20 septembre 2010

Rosa: «Rester? J'aimerais ça»

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Fribourg-Gottéron a confirmé son succès face à Rapperswil en allant s'imposer 5-2 à Genève. Les pigistes fribourgeois (Caminada, Rosa et Gamache) ont pesé lourd dans la balance. Le hic? Par définition, l'avenir de ces précieux intérimaires ne s'inscrit pas sur les bords de la Sarine.

Loin de nous l’envie de voir le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein. Mais, aussi belle fut-elle, la victoire 5- 2 de Gottéron à Genève samedi soir inspire des sentiments contrastés. Du plaisir d’abord, celui de voir une équipe prendre son pied à inscrire but sur but. Du respect pour Pascal Caminada ensuite, qui, mine de rien, joue son avenir – sa carrière? – à chaque match (lire aussi ci-après). De la crainte enfin, celle de penser que les Fribourgeois doivent leur week-end parfait en grande partie à des pigistes, dont l’avenir, par définition, ne s’inscrit pas sur les bords de la Sarine. Le Dragon de la semaine se nomme Pavel Rosa. Etincelant contre Rapperswil, l’ailier tchèque s’est montré à nouveau décisif aux Vernets, un endroit où il n’avait jamais posé ses griffes. Mais dont ses coéquipiers se sont empressés de lui toucher un mot. «Je sais que c’était un match spécial, d’autant plus important après ce qui s’est passé la saison passée en play-off», sourit Rosa qui, ce matin, n’est ni plus ni moins que le meilleur compteur de ligue A (3 buts, 5 assists).

Nouvel équilibre

L’homme a des mains en or. Et des yeux derrière la tête. «J’aime faire des passes, mais j’essaie de me rappeler qu’il faut lancer de temps en temps aussi. Pour le moment, tout va bien pour moi. Mais j’ai aussi la chance de jouer avec Sandy (Jeannin), un centre incroyable, et Simon (Gamache), un gars de travail», reprend Rosa. Les trois complices apportent un équilibre nouveau au contingent, où le rôle de chaque joueur est désormais bien défini. Deux lignes doivent marquer, deux autres empêcher l’adversaire de le faire. Simple, non? Petit hic, la pige de Rosa, déjà sous contrat avec le club finlandais de Kärpät Oulu, ne court que jusqu’au 22 octobre. N’y a-t-il pas moyen de repousser l’échéance? «J’aimerais ça, soupire Rosa, mais ce n’est pas ma décision. La seule chose que je puisse dire, c’est que je suis sûr à 100% de jouer en Suisse l’année prochaine.» A Fribourg? Président de Gottéron, Laurent Haymoz a pris rendez-vous avec l’avenir. «Je doute que les qualités de Rosa puissent être oubliées aussi rapidement. Mais il entre certainement dans les perspectives du club pour l’année prochaine. Rosa, on sait ce qu’il vaut. Sur comme en dehors de la glace.» Auteur de six points en moins de 24 heures, Gamache a d’ores et déjà marqué les esprits. Prêté par Berne, le Québécois repassera à l’ennemi dès le 25 septembre. Presque à contre-coeur. «Je suis arrivé à Fribourg avec un challenge: travailler ma confiance. Et je constate que je prends aussi beaucoup de plaisir. Ma pige s’arrête bientôt, mais nous ne sommes pas encore là. La clé, c’est de prendre match après match », souffle le Canadien aux longs cheveux blonds. Qu’adviendra-t-il de Gottéron lorsque ses trois intérimaires auront plié bagage? Sera-t-il aussi performant? Avec Cristobal Huet devant la cage, les Dragons ne perdent rien au change. Au contraire. Mais Serge Aubin, qui n’a pas «compétitionné», pour utiliser un terme cher aux Québécois, depuis le mois de mars parviendra- t-il à faire oublier Gamache? Aubin est un centre, pas un ailier. Dès lors, quel rôle sera dévolu à Jeannin, qui a enfin trouvé une ligne «digne» de son talent?

Pierre SALINAS