Andreï Bykov, vous avez prolongé de deux ans votre contrat avec FR Gottéron. Soulagé?
Très heureux, surtout. Heureux de poursuivre l’aventure avec mon club de cœur. Surtout quand je songe à la situation dans laquelle je m’étais retrouvé il y a près d’un an, en mars 2020.
C’est-à-dire?
Avant que la saison ne soit définitivement arrêtée en raison de la pandémie, j’avais connu des moments difficiles. J’avais subi une blessure à un genou, puis une grosse commotion. Ce n’était pas le scénario idéal lorsque l’échéance d’un contrat se rapproche. Pour tout vous dire, j’étais en plein doute. Aujourd’hui, je suis fier de m’en être relevé et de toujours faire partie de cette équipe.
Vous le dites avec émotion…
J’aime cette organisation, j’aime mes coéquipiers, dont 95% d’entre eux seront de retour la saison prochaine et avec lesquels nous avons encore de belles choses à accomplir. Oui, je suis ému et tellement motivé de prouver que la direction a eu raison de croire encore en moi.
De l’extérieur, on a quand même le sentiment que vous n’avez pas toujours été placé dans un fauteuil pour vous mettre en valeur ces derniers mois. On se trompe?
Que voulez-vous dire par là?
Vous, le joueur de centre, avez souvent été muté à l’aile, parfois même sur le quatrième trio avec un temps de jeu rachitique…
Au début, c’est vrai, j’ai été surpris par le changement d’affectation. Puis j’ai réfléchi, et j’ai compris que, dans la structure de notre équipe, ce choix technique était fondé. Dans ma tête, j’ai transformé cette mutation en motivation, pour devenir un bon coéquipier au service de l’équipe.
Ce n’était pas un moyen d’exercer une pression sur vous? Un Bykov qui produit moins avant l’échéance de son contrat est un Bykov fragilisé à la table des négociations…
Je n’ai vraiment pas vu les choses de cette manière. D’autant plus, en cette période compliquée pour tout le monde, les budgets ne sont pas faciles à gérer.
Franchement, Andreï, votre agent a-t-il sondé le marché? Aviez-vous une offre de contrat d’un autre club sous les yeux?
Depuis que Gérald Métroz s’est retiré des affaires, je n’ai plus d’agent. D’ailleurs, si l’un d’eux veut travailler avec moi, il peut me contacter. Mais le job est fait: je me suis occupé de gérer mon avenir tout seul.
En lorgnant ailleurs?
Non, absolument pas. Je n'ai entrepris aucune discussion avec d’autres équipes et aucune équipe ne m’a sollicité.
Bykov aurait voulu un contrat plus long mais n'a pas sondé le marché pour autant
Fribourg-Gottéron et Andrei Bykov, c'est une histoire qui n'est pas prête de s'arrêter. Le club de la BCF-Arena et l'attaquant de 33 ans ont prolongé le contrat qui les lie de deux ans.
Comme déjà annoncé le contrat a été fortement revu à la baisse et le joueur aurait attendu une plus longue durée en contrepartie. Ce qu'il n'a pas obtenu (il travaille sans agent) : «Mais, finalement, deux ans, c’est bien. J’ai pris ce qu’on m’offrait, compte tenu de la tournure des événements…». Il restera ainsi dans un environnement qu'il apprécie, dans une équipe qui ne changera guère la saison prochaine et n'a ainsi pas eu à s'offrir à d'autres clubs.
Formé au Mouvement Juniors du club, Bykov joue actuellement sa 16ème saison dans l’élite avec les dragons et présente un bilan convainquant avec un total de 22 points (7 buts et 15 assists en 38 matchs) à son compte. Le double national (SUI/RUS) né à Moscou a joué son premier match en National League en 2005 et a disputé 561 matchs avec Fribourg-Gottéron. Bykov a marqué 127 buts (326 assists) pour les Dragons, ce qui fait de lui le quatrième meilleur scorer de l'histoire du club.
Emmanuel Favre