Mais c’est maintenant que les choses sérieuses commencent. Les semaines à venir seront décisives pour l’avenir de Fribourg-Gottéron. Même si ce n’est pas à proprement parler l’exercice de prédilection des dirigeants de Saint-Léonard, il faudra impérativement passer par la case «remise en question».
En l’espace de deux saisons, le carrosse s’est changé en citrouille et tout le monde se refile le potiron. Aujourd’hui, ce club balance entre la Cour des miracles et le Grand Guignol. Les sponsors-actionnaires? Ils se complaisent dans leur rôle de marionnettistes. Le président? Il n’y en a pas. Le conseil d’administration? Un comité d’organisation, la cravate en plus. Le directeur général? Tant de casquettes pour une seule tête, c’est visiblement trop. L’entraîneur? Contraint de courir d’un incendie à l’autre avec un seau percé. Dans le milieu, les échecs sportifs sont autant de révélateurs. Et la photo de famille penche du côté de «Festen» plutôt que du côté de «La petite maison dans la prairie».
Parmi les nombreux chantiers que le club a lancés, il en est un qui sera décisif: redonner un visage à ce club. Parce que définir une stratégie commerciale et tenir un budget, c’est bien mais ça ne suffit pas. Parce que comprendre, à la lumière du travail précieux abattu par un Martin Steinegger à Bienne ou par un Jan Alston à Lausanne, qu’un directeur sportif n’est pas un luxe, c’est un pas dans la bonne direction mais pas encore un gage de succès. Il faut à nouveau une vision, une direction claire, et surtout quelqu’un pour l’incarner: une tête, une gueule, une personnalité, un animateur, un gars qui tienne la baraque et montre la voie, un président qui «soit» Gottéron.
Pour que ce club redevienne une histoire d’hommes. C’est seulement comme ça que Gottéron sait se faire aimer.
Vincent Chobaz