25 septembre 2024

Une prise de conscience nécessaire

 

"Ce soir, c'est assez simple. Nous n'avons pas joué pendant 60 minutes." Nathan Marchon fait preuve de lucidité au moment d'analyser la performance des Dragons. L'attaquant fribourgeois et ses coéquipiers ont raté leur entame de match face à Bienne. Dominés offensivement par des Seelandais qui connaissent également un début de saison compliqué, les Fribourgeois étaient menés d'un but après un tiers. Un score logique quand nous savons que les Dragons n'ont tiré qu'une seule fois au but lors des 20 premières minutes, contre sept pour leur adversaire. 

Nous attendions alors une réaction de la part des hommes de Pat Emond. Il y a du mieux durant la deuxième période, mais ce n'est toujours pas ça. "Nous avons de la peine à trouver notre jeu en ce début de saison. Du coup, nous nous sommes dit qu'il fallait revenir à des choses simples", explique Nathan Marchon. Cette mentalité a permis aux Fribourgeois de revenir dans le match à deux reprises : d'abord à la 41ᵉ minute grâce à Lucas Wallmark (1-1), puis, après un nouveau but biennois, grâce à Markus Sörensen (2-2) à la 52ᵉ. Les Dragons se sont finalement inclinés aux tirs aux buts, un exercice parfaitement maîtrisé par les Biennois qui ont réussi leurs trois tentatives.

Réaction attendue

En perdant face à Bienne, Fribourg-Gottéron a subi une troisième défaite consécutive. Après quatre matches, le bilan est donc insuffisant. "Je pense que c'est un peu tôt pour s'inquiéter, mais il faut être conscient de notre niveau de jeu", tempère le Fribourgeois Christoph Bertschy. Mais qu'est-ce qui coince dans le jeu des Dragons ? "À chaud, c'est dur à dire", reconnaît Nathan Marchon. "Il faut notamment jouer plus vite", ajoute le numéro 97.

Le point positif pour les Dragons, désormais 10ᵉ du classement, c'est que la saison est encore longue. Pour leur prochain match, les hommes de Pat Emond se rendront vendredi à Kloten. "Si nous ne jouons pas pendant 60 minutes, nous n'aurons pas beaucoup de chances", prévient Christoph Bertschy. Nathan Marchon d'ajouter : "Le plus important maintenant, c'est d'aller chercher des points, peu importe la manière."

Le début de saison est «décevant, pas raté»

C'est une scène que la BCF Arena nous avait assez peu proposée la saison dernière. À peine Killian Mottet a-t-il raté son tir au but face à Harri Säteri – signifiant la défaite de Gottéron face à Bienne – que l'enceinte fribourgeoise s'est rapidement vidée. Quelques sifflets se sont même fait entendre dans les travées. Après trois défaites de rang de leur équipe, les supporters de Fribourg commencent à en avoir ras-le-bol.

Du côté des joueurs et du staff, le constat est évident: Fribourg est très mal rentré dans sa rencontre. «Les 20 premières minutes n'étaient vraiment pas bonnes», souffle d'emblée Nathan Marchon. Même son de cloche chez son entraîneur, Pat Emond: «Beaucoup de joueurs doivent se regarder dans la glace après leur préparation du premier tiers. Ce n'est pas normal la manière dont on est sortis.» Et quand on regarde la feuille de statistiques, difficile de leur donner tort. Après la première période, Gottéron n'avait tiré qu'une fois sur la cage biennoise.

Pourtant, à l'entraînement, Pat Emond voit ses protégés «travailler fort» et avec «de bonnes intentions». Les performances, pourtant, ne sont pas au rendez-vous. «Tant qu'on ne sera pas capable d'aligner deux bonnes performances, ce sera difficile d'aller chercher des points.» Car après quatre journées, Gottéron n'en a obtenu que cinq.

«Ce ne sont pas des jeunes collégiens»

Le début de saison des Dragons, qui ont affronté Ajoie, Langnau, Rapperswil et Bienne, est-il raté? «Raté est un mot fort, répond Pat Emond, interrogé à ce sujet. Décevant, oui.»

Pour se remettre sur le droit chemin, Fribourg va devoir aligner les performances durant 60 minutes. «Si on le fait, on peut rivaliser avec n'importe qui», appuie l'entraîneur qui sent qu'actuellement, «les cannes des joueurs sont très lourdes». Des résultats qui semblent donc rendre nerveux son équipe. Mais Pat Emond sait que ses protégés ont suffisamment d'expérience pour ne pas se laisser envelopper par cela. «Ces joueurs sont capables de réagir face à l'adversité – ce ne sont pas des jeunes collégiens», explique-t-il.

Pourtant, la réalité du totomat est bien ancrée. Et Fribourg pointe à la 10e place au classement de National League. De quoi rendre fébrile Pat Emond? «De l'inquiétude, j'en ai tous les matins quand je me lève», répond simplement le coach canadien. Peut-être que vendredi matin, avant le déplacement à Kloten, il en aura un petit peu plus.

Léo Martinetti

RadioFr.ch