Le Canadien de Montréal n'a pas accordé de prolongation de contrat à Francis Bouillon.
Image: AFP
Le défenseur Francis Bouillon (38 ans), à qui le Canadien de Montréal n’a pas accordé une prolongation de contrat hier, poursuivra-t-il sa carrière avec FR Gottéron?
A en croire Vincent Damphousse, l’ancien attaquant de NHL devenu consultant pour la chaîne de télévision RDS, le scénario est probable.
Damphousse l’a déclaré lors de l’émission «L’Antichambre» la nuit dernière: «J’ai parlé avec Francis. Il parle avec deux clubs suisses, Fribourg et Ambri. Il a un ami qui joue à Fribourg, Christian Dubé. Je lui ai dis: vas-y!» Le joueur devrait prendre sa décision dans les 24 prochaines heures.
Sur le même plateau de télévision, Guillaume Latendresse – qui avait joué avec les Zurich Lions la saison dernière – a abondé dans le même sens: «Si Francis va en Suisse, il deviendra rapidement le meilleur défenseur de la Ligue. Il est mobile et, sur les grandes patinoires, il va pouvoir laisser exprimer ses qualités.»
Emmanuel Favre
La vox populi réclame le retour du défenseur valaisan à Fribourg. Comme en 2013, 2012, 2011 et encore avant. Est-ce bien raisonnable?
Recyclée plus vite que n’importe quel objet d’usage courant, l’idée est à nouveau à la mode. On en parle en ville, sur les réseaux sociaux ou même à la rédaction de «La Liberté» où les Dragons ont aussi leurs fans: faire revenir Goran Bezina sur les bords de la Sarine. C’était déjà le cas il y a un jour, une semaine, un mois, un an, une décennie… Les deux parties - Gottéron et Genève - auraient même signé un accord de principe.
Il s’agirait, comme dans l’«affaire» Loeffel, d’un échange. L’attaquant des Dragons Thibaut Monnet effectuerait le trajet inverse de celui du défenseur. Miracle du progrès (?): personne ne crierait au loup, au scandale, à la traite d’humains, à l’indécence du procédé. Les supporters ont la mémoire courte.
Goran Bezina de retour sur les bords de la Sarine, là où il a vécu son baptême du feu en ligue A entre 1998 et 2001? Cela permettrait au défenseur, relégué en fond de classe par McSorley, de boucler la boucle. On peut donc l’annoncer sans crainte, avec tambours et trompettes: Bezina sera en test avec Gottéron ce soir à l’occasion du match de Champions Hockey League. Le règlement de la nouvelle compétition l’autorise…
Non, mais vous n’y pensez tout de même pas! Les premiers à dénoncer le vieillissement des Dragons ne peuvent tout de même pas réclamer le retour de Bezina. A 34 ans, ce dernier serait le deuxième plus vieux défenseur de l’équipe derrière Kwiatkowski (37 ans). S’il était aligné en avant, comme à Genève, il serait le quatrième attaquant le plus âgé après Dubé, Jeannin et Plüss. L’idée d’un rapatriement ne permettrait pas de rajeunir le cadre.
Les finances du club fribourgeois lui permettraient-elles seulement un tel coup de poker? Gottéron a effectué une campagne de transferts maigrichonne en raison d’un budget contraignant dans le domaine des nouvelles acquisitions. Ceci parce que la masse salariale était déjà importante. Bezina coûterait tout autant que Sprunger: un peu trop pour éviter de tomber dans les chiffres rouges.
A entendre le directeur Raphaël Berger, loin des spéculations des supporters, le retour de Bezina à Gottéron ne serait pas d’actualité. «Il n’en a jamais été question», assure-t-il pour la énième fois. «Son nom ne circule pas chez nous. Nous n’avons jamais eu de contact par rapport à un engagement de Bezina. Et si cela devait arriver, il y aurait pas mal de choses à régler. Et comme ça, je dirais à brûle-pourpoint que ce ne serait pas vraiment une solution avantageuse. Pour l’instant, on n’exclut rien du tout. Mais si un retour de Bezina devait être envisagé, la pierre d’achoppement serait notamment financière.»
Pour ceux qui en doutaient: il faudra encore attendre un peu pour revoir - éventuellement - Bezina sous le maillot de Gottéron… Tout est dit. Pour le moment.
Patricia Morand