31 janvier 2015

Une «task force» pour le projet de patinoire


La nouvelle patinoire devrait être mise en exploitation à l’horizon 2018. L’actuelle BCF-Arena deviendra une piste d’entraînement. © Charly Rappo


Une «task force» s’occupe du projet de patinoire à Saint-Léonard. Son financement pourrait se faire grâce à une société montée par des sponsors de Gottéron.

Une équipe fanion qui doit suer sang et eau pour tenter de se qualifier pour les play-off, un président qui se fait débarquer à mi-gué par les principaux sponsors du club: le HC Fribourg-Gottéron vit une saison mouvementée. Au point que son projet de nouvelle patinoire semble être un peu tombé dans l’oubli. Ce que réfute toutefois vivement Michel Volet, président ad interim des Dragons: «Détrompez-vous, cela avance fort. Au-delà des vicissitudes sportives et organisationnelles du club, le dossier suit son cours. Nous maintenons le cap, nous sommes parfaitement dans les délais qui étaient planifiés», assure-t-il.

Pour mémoire, en juin dernier, le club, le Conseil communal de Fribourg et la société Losinger Marazzi SA, dont le concept a été retenu, présentent à la presse les grandes lignes du projet. Devisé à 100 millions de francs, ce dernier comprendra une enceinte d’une capacité de 8500 spectateurs - dont deux tiers de places assises -, des loges, des restaurants, des locaux administratifs, un parking souterrain.

Edifiée en lieu et place de l’actuelle seconde piste de glace (qui devra être démolie), la nouvelle patinoire doit être opérationnelle pour la saison 2017-2018. Le financement sera majoritairement assuré par un investisseur privé amené par Losinger Marazzi. Quant à l’actuelle BCF-Arena, elle deviendra une piste d’entraînement. La ville de Fribourg va ouvrir un concours d’architecture et d’urbanisme pour donner une cohérence d’ensemble au site de Saint-Léonard.

Grincements de dents

Toutefois, le concept de Losinger Marazzi SA, choisi par Fribourg-Gottéron, et avalisé par l’Exécutif de Fribourg, suscite rapidement des grincements de dents auprès des principaux sponsors du club. Effarouchés par l’ampleur du prix global articulé par le porteur du projet, ils semblent craindre que cela n’entraîne un coût de location - qui sera logiquement payé à un exploitant privé et non plus à la ville de Fribourg - trop élevé pour les Dragons. Cette situation engendre des tensions, qui font partie des causes de la démission de Charles Phillot de la présidence du club.

Après cet épisode, une «task force» est mise en place pour prendre en main le dossier. Elle réunit Albert Michel, président du conseil d’administration de la Banque cantonale de Fribourg, Gaston Baudet, un ancien président de Gottéron, et Claude Gremion, directeur Conseils et stratégie de Groupe E. Contacté par «La Liberté», Albert Michel confirme l’existence de cette structure, mais juge prématuré d’en dire davantage sur l’avancée de ses travaux pour l’instant.

Michel Volet est un brin plus loquace. «Des séances se tiennent chaque semaine entre des représentants de Losinger Marazzi, de la ville de Fribourg et du club. Nous sommes en train d’affiner les détails techniques du projet. C’est évidemment une œuvre de longue haleine», note-t-il. Alejandro Segovia, directeur de la communication de Losinger Marazzi, corrobore: «Nous travaillons avec le club sur le dossier de la patinoire proprement dite et avec la ville de Fribourg sur l’aménagement du site.»

Un financement local

La problématique du financement est également sur la table. «Deux options sont étudiées. Soit Losinger Marazzi arrive comme prévu avec un investisseur privé. Soit le club en trouve un lui-même. On pourrait par exemple créer une société immobilière, constituée de différents partenaires du cru dont l’ambition première est d’aider l’équipe», indique Michel Volet.

Et d’ajouter que la deuxième piste a les faveurs des responsables de Fribourg-Gottéron: «Une telle solution, régionale, permettrait d’avoir un contrôle des coûts. Au final, le prix de location des installations ne serait pas forcément supérieur à celui d’aujourd’hui», relève-t-il. A titre indicatif, le club paie actuellement à la ville de Fribourg un montant de 170 000 francs par an pour l’utilisation des deux pistes de glace.

Selon Alejandro Segovia, Losinger Marazzi pourrait vivre avec un tel scénario. «Le projet peut très bien être financé par des partenaires du club. Cela ne nous pose aucun problème», fait-il remarquer.

Du côté de la ville de Fribourg, on veille à ce que ce dossier tricoté par des privés soit intégré harmonieusement dans le site. «Nous avançons en parallèle avec les porteurs du projet pour aboutir à un résultat», souligne Thierry Steiert, conseiller communal en charge des sports. Une fois la nouvelle patinoire réalisée, la commune continuera de bénéficier de l’usage de l’actuelle BCF-Arena - qui sera remodelée - pour les besoins de la population.

Plutôt 2018 que 2017

Selon l’élu, c’est seulement quand le paquet sera parfaitement ficelé qu’il fera l’objet d’un message pour le Conseil général, qui devra avaliser l’octroi d’un droit de superficie, ainsi qu’une subvention de 5 millions de francs (celle du canton se monte à 15 millions de francs). A ce propos, Michel Volet craint que le processus de décision politique n’allonge les délais. «Pour la mise en exploitation, l’horizon 2018 me paraît plus probable que 2017», lâche-t-il.

François Mauron