"Sous un maillot qui se porte avec fierté, si tu le portes; il faudra le mouiller !" Fan's Club Fribourg Gottéron

17 août 2015

Ryan Gardner: «J’espère que les jeunes vont suivre l’exemple des leaders»


A 37 ans, Ryan Gardner se verrait bien prolonger sa carrière au-delà de cette saison. © Alain Wicht


Echangé avec Timo Helbling en avril passé, le Canado-Suisse a rejoint les Dragons avec la ferme intention d’«aider l’équipe à retrouver les play-off».

Avec son mètre 98 et ses 103 kg, Ryan Gardner ne passe pas inaperçu sur la glace. Samedi sur celle de Worb, face au HC Bienne, le nouveau centre canado-suisse de Fribourg-Gottéron ne s’est pas contenté de faire acte de présence; il s’est mis en évidence en marquant son premier but sous ses nouvelles couleurs. Une réussite inscrite en supériorité numérique peu avant la mi-match qui a permis aux Dragons de revenir à 2-1, mais qui n’a pas suffi à empêcher la défaite des Fribourgeois (4-3, lire ci-dessous). Après la rencontre, Gardner (37 ans), vice-champion du monde 2013, a pris le temps d’évoquer sa nouvelle vie chez les Dragons avant d’aller discuter avec le sélectionneur national Glen Hanlon, présent à Worb pour superviser les (futurs) internationaux helvétiques.

- Ryan Gardner, comment jugez-vous ce troisième match de préparation de Fribourg-Gottéron?

On n’a pas pris un bon départ. Peu à peu, on est revenus dans le match. Durant le 2e tiers, on était la meilleure équipe sur la glace. On a offert trop de cadeaux à notre adversaire, mais il y a aussi du positif à retirer. On possède de jeunes joueurs dans nos rangs. Ce genre de matches fait partie du processus d’apprentissage.

- N’est-ce pas étrange de marquer des buts pour Gottéron alors que vous êtes sous contrat avec Berne?

L’échange avec Timo Helbling a été une surprise pour tout le monde. Je l’ai d’abord vécu comme un choc, mais c’est le business. En Amérique du Nord, c’est quelque chose de courant. En Suisse, beaucoup moins. Mais au final, Berne et Fribourg ont simplement cherché la meilleure solution pour améliorer le niveau de leur équipe.

- Comment vous sentez-vous dans votre nouvelle équipe?

J’ai été très bien accueilli. Je connaissais déjà plusieurs joueurs que j’ai côtoyés toutes ces dernières années (il va entamer sa 18e saison en LNA, ndlr). Dans l’équipe, l’ambiance est vraiment bonne. Je dois maintenant me familiariser avec le système de jeu.

- Qu’attendez-vous de cette saison?

Je veux aider l’équipe à retrouver les play-off. Je veux connaître le succès comme je l’ai connu à Berne et partout ailleurs.

- A Gottéron, on compte sur votre expérience pour assumer un rôle de leader. Comment allez-vous vous y prendre?

On peut parler, mais je préfère prêcher par l’exemple. Le groupe possède déjà plusieurs bons leaders. Ce n’est pas une personne qui va changer toute une équipe. On doit travailler ensemble, se donner de la peine et montrer l’exemple. J’espère que les jeunes vont suivre.

- On a pu constater que vous étiez déjà précieux sur le jeu de puissance où vous prenez beaucoup de place devant le gardien adverse. Que pouvez-vous apporter aux Dragons?

Je vais essayer d’aider l’équipe au maximum. En marquant sur le power-play, en gagnant des enga- gements, en emmenant une ligne productive (il joue avec Plüss et Neukom, ndlr), etc. Fribourg ne manque assurément pas de talents. Spécialement en attaque. Il faut maintenant limiter les erreurs dans le jeu. On sait que le championnat est très serré et que le niveau entre les équipes est de plus en plus homogène. Tout se joue sur des détails.

- A 37 ans, vous vivez la dernière année de votre contrat. Votre objectif est-il d’en décrocher un nouveau?

Oui, j’aimerais bien prolonger encore un peu ma carrière. J’ai toujours énormément de plaisir à jouer. Mais avant de prétendre à quoi que ce soit, il faut faire du bon travail sur la glace et atteindre les play-off avec Gottéron!


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Gottéron encore trop inconstant

«On n’a rien lâché, mais cela ne m’intéresse pas de ne rien lâcher lorsqu’on est mené 4-1...» Gerd Zenhäusern ne s’est pas mon- tré particulièrement complaisant avec son équipe samedi après le revers contre Bienne (4-3). Vainqueur de Viège (5-2), puis battu par le CSKA Moscou (1-3), Fribourg-Gottéron a perdu au terme d’«un match très moyen, poussif», pour reprendre les mots de l’entraîneur des Dragons.

Pour leur seule rencontre de préparation contre un adversaire de ligue A, les Fribourgeois ont peiné à soutenir la comparaison. Visiblement moins en jambes que les Biennois, ils ont multiplié les approximations. «La fatigue accumulée cette semaine peut expliquer certaines erreurs, mais on ne peut pas accepter un tel déchet dans notre jeu. Il ne faut pas se chercher d’excuses. On doit faire preuve de davantage de discipline», exhorte Gerd Zenhäusern.

Contre Bienne qui jouait sans Olausson ni Steiner, mais avec le remuant Stapleton, Gottéron s’est montré trop complaisant. Haas (1 but et 1 assist) et Albrandt ne se sont d’ailleurs pas gênés d’exploiter les libertés qui leur ont été octroyées. Menés 4-1 à l’entame du dernier tiers, les Fribourgeois ont pu y croire jusqu’au bout grâce à des réussites de Salminen et Pivron, mais ils n’ont pu éviter une défaite finalement logique au vu du jeu présenté. «On ne peut pas se montrer satisfaits. On a beaucoup trop de hauts et de bas. Il faut absolument essayer de canaliser tout ça», conclut le coach fribourgeois.

A quatre jours du début de la Ligue des Champions, jeudi à domicile contre les Finlandais de Lukko Rauma et à moins d’un mois du début du championnat, Gotté- ron doit maintenant passer la vitesse supérieure. Sous peine de revivre quelques cruel- les désillusions…

FRANÇOIS ROSSIER