace sur la glace.

Malgré des statistiques impressionnantes, vous avez beaucoup voyagé durant votre carrière. Pourquoi?

C'est vrai que j'ai vécu beaucoup de changement. J'aurais aimé rester à une place, mais la vie des hockeyeurs est ainsi faite... C'est ma femme Isabelle qui est contente. Elle adore voyager.

Elle va vous rejoindre bientôt à Fribourg?

Oui, elle ne va pas tarder à venir avec nos deux garçons Alex (4 ans) et Adrien (1 an). Tant mieux, car je suis un gars de famille, je ne peux pas rester longtemps sans eux.

François ROSSIER