Décidément, Fribourg -Gottéron n'arrive pas à gagner son premier match de championnat. Cela dure depuis 2002. Les Fribourgeois étaient confiants hier soir avec la venue de Bienne. Ils l'étaient d'autant plus en menant 4-1 après 8 minutes de jeu. Mais ensuite, ce fut la débandade, et au bout du compte, une immense déception avec une défaite 7 à 5.
On vient de dépasser la mi-match. Wirz, Botter, Lauper et Ngoy se succèdent pour venir encourager Ciaccio. Titularisé dans la cage des Dragons, le gardien neuchâtelois est au fond du bac. Le début de rêve de Gottéron (4-1 après 7'30) a viré au cauchemar. Ciaccio vient de capituler une sixième fois, crucifié par un lancer de Spylo laissé étrangement libre en face du but fribourgeois. Fébrile depuis un bout de temps, Gottéron ne s'en remettra pas. Malgré une domination territoriale dans le dernier tiers, les Fribourgeois ne parviendront pas à briser la malédiction. Pour la huitième année consécutive (!), ils commencent leur saison par une défaite. Mais celle-là est bien plus douloureuse que toutes les précédentes...Pourquoi? Parce que Gottéron avait la chance d'évoluer à domicile, que le calendrier lui était favorable avec la réception de la modeste équipe de Bienne et qu'enfin il avait beaucoup à se faire pardonner après s'être complètement planté douze mois plus tôt. Le président était confiant, l'entraîneur et les joueurs aussi. Tout comme le public qui était venu en nombre (6900 guichets fermés) pour assister au décollage de son équipe. L'entame de folie a conforté tout ce monde: Gottéron ne peut pas perdre encore une fois!
«On aurait dû fermer»
L'euphorie générale ne durera que quatre minutes. Le temps pour Lötscher et Nüssli de réduire le score de 4-1 à 4-3. «A ce moment-là, on a senti qu'on était de nouveau dans le match et qu'on avait une chance de revenir. Fribourg s'est un peu déconcentré. On a solidifié notre défense et on a pu prendre les devants dans le deuxième tiers», commente Philippe Seydoux, l'ancien défenseur de Gottéron qui a rejoint Bienne l'an passé.Le match n'était vieux que de 11 minutes et déjà il avait tourné. «A 4-1, on aurait dû fermer ce match», regrettait Serge Pelletier. A lieu de s'imposer une rigueur qui aurait été assurément gagnante, les Dragons se sont enflammés. A l'attaque toute! Et tant pis pour Ciaccio qui s'est retrouvé bien seul et qui s'est en plus lancé dans deux sorties bien hasardeuses.
Si Caron était là...
Le coup de poker tenté par les Fribourgeois ces trois dernières semaines a raté. En laissant filer Caron sans avoir la garantie de pouvoir aligner Huet, les Dragons ont pris un risque lourd de conséquence. Ciaccio aura sans doute beaucoup de peine à se remettre de sa soirée catastrophique et Gottéron est déjà à la recherche de cette fameuse confiance qui lui a tant fait défaut l'an passé. En joueur expérimenté Rosa ne cède pas à la panique. «Chaque saison, le premier match est pareil. On veut bien faire et on commet plein d'erreurs. Il nous faut faire un meilleur effort en défense.» Un discours que l'on retrouve dans la bouche de Gamache. «Il faut mieux jouer défensivement, être plus discipliné», lâche le Québécois. Les deux nouveaux étrangers de Gottéron ont évidemment raison, mais ce n'est pas aussi simple. Ils n'étaient pas là la saison dernière et ne se rendent donc pas compte des dégâts psychologiques que peut causer un tel match sous les casques de leurs coéquipiers.Les Dragons voulaient se rassurer sur leurs capacités. A voir les mines défaites dans le vestiaire, ce revers initial, issu du pire des scénarios, a produit l'effet inverse. Point positif: Pelletier et ses hommes n'auront pas le temps de tergiverser. Ce soir déjà, Lang- nau les attend. Encore une équipe qui semble largement à leur portée. A condition de défendre, évidemment!
François ROSSIER