«Cher Andrei,
Aujourd’hui, je me décide à prendre ma plume et je t’avoue que ce n’est pas un exercice facile. J’ai vraiment envie de le faire. Et au fond de moi, je sens que je te dois bien ça.
2005… Tu patines pour la première fois en LNA, le numéro 12 sur le dos, un joli clin d’œil à mon numéro de toujours en junior. Je me souviens d’un mec pas sec derrière les oreilles et pas de poil au menton mais ta technique et ton style singulier étaient déjà ta marque de fabrique.
89… Ce numéro qui t’aura vu grandir, évoluer, réussir et accomplir de magnifiques choses pendant ces 20 dernières années. Ce numéro qui sera resté sur ton dos jusqu’au dernier coup de patin, il te va si bien.
Ta personnalité… Au début de ta carrière, ton inso
Ta personnalité… Au début de ta carrière, ton insouciance, ton second degré et ton humour m’ont surpris mais j’ai vite compris que ça faisait partie de toi et maintenant, je sais que c’est ce qui va le plus me manquer. Rire un bon coup dans le vestiaire, sur la glace ou sur le banc pendant un match m’a toujours fait du bien.
La SPB… Quelle époque et quelle période! Beni, le travailleur acharné qui bossait pour nous trois; moi, qui aimais par-dessus tout pousser les pucks au fond du goal; et surtout toi, Andrei, le créateur, le cerveau et la touche de folie qui nous a animés pendant tant d’années. Encore aujourd’hui, il m’arrive de me replonger dans ces vidéos… Ça me fait sourire et ça me rend fier. Qu’est-ce qu’on s’est amusé quand même!
En repensant à tous ces moments, tellement d’images et de moments me viennent et réapparaissent… Je ne vais pas tout dévoiler ici car nous avons notre petit jardin secret et c’est sûrement mieux ainsi. Une chose est sûre: j’ai eu la chance de partager et de vivre ces moments avec toi.
Il va de soi que quand je pense à toi, je me représente un hockeyeur hors norme et hyperdoué. Mais ce que je vois avant tout, c’est une personne sensible qui a à cœur de faire plaisir aux autres et qui a su affronter les épreuves de la vie pour se développer, apprendre et avancer.
Je sais que les dernières années ont été rudes pour toi et que tu n’as pas toujours été traité avec la reconnaissance que tu mérites. Cependant, tu as encore une fois été irréprochable. Tu as accepté et tu as continué à travailler dans un seul et unique objectif: le bien de l’équipe. Tu m’as bluffé. Mieux encore: ton abnégation et ta persévérance m’ont beaucoup inspiré.
Aujourd’hui, une page se tourne et rien ne sera plus jamais pareil sans toi à Gottéron… Une partie de moi s’en va avec toi. Ça va être dur de continuer sans toi. Je suis triste car j’aurais tellement aimé qu’on finisse ensemble, toi et moi.
Comme tu l’as si bien dit à tous tes coéquipiers après le dernier match mercredi soir, tu n’as pas gagné de titre sous le maillot de ton cœur mais par contre, tu as gagné l’amour du public et le privilège de vivre ton rêve au quotidien pendant une vingtaine d’années. Et ça, c’est une chance que tu t’es créée.
Pour finir, j’aimerais que tu saches, Andrei, qu’au au-delà de la glace et de ce qu’on a vécu ensemble durant tant d’années, tu es un ami extraordinaire sur qui j’ai toujours pu compter et qui a toujours été loyal et présent. Notre histoire ne s’arrête pas, nous commençons juste un nouveau chapitre.
Merci mon ami.»
Julien