17 février 2015

Calculette et supputations douteuses


Le LHC de Heinz Elhers doit encore affronter deux fois Bienne. Du pain bénit pour Gottéron? © keystone


Et si, plus que les Fribourgeois eux-mêmes, Lausanne avait le destin de Gottéron entre ses mains? A Heinz Ehlers de (bien) choisir.

C’est bientôt les play-off, «un nouveau championnat qui commence», «la plus belle période de l’année», «ce pourquoi on fait ce métier», et patati et patata… C’est bientôt les play-off, ou les play-out, suivant que l’on tienne pour Berne ou Rapperswil, et l’heure est venue de sortir sa calculette. Une équipe X peut-elle faire exprès de perdre chez Y pour éviter de retrouver Z en quart de finale? L’heure est aussi aux supputations plus ou moins douteuses, aux «si» qui n’aiment pas les «rais» mais dont les chroniqueurs raffolent. Alors, allons-y gaiement. Et si…?

Et si, plus que les Fribourgeois eux-mêmes, Lausanne avait le destin de Gottéron entre ses mains? A quatre matches de la fin de la saison régulière, les Vaudois n’affrontent-ils pas Bienne, 8e et dernier wagon du train des play-off, à deux reprises cette semaine? Si l’on poussait le bouchon un peu plus loin, on écrirait, mais on ne le fera pas, que Lausanne a une dette envers son voisin fribourgeois.

Souvenez-vous, l’hiver passé. Le hasard du calendrier avait voulu que Dragons et Lions s’affrontent lors de la 50e et dernière journée. Les premiers n’avaient déjà plus rien à craindre, alors que Lausanne bataillait avec Berne pour cette fameuse 8e place. Le résultat de ce derby placé sous hautes spéculations? 2-1 pour le LHC. Et Berne de se retrouver éliminé de la course au titre avant même d’avoir pu y participer…

Perdre «à l’insu de son plein gré» est une chose. Mais gagner sur commande, et plutôt deux fois qu’une, en est une autre. Admettons que Lausanne ait l’intention louable de rendre la pareille à Gottéron: y réussirait-il seulement? Non, pour la simple et bonne raison qu’Heinz Ehlers, entraîneur au-dessus de tout soupçon, a déjà laissé entendre qu’il comptait laisser reposer les vieux os de «Cristo» - alias Cristobal Huet, le meilleur gardien du championnat, 7 blanchissages et 93,2% d’arrêts en moyenne - pendant deux matches au moins.

Pascal Caminada plutôt que Cristobal Huet: avec tout le respect que l’on a pour le petit Zurichois (1 m 74), cette simple rocade suffit à changer la physionomie, et donc l’issue, d’une partie. Qui titulariser et quand? Ehlers doit choisir. Mais il doit bien choisir.

Pierre Salinas