15 septembre 2014

Voici l'article de La Liberté que certains n'ont visiblement pas aimés



Le soufflé est retombé à Gottéron

Avec un effectif quasi inchangé, les Dragons travaillent dans la continuité. La concurrence s’est bien renforcée. Il leur faudra hausser le ton pour suivre la cadence des grosses cylindrées du championnat.

Il y a douze mois, tout Fribourg rêvait du titre de champion de Suisse. Les transferts de Monnet et Helbling devaient permettre à Gottéron de décrocher enfin ce Graal derrière lequel il patine depuis la nuit des temps. Aujourd’hui, le soufflé est retombé. A l’aube de leur 35e saison consécutive en ligue nationale A, à quelques heures de la venue des Zurich Lions, champions de Suisse en titre, les Dragons n’appartiennent plus aux favoris. Avec un effectif quasi inchangé, l’entraîneur Hans Kossmann a l’avantage de pouvoir travailler dans la continuité. Deuxième de la saison régulière et demi-finaliste des play-off, Gottéron peut-il faire mieux? Ou, au moins, aussi bien? Rien n’est moins sûr…

Enthousiasme mesuré

En fin de saison dernière, les Dragons ont marqué le pas. Conscients du déclin amorcé, déclin qui fait évidemment écho à l’extraordinaire saison 2012/13, les dirigeants de Saint-Léonard ont fait profil bas lors de la présentation des objectifs. Ils ne visent plus qu’«une qualification pour les play-off, si possible dans les quatre premiers». Un enthousiasme pour le mois mesuré… Que faut-il réellement attendre de Fribourg-Gottéron durant cette saison 2014/15? Réponse au travers de cinq thèmes clés.

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Les gardiens? Une concurrence bienvenue

Il s’agit à n’en pas douter du grand changement de l’été. L’arrivée de Melvin Nyffeler, 19 ans seulement mais du talent plein la mitaine, a clairement changé la donne. Benjamin Conz, passé au travers de sa demi-finale des play-off où il a souffert de la comparaison avec Martin Gerber, va devoir hausser son niveau.

Le Jurassien a vite compris le message. Après avoir flirté avec le quintal en play-off, il a perdu six kilos durant l’été pour attaquer la nouvelle saison avec 93 kg sur la balance. Fort de son expérience de quatre saisons comme titulaire en LNA, Conz tient toujours la corde et reste le No 1 dans la tête de Hans Kossmann. Mais Nyffeler a les dents longues. Et sa bonne préparation - avec quatre victoires en quatre matches - prouve qu’il possède de sérieux arguments. Cette nouvelle concurrence - pour autant qu’elle reste saine bien sûr - ne pourra que faire du bien à Gottéron. Et bonifier à coup sûr, le poste le plus important d’une équipe de hockey sur glace.

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La défense? Le gros point noir

Avec pas moins de 147 buts encaissés durant les qualifications, soit près de trois buts par match, la défense fribourgeoise a été le gros point noir de la saison dernière. Aucune équipe qualifiée pour les play-off n’avait fait pire. Malgré l’évidente faiblesse de l’arrière de Gottéron, les dirigeants n’ont pas effectué le moindre transfert significatif.

Six mois après le naufrage défensif des play-off, le seul changement a été le remplacement de Birbaum par un junior élite (Montandon)… Après le flop Helbling, Kwiatkowski reste donc le seul et unique leader défensif. A 37 ans, le Canadien aura-t-il encore l’énergie pour se démultiplier soir après soir?

