"Sous un maillot qui se porte avec fierté, si tu le portes; il faudra le mouiller !" Fan's Club Fribourg Gottéron

4 décembre 2014

«Il y a toujours eu un bon esprit d’équipe à Gottéron»


«Nous vivons ensemble au quotidien. Parfois, je passe plus de temps avec mes coéquipiers qu’avec mon épouse…» note Michaël Ngoy. © Keystone


Tous les quinze jours, le défenseur Michaël Ngoy évoque les coulisses de Fribourg-Gottéron et le monde du hockey sur glace. Il évoque cette semaine l'ambiance au sein des Dragons.

«Ce n’est pas un secret: il y a toujours eu un bon esprit d’équipe à Gottéron. Chaque joueur qui arrive dans notre vestiaire le reconnaît. Pour obtenir des bons résultats, c’est indispensable. En 2008 et en 2009, notre solidarité nous avait permis d’éliminer Berne et Zurich en quarts de finale. En 2013, elle nous avait portés jusqu’à la finale!

En sport, ce n’est pas comme dans les bureaux d’une société ou de n’importe quelle entreprise où certains collègues ne se causent pas. Dans une équipe, on ne peut pas se le permettre. C’est forcément difficile d’apprécier tout le monde au même degré. Mais nous sommes obligés de communiquer et de nous soutenir. Même s’il y a moins d’affinités avec untel, on fait un effort.

Nous vivons ensemble au quotidien. Parfois, je passe plus de temps avec mes coéquipiers qu’avec mon épouse… Alors je vais parler avec tout le monde, même celui que j’apprécie peut-être un peu moins.

Nous sommes proches et cela peut péter à l’entraînement ou en d’autres circonstances. Si c’est le cas, cela ne dure jamais bien longtemps. Un ou deux jours plus tard, tout est rentré dans l’ordre. Nous n’avons pas le choix. Avant un match, on s’encourage, on se motive… La réussite sportive passe par un état d’esprit sain. Même s’il y a eu une prise de tête lors d’un entraînement, l’équipe aborde un match de façon soudée. On ne se force pas à s’aimer. Cela se fait naturellement. Dans d’autres métiers, on s’évite du regard, on se méprise, etc. En hockey, la solidarité du groupe est indispensable.

En débarquant dans notre vestiaire, les gars sont surpris. Ils avaient entendu parler de l’ambiance de Fribourg, mais ne s’attendaient pas à ça. Nous avons l’habitude d’accueillir des pigistes ou des nouveaux joueurs en cours de saison. Même les gars de ligue B, comme Maret (La Chaux-de-Fonds), Sutter (Martigny), ou récemment Brunold et Botta (Viège) sont immédiatement mis à l’aise. On les associe d’entrée à nos délires. Ils ne s’attendent pas à ça en ligue A. Cela détend l’atmosphère.

En principe, cela commence très sérieusement et l’entraîneur joue le jeu. Solennellement, Gerd Zenhäusern demande au nouveau de se lever, dit son prénom et son nom, et lui demande de se présenter à l’équipe. Il est tout intimidé… Après, on le force à faire un sketch et il s’exécute, même s’il ne nous connaît pas. Certains se sont vraiment donné de la peine… Il nous arrive de découvrir de très belles personnes.

A Fribourg, l’ambiance a toujours été spéciale. Même ceux qui n’ont fait qu’un aller-retour gardent de bons souvenirs. Nous essayons d’impliquer les gars qui débarquent dans tous nos rituels. Et ils se sentent très vite à l’aise, comme s’ils étaient là depuis des semaines.

L’année dernière, cela avait été un tout petit peu plus chaud avec les deux gars qui ont débarqué de Genève en échange de Loeffel. C’était un jour de match. Ils ne pouvaient pas jouer. Mais nous les avions accueillis un peu froidement. Ce n’était pas par rapport à eux, mais nous avions un peu tous en travers de la gorge la façon dont on s’était séparé de Loeffel. On l’avait jeté comme un malpropre! Notre réaction constituait plus une marque de solidarité envers lui. Mais après deux ou trois jours, Jéjé (Kamerzin, ndlr) et Fritsche étaient intégrés.»

Michaël Ngoy