Fribourg-Gottéron s'est présenté à ses sponsors et à la presse hier à Pont-la-Ville. Le décor de carte postale n'a pas inspiré l'entraîneur Serge Pelletier. A deux semaines du coup d'envoi du championnat, il s'est montré prudent en espérant d'abord prendre un bon départ et ensuite se qualifier pour les play-off.
Un décor de carte postale, le nez dans les petits fours et les yeux rivés sur l'île d'Ogoz: entre deux matches amicaux à Yverdon, où ils affrontent ce soir (20 h 15) Ambri-Piotta, les joueurs de Fribourg-Gottéron se sont offert le luxe d'un jour de détente, hier au Golf Resort la Gruyère à Pont-la-Ville. Au programme, présentation officielle du contingent 2010/11, et parcours de 18 trous pour ceux qui manient aussi bien le «putter» que la crosse. Il fut aussi question de hockey sur glace, et d'une saison qui commencera le 10 septembre, face à Bienne à la patinoire Saint-Léonard. Saint-Léonard? Ou plutôt BCF Arena, du nom de l'un des deux sponsors principaux des Dragons. «Depuis 2007, année de l'assainissement du club, la Banque cantonale de Fribourg est avec Groupe E un de nos deux partenaires platine», justifie Laurent Haymoz, un ancien de la maison. Combien son ex- employeur a-t-il dû débourser? «Je ne suis pas autorisé à en dévoiler le montant», rétorque le président de Gottéron, avant de préciser aux quelque 70 représentants des sociétés partenaires en face de lui que l'objectif de ventes était «à bout touchant». «Nous nous étions fixé un objectif de 6 mio de fr., soit le 50% de notre budget. Par rapport au 15 octobre de l'année passée, nous n'avons plus que 500 000 fr. à trouver. Et nous ne sommes que le 24 août.»
L'unanimité. Déjà
Sur le plan sportif, Gottéron est dans les temps également. Bien qu'entravée par la maladie de Sandy Jeannin, la «fatigue musculaire à la hanche» de Mowers ou les secousses telluriques liées au départ de Sébastien Caron et à l'arrivée attendue de Cristobal Huet, la préparation suit son cours et «l'intégration des nouveaux joueurs s'est bien passée», note Serge Pelletier, l'entraîneur et directeur sportif des Dragons (lire par ailleurs).Parmi eux, Pavel Rosa, appelé à remplacer Serge Aubin durant sa convalescence, fait déjà l'unanimité. Sur comme en dehors de la glace. «Il sera le meilleur étranger de l'équipe», ose une source proche du club. Sous contrat jusqu'au 22 octobre, l'ailier tchèque doit mettre ses coéquipiers sur orbite. Objectif? Les play-off. Une ambition mesurée, à mille lieux des envies de titre que beaucoup clamaient haut et fort il y a douze mois seulement.Gottéron a retenu la leçon. Prudent, Pelletier entend d'abord «réussir un début de saison solide». «Si je regarde les quatre dernières années, il y a eu beaucoup de changements de joueurs, des moments parfois difficiles mais aussi des succès inattendus. J'espère que l'équipe gagnera en constance et en maturité, et qu'elle ne tombera pas dans l'euphorie après une, deux ou trois victoires, ni dans le négativisme après une, deux ou trois défaites.»
Dans un coin de la tête
Un été n'a pas suffi à digérer la série des quarts de finale contre Genève-Servette, perdue malgré un avantage à priori confortable (3-1). «Elle est restée dans un coin de ma tête, avoue Shawn Heins. Parfois, il est bon de se souvenir des moments pénibles. Parce que personne n'aimerait avoir à les revivre.» Le défenseur ontarien ne doute pas des qualités du contingent, «plus fort sur le papier que la saison passée». «Si nous sommes épargnés par les blessures, alors nous pourrons rivaliser avec n'importe qui, j'en suis persuadé», dit-il. Heins entend inculquer cette culture de la gagne qui fait défaut à Gottéron. «Il ne faut pas se satisfaire d'une vic- toire, mais entrer chaque soir sur la glace avec la ferme intention de s'imposer. Nous devons aussi apprendre à conserver un score. Quand il a deux buts d'avance, Berne perd rarement...»
Pierre SALINAS