Battu la veille par Bienne, Fribourg-Gottéron a cueilli ses premiers points de la saison, samedi à Langnau. Non pas trois mais deux, les Dragons, qui menaient pourtant 3-1, ne s'imposant qu'après les tirs au but (3-4), un exercice où Rosa, Sprunger et Jeannin excellent. Caminada, pigiste providentiel, a lui aussi tiré son épingle du jeu en stoppant 40 des 43 tirs emmentalois.
Une deuxième défaite consécutive aurait été catastrophique pour Fribourg-Gottéron. Battus vendredi à domicile par Bienne, les Dragons ont réagi en ramenant deux points de Langnau. Ils ont évité le pire, grâce notamment à leur gardien pigiste Pascal Caminada, mais aussi à leur ligne de parade avec Sprunger, Bykov et Plüss. Dans l'Emmental, ils ont été plus attentifs en défense que face aux Seelandais. Un peu de baume au coeur, mais... «Cette semaine, il va falloir travailler le jeu défensif», avertit Serge Pelletier. «La première victoire, c'est bon pour la tête», glisse Robin Leblanc. «Il y avait trois points en jeu, mais deux, c'est toujours bon à prendre», souligne Silvan Lüssy.«C'était à l'arraché», analyse Serge Pelletier. «Nous avons terminé avec deux hommes en moins (Mowers blessé à la 2e et Heins expulsé à la 61e/réd.). C'était difficile. Heureusement que cela a tourné en notre faveur.» L'entraîneur avait modifié son alignement en remplaçant Leuenberger, Lauper et Lakhmatov par Rytz, Lüssy et Leblanc. «Nous avons des possibilités de mouvement. Une bonne chose puisque nous n'avons pas encore le rythme de deux matchs en deux jours...»
Le grand jeu
A 3 contre 5, les Dragons n'ont pu empêcher Steiner d'ouvrir la marque (4e). Ils ont rétorqué par Plüss sans réussir à confirmer durant plus de deux minutes en double supériorité numérique. Et Pascal Caminada a réussi son examen. Le gardien pigiste, logiquement titularisé après l'effondrement de Ciaccio face à Bienne, a sorti le grand jeu. Sous contrat jusqu'au 2 octobre, l'ex-portier de Bienne a multiplié les interventions: devant Pascal Pelletier (15e), Bucher (29e) et Lüthi (31e). Serge Pelletier apprécie: «Il a fait ce qu'on demande à un gardien: permettre à l'équipe d'avoir la chance de gagner. Alors... Félicitations!» L'entraîneur ne jette pas la pierre à Ciaccio qui s'était troué la veille. «C'était une marque de respect envers lui que de lui laisser sa chance après avoir effectué toute la préparation.»Mis sous pression par les hommes de John Fust, les Fribourgeois ont pris un double avantage contre le cours du jeu. Grâce à la précision de Bykov, en contre après une relance ratée de Murphy directement sur Plüss, puis par le biais d'un tir non cadré d'Abplanalp dévié par un patin adverse. Les visiteurs ont accumulé les fautes à force de repousser les velléités bernoises et usé, ainsi, beaucoup d'énergie. Ils n'ont pu éviter la remontée. «Nous n'avons pas paniqué après le 3-3», apprécie toutefois leur entraîneur. Après que Murphy (poteau) et Gamache (latte) ont chacun manqué le k.-o., l'épilogue s'est écrit aux tirs au but. Les Dragons ont été parfaits grâce à un Caminada intraitable, un Rosa génial - son penalty valait à lui seul le déplacement - et un Sprunger aussi efficace que Jeannin. Ce dernier déclare: «Nous avons bien lutté et nous avons réussi à résister aux supériorités numériques de Langnau dans le troisième tiers. On va garder le positif.»Pascal Caminada a été applaudi en héros (93% d'arrêts) deux jours après son arrivée. «Tout va très vite, dans un sens comme dans l'autre», sait l'ancien Biennois. «Ce match a été très, très dur. Les Emmentalois force-checkent constamment.» Les Tigres ont tiré plus souvent au but que leurs hôtes. «Nous sommes bien là. Il manque un peu d'expérience, de confiance et de timing», dit John Fust.
Bilan forcément négatif
De son côté, Andreï Bykov constate: «Nous avons obtenu deux points et il en manque peut-être un. Nous en espérions six pour ce premier week-end. Le bilan est forcément négatif.» Les Dragons ont rebondi en retroussant leurs manches. «Le revers de vendredi a fait extrêmement mal», reconnaît Bykov. «Nous étions «boostés» à bloc. Personnellement, d'autant plus que je n'avais jamais commencé la saison à domicile...»
Patricia MORAND