4 août 2010
L'été a fait du bien à Sébastien Caron
Parti en urgence le 1er avril dernier pour une pige en NHL, Sébastien Caron est de retour à Fribourg. Le gardien est en meilleure forme que par le passé. «C'est la première fois depuis quatre ans que je suis capable de courir», avoue-t-il, enfin débarrassé de ses pépins physiques. Gottéron a par ailleurs prolongé de trois ans le contrat de Benjamin Plüss.
Parti en urgence le 1er avril dernier pour disputer la fin de la saison régulière de NHL avec les Philadelphia Flyers, Sébastien Caron est de retour à Fribourg. Deux mois après avoir signé pour une quatrième saison sur les bords de la Sarine, le gardien québécois a accepté de faire le point sur sa situation et les relations, parfois compliquées, qu'il a entretenues la saison dernière avec son équipe, les journalistes et les supporters.Débarrassé des soucis physi- ques qui ont pourri ses derniers étés, Caron a paru détendu, se montrant disponible comme rarement. Preuve de sa bonne volonté, il est, cette fois-ci, arrivé en forme pour la reprise. «Il a surpris tout le monde», se réjouit le préparateur physique Bruno Knutti. Caron par- viendra-t-il maintenant à retrouver son meilleur niveau sur glace et à faire ainsi le bonheur de Gottéron? Interview.
Sébastien Caron, vous souvenez-vous qu'on devait se voir, ici même au Sport Café, le 1er avril dernier?
Oui, mais il y a eu cette offre de Philadelphie... J'avais fini la saison avec Gottéron. J'ai reçu un coup de fil, puis tout s'est joué en quelques heures. Philadelphie n'était pas content de ses gardiens et voulait un gars d'expérience pour amener de la concurrence. C'était une bonne opportunité pour moi de retrouver la NHL.
Engagé pour la fin de la saison, vous n'avez finalement pas disputé le moindre match. Déçu?
Non. J'aurais pu jouer le soir même de mon arrivée mais avec le décalage horaire, je n'étais pas prêt. L'autre gardien a tenu sa place et plutôt bien. Ensuite, il a continué sur sa lancée et Philadelphie s'est qualifié pour les play-off. C'était une bonne expérience. Ca n'a duré que deux semaines, mais j'ai apprécié.
Selon le règlement de NHL, vous n'aviez pas le droit de prendre part aux play-off. Vous avez donc quitté l'équipe?
J'aurais pu rester pour les entraînements, mais le risque de blessure était trop grand. J'ai préféré rentrer chez moi en Pennsylvanie.
A ce moment-là, vous n'aviez pas de contrat pour cette saison. Et Gottéron n'était pas une priorité puisque avant de partir, vous aviez carrément distribué autour de vous les jouets de votre fils...
Comme je ne savais pas si j'allais revenir, je devais libérer la maison. J'avais beaucoup de choses. Je ne pouvais pas tout emporter avec moi. J'ai alors donné quelques jouets que j'avais achetés à mon fils quand il était petit. Il a grandi depuis mon arrivée et cela faisait un moment qu'il ne jouait plus avec. En plus, il va commencer l'école aux Etats-Unis où il est resté avec mon épouse.
Vous êtes finalement revenu. Comment avez-vous décroché ce nouveau contrat avec Gottéron?
J'ai commencé par étudier le marché. J'aurais pu obtenir des contrats en NHL, mais il s'agissait d'offres «two-ways» (ndlr: sans garantie de jouer en NHL ni de toucher l'entier de son salaire). J'ai aussi reçu des téléphones de Russie, mais il n'y avait rien de sérieux. J'ai alors préféré reve- nir ici. Je savais où je tombais.
Gottéron a aussi exploré d'autres pistes avant de vous proposer un nouveau contrat. Ce manque d'intérêt vous a-t-il dérangé?
Absolument pas. Le club suivait une piste suisse et voulait attendre. C'était dans son intérêt. Cela me permettait de voir aussi de mon côté. Ca fonctionne souvent comme ça avec les joueurs étrangers.
En signant une nouvelle entente avec Gottéron, cela veut-il dire que vous enterrez la NHL?
Pour la NHL, il aurait fallu attendre encore plus longtemps. Les franchises se décident à la fin juin ou au début juillet. Je vis ça année après année. Maintenant, je suis à Gottéron et je veux aider l'équipe à gagner. En jouant bien ici, cela m'ouvrira des portes.
Malgré l'intérêt de Lugano, vous avez choisi de prolonger l'aventure fribourgeoise. On vous imagine donc satisfait de votre situation.
Je suis content de revenir. J'ai beaucoup d'amis dans la ville et j'ai obtenu un meilleur contrat que l'an passé. Lugano m'a effectivement contacté, mais ça ne m'intéresse pas d'aller ailleurs en Suisse. A Gottéron, on ne fait pas plus mal que les autres. L'an passé, les deux tiers de notre saison étaient bons.
Le premier tiers était par contre beaucoup plus délicat. Comme vos coéquipiers, vous n'avez pas échappé à la critique. Comment jugez-vous votre saison?
A l'image de l'équipe, j'ai mis du temps à trouver mon rythme. En play-off, ce n'était pas si mal, même si on peut toujours faire mieux...
Les play-off, la période durant laquelle vous aviez refusé de vous exprimer dans la presse...
Tout le monde me parlait de mon contrat et je voulais me concen- trer sur mon jeu. C'est la raison pour laquelle je me suis fermé aux journalistes.
Votre nouveau contrat comporte une clause liée à votre état de forme. Comment vous sentez-vous au moment de griffer la glace?
Je me sens mieux que l'an passé. C'est la première fois depuis quatre ans que je suis capable de courir! Des gens ont crû que je suis venu me tourner les pouces la saison passée, mais je m'étais luxé la hanche en play-off contre Davos au mois de mars. J'étais incapable de faire du sport durant l'été. Ce n'est pas que je ne voulais pas m'entraîner, c'est que je ne pouvais pas!
Comment se sont déroulés les tests physiques de ce début de semaine?
Je me suis surpris moi-même, spécialement à la course à pied. Je suis bien, content de revoir les gars et vraiment excité à l'idée de rechausser les patins.