L'homme a tout vu, tout vécu. Les patinoires non couvertes,
l'amateurisme des années folles, les saisons noires et les saisons roses
Keystone/Markus Stücklin
Figure incontournable de la BCF Arena, Paul-André Cadieux est décédé ce lundi des suites de sa maladie qui l'a forcé à devoir se faire récemment amputer des deux jambes.
Le Canado-Suisse de 77 ans était une figure très connue du hockey sur glace suisse, lui qui a longtemps porté le maillot de Berne, Coire, Davos ou encore Fribourg Gottéron et Genève dans les années 70 et 80. C'est à Saint-Léonard que Paul-André Cadieux a fait ses premières armes en tant qu'entraîneur principal. Son nom sera pour toujours associé à l'arrivée de Slava Bykov et Andrei Khomutov. Il était l'entraîneur de l'équipe trois fois finalistes au début des années 90.
Depuis son départ de Fribourg en 1995, l'originaire d'Ottawa a passablement bourlingué jusqu'à 2013 et la fin de sa carrière professionnelle à Neuchâtel. Mais il n'a pas quitté le hockey sur glace pour autant. Paul-André Cadieux était resté très proche de Fribourg Gottéron. Il était plus souvent qu'à son tour présent dans les travées de la BCF Arena lors des entraînements des Dragons. Les auditeurs de Radio Fribourg avaient également l'habitude d'entendre sa voix, lui qui était devenu consultant pour la chaîne locale.
Il était le père de Jan Cadieux, entraîneur de Genève-Servette. Récemment, il avait été contraint de prendre du recul à la suite d'une infection au pied qui l'a contraint de se faire amputer.
La jolie anecdote de Gérard Dubi au sujet de Paul-André Cadieux
Cher Paul-André Cadieux,
Une fois de plus, tu nous as pris par surprise. Alors que le championnat de Suisse de National League, celui dont tu connaissais les caractéristiques de tous les joueurs et de tous les entraîneurs depuis un demi-siècle, s’apprête à frapper ses trois coups, tu t’es engagé avec un contrat de longue durée avec le HC Paradis.
Tu y as probablement retrouvé d’anciens coéquipiers, d’anciens adversaires et ton ancien président Jeannot Martinet. Comme tu es toujours habité de cette formidable passion communicative pour le hockey sur glace, je mise une piécette sur le fait que, là-haut, avec ou sans bonnet Ovomaltine, tu seras tout bientôt l’entraîneur-joueur de cette équipe que tu motiveras à coups de tes légendaires «tsé tsé».
En parlant de «légende», j’ai beaucoup lu depuis vingt-quatre heures que tu en étais une à Fribourg, où ton nom a été associé à quelques épopées de Gottéron.
C’est vrai.
Sans le vouloir, à Saint-Léonard, tu as aussi été à l’origine de la création de l’identité d’un club sympathique devenu «le perdant magnifique». Tu t’en es allé avec ton secret, cher Paul-André. Mais je demeure convaincu que tu es passé à un gardien près d’être le premier entraîneur à mener des Dragons au titre national.
Il n’empêche qu’il est réducteur de limiter ton aura légendaire à Fribourg.
Tu es une légende du hockey romand puisque tu as assumé des fonctions au sein de sept des huit équipes les plus reconnues de la partie francophone du pays, parfois dans des circonstances épiques.
Tu es une légende du hockey suisse puisque tu as influencé le destin d’organisations - certes pas toujours bien organisées - qui comptent sur la carte de la rondelle nationale. À Berne, à Langnau et à Davos, tu fais partie du top 50 des individualités qui ont écrit des pages dorées.
Tu es une légende du hockey international puisque, à 43 ans, pour dépanner une défense éclopée, tu avais fêté ta première et unique sélection au sein de l’équipe de Suisse.
L’épisode témoigne de ton attachement à la Suisse, pays que tu avais découvert en mercenaire du puck et que tu n’as jamais quitté.
Allez, cher Paul-André, bon match là-haut.
Bon repos aussi
Egger Ph.