En comparaison avec les grosses cylindrées comme Zurich et Kloten, finalistes des derniers play-off, qui s’appuient sur deux défenseurs étrangers et une flopée d’internationaux, Gottéron ne fait toujours pas le poids. A l’arrivée de Jeannin en 2008, les dirigeants fribourgeois avaient fait de l’engagement d’un défenseur de haut vol une priorité. Six ans plus tard, les supporters de Fribourg-Gottéron attendent toujours…

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L’attaque? Plus aussi tranchante

Irrésistible au point d’emmener Gottéron jusqu’en finale en 2013, la «SBP» n’est plus qu’un lointain souvenir. La fragilité de Bykov, qui a manqué toute la préparation et qui sera absent en début de saison à cause d’une commotion, est franchement inquiétante. A 35 ans, Plüss, capitaine exemplaire, aura de la peine à rééditer une saison aussi prolifique que la dernière (38 points). Quant à Sprunger, seulement 12 buts l’an passé, il peine à s’exprimer en l’absence de Bykov, son fidèle compère. Qui alors pour prendre le relais de cette triplette essoufflée? Touché aux côtes à la mi-août, Tambellini ne fera pas tout de suite oublier Hagman. Le Canadien pourrait en revanche avantageusement remplacer le très quelconque Miettinen, mais on n’en est pas encore là.

Lors de la préparation, le duo Mauldin-Pouliot s’est montré percutant, malheureusement la blessure de l’Américain (fractures à la mâchoire) oblige Kossmann à revoir ses plans. Un vrai coup dur que Dubé, précieux mais vieillissant, ou Monnet, loin de répondre aux attentes l’an passé, auront de la peine à faire oublier. Malgré les difficultés actuelles, l’attaque reste la principale force de Gottéron. Toutefois, sans étranger dominant et sans Jeannin, un blessé de longue durée qui n’a pas été remplacé, elle n’est plus aussi tranchante que par le passé.

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L’entraîneur? Rigueur et coups de gueule

Depuis son arrivée à la tête de Fribourg-Gottéron, Hans Kossmann présente un bilan tout simplement remarquable. En trois ans, il a cumulé 96 victoires en 150 matches de saison régulière (64%), deux demi-finales et une finale des play-off! La rigueur imposée par le Canado-Suisse a permis à l’équipe d’exploiter au mieux son potentiel et de s’installer dans le haut du classement. Une brillante progression qui contraste avec des transferts peu inspirés. Le directeur sportif Kossmann ne connaît en effet pas autant de succès que le coach Kossmann. Présentés comme des leaders, Helbling et Monnet peinent à convaincre, alors que des joueurs comme Barinka ou Miettinen ont été vite oubliés.

Malgré ces choix discutables, les dirigeants de Gottéron ont réitéré leur confiance en leur entraîneur en prolongeant son contrat d’un an. Une décision prise avant même le début de la saison qui comporte une part de risques. Ses exigences et son intransigeance sont usantes et pénibles à supporter. L’an passé, ses coups de gueule à répétition ont d’ailleurs sérieusement agacé certains joueurs… Si Gottéron s’installe dans une dynamique positive, la cohabitation continuera d’être fructueuse. Dans le cas contraire, l’atmosphère pourrait vite devenir suffocante.

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L’équipe? Sans leader et sans repères

Après un championnat 2012/13 de tous les superlatifs, l’équipe a été confrontée à ses limites la saison dernière. Avec les départs de Heins et Gamache en 2013, et l’interminable commotion de Jeannin, le vestiaire fribourgeois a perdu ses leaders et ses repères. Cela s’est ressenti sur l’ambiance du groupe. Sans parler de dissensions, plusieurs joueurs ont reconnu qu’elle n’était «plus aussi bonne que par le passé».

Les blessures de Bykov (16 matches manqués), Dubé (14) ou Pouliot (10), le transfert abrupt de Loeffel et les jérémiades de Birbaum n’ont rien fait pour arranger les choses. Bien placée au moment des play-off (2e), l’équipe aurait dû faire corps pour atteindre la finale. C’est tout le contraire qui s’est passé avec une série désolante contre Kloten.Dans cette adversité qui fait le sel des play-off, les Fribourgeois n’ont pas su répondre présent. Comme l’esprit revanchard ne transpire pas du vestiaire fribourgeois, les Dragons devront absolument retrouver cette soif de vaincre qui leur a fait cruellement défaut au printemps passé sous peine de vivre d’autres désillusions.

François Rossier



Messieurs les joueurs du HC Fribourg-Gottéron :
quand on voit vos résultats,
peut-être serait-il bon, au moins une fois, 
de vous remettre en question !

Egger Ph.