"Sous un maillot qui se porte avec fierté, si tu le portes; il faudra le mouiller !" Fan's Club Fribourg Gottéron

27 octobre 2024

Fribourg Gottéron a-t-il d'autres solutions qu'un retour de Dubé?

 

Ce dimanche matin, Fribourg Gottéron se trouve dans une situation compliquée. Désespérée? Non. Mais il faut agir vite, car le train est sur le point de fermer ses portes. Avec 18 points en 16 matches, les Dragons ont encore la sixième place dans le viseur puisque Berne n'est finalement qu'à six longueurs. Mais ce serait se voiler la face que de s'y accrocher en la pensant atteignable plus ou moins facilement.

Battue successivement par Langnau et Rapperswil ce week-end, l'équipe de Pat Emond est celle qui a joué le plus de matches à domicile (9) et a déjà affronté à deux reprises Ajoie, Langnau ou Rapperswil, soit des équipes abordables. Le faux sentiment de calme perçu la semaine passée n'était qu'un leurre et les maux semblent plus profonds que semblent ne l'admettre les dirigeants fribourgeois. 

Faut-il à tout prix balancer Pat Emond par-dessus bord? Non. Il ne mérite pas un tel sort, lui qui a été mis dans une situation terriblement bancale - sans mauvais jeu de mots - derrière la bande des Dragons. Alors quoi? Gerd Zenhäusern pourrait-il reprendre l'équipe comme le fait actuellement Julien Vauclair et comment l'ont fait Martin Steinegger à Bienne et Christian Dubé à Fribourg? Cela semble bien improbable et cela paraît surtout guère correspondre à la mentalité du Valaisan qui est davantage un homme de l'ombre.

Quelles solutions?

Alors quoi? La solution est dans la phrase précédente. Oui, c'est bel et bien Christian Dubé qui peut sortir Fribourg Gottéron de cette situation bien mal emmanchée. En se séparant de lui, Gerd Zenhäusern a commis une erreur. On l'a dit sur le moment et on le dit encore. Certes, le technicien licencié n'est pas un magicien et rien ne dit que Fribourg aurait vécu une saison identique à la précédente, mais force est de constater que son équipe tournait rond. Une structure se dégageait clairement. Les leaders étaient dominants et paraissaient autrement plus impliqués qu'ils ne le sont.

Aujourd'hui, les Fribourgeois ont le 13e power-play de la Ligue. Ils avaient le meilleur. Les individualités sont pourtant les mêmes. Et on ne parle pas là que d'efficacité. Les statistiques avancées sont médiocres. 

Au moment de se séparer de Christian Dubé, Gerd Zenhäusern a pris une décision en écoutant le vestiaire. Non pas que les joueurs «ont demandé la tête» de leur entraîneur. Ce serait un raccourci trop rapide. Non, certains ont fait part d'un ras-le-bol ou d'une lassitude concernant leur coach. 

Le mythique Steve Shutt, cinq Coupes Stanley avec Montréal, disait de son entraîneur, le non moins mythique Scotty Bowman que les joueurs le détestaient pendant 364 jours et levaient le trophée lors du 365e. Avec Christian Dubé, le même genre de relation est probablement née (les titres en moins). Six mois après le départ de l'entraîneur, les éléments ayant souhaité cette issue ont probablement déjà revu leurs griefs. Oui, il n'était pas parfait. Mais sous sa houlette, Fribourg Gottéron n'a connu quasi aucune crise avec, à la clé, un record la saison dernière.

Seulement à Fribourg

Accepterait-il de revenir à la bande si Gerd Zehäusern, son ancien assistant qui l'a licencié, lui lançait un coup de fil? Je serais prêt à parier que oui. L'homme a un certain orgueil qui pourrait lui donner envie de relever ce sacré défi. Même pour une courte période. Après six mois de tâtonnement, gageons que même les joueurs en ayant eu marre de lui l'accueilleraient, si ce n'est avec le sourire, au moins avec une tape dans le dos. Au vu du bricolage réalisé par Gerd Zehäusern avec la succession Dubé en attendant Roger Rönnberg la saison prochaine, on n'est pas à ça près. 

S'il est un environnement où une bizarrerie pourrait presque paraître «normale», c'est bien à Fribourg. Encore faut-il que tout le monde fasse le poing dans sa poche. Et vite. Et en plus, ça ne coûterait rien au club puisque Christian Dubé est encore sous contrat à la BCF Arena. Avouez: on a envie de voir ça, non?

Grégory Beaud

blick.ch