"Sous un maillot qui se porte avec fierté, si tu le portes; il faudra le mouiller !" Fan's Club Fribourg Gottéron

16 septembre 2015

Le salaire de Chris Rivera assumé par Genève, Michaël Loichat loin d’un retour


«Bienvenue au club Chris!»



Le gros de la tempête passé, quelques détails filtrent sur le transfert de Chris Rivera à Fribourg, rapportés notamment par le quotidien La Liberté.

On apprend ainsi que  Chris Rivera ne faisait déjà plus partie des plans de McSorley en fin de saison passée, qu’il était déjà sur le marché et que Christian Dubé lui avait déjà fait une offre qu’il a été très près d’accepter avant de décider de rester à Genève.

Mais le clash de cet été a relancé les choses et après une offre d’échange refusée par McSorley vendredi passé (3 joueurs dont Martin Ness selon nos infos) avant qu’un accord ne soit trouvé lundi. Et si tous les détails financiers ne sont pas dévoilés, Genève assurerait une grande partie du salaire, si ce n’est la totalité, de son ancien joueur toujours selon La Liberté.

Enfin, Pierrick Pivron pourrait prolonger sa pige au-delà du mois de septembre. En effet, l’état de santé de Loichat (récidive de commotion) ne s’est guère amélioré depuis son retour des Etats-Unis :  » Il a été sur la glace ce matin (hier, ndlr) et ce n’était pas vraiment concluant. » affirme Dubé.

L'ancien Grenat Chris Rivera n'a pas raté ses débuts avec Gottéron. Il faudra encore un peu de temps, toutefois, avant qu'une partie du public fribourgeois salue ce joueur au caractère hors du commun…

A Fribourg, en début de semaine, les tronches d'enterrement! En voyant la tête de nombreux supporters, j'ai cru d'abord que Fribourg-Gottéron avait embauché un égorgeur de l'Etat islamique, un tueur en série, un trafiquant de sang contaminé, voire un type qui avait exercé tour à tour ces différents boulots.

Fausse alerte! Vérification faite, le club de St-Léonard a simplement recruté Chris Rivera, laissé libre par Genève-Servette. Rivera à Fribourg! Moi aussi, ça m'a fait drôle. Comme tout le monde, je l'imaginais aux Vernets pour l'éternité.

J'ai vu jouer bien des fois le numéro 26 genevois, ces dernières années, et il m'a souvent épaté. Chris Rivera n'est ni un virtuose, ni le gars qui possède les mains les plus magiques du championnat, mais quel cœur! Vous surprendrais-je en disant que j'ai un faible pour ce genre de gars?

Un choléra pour chaque adversaire

Rivera: le parfait joueur d'équipe, le gratteur qui va bosser dans les coins, la tête brûlée toujours prête à se péter quelques dents pour son club. Et un éreintant qui ne lâche rien, avec ça, un choléra pour chaque adversaire.

Chris McSorley, en poussant à bout son guerrier lors d'un vif échange dans les bureaux des Vernets, a quand même un peu déconné. Avec le départ de Rivera, le GSHC vient de perdre un peu de son sang. Et Christian Dubé, lui, vient peut-être de réussir une des affaires de l'année.

Dubé a sauté sur l'occasion

Des joueurs au cœur de lion, depuis deux saisons, n'est-ce pas ce qui fait un peu défaut à Gottéron? Dubé pouvait engager une teigne susceptible de faire du bien à son équipe, il a sauté sur l'occasion, et n'importe autre quel directeur sportif aurait fait de même dans cette configuration.

Oui peut-être, monsieur le chroniqueur, mais ça ne répond pas à la question que posent environ dix millions de supporters fribourgeois: «Qu'est-ce que ce con vient foutre chez nous?» La question qui tue. Celle qui suscite depuis lundi des mines dégoûtées. Et rallie la foule. Ouais c'est vrai, ça, serions-nous devenus fous pour engager un mec qui nous hait?

«Je n’aime pas Fribourg-Gottéron», voilà ce que Rivera avait un jour affirmé. Voulez que je vous énerve encore un peu? Sa sortie m'avait plu. Et Gottéron, ce n'est pas la question. S'il avait dit qu'il n'aimait pas Kloten, le chou-fleur ou les chansons d'Henri Dès, ça m'aurait plu tout autant. Elle montrait le caractère du bonhomme.

Enfin un hockeyeur qui dit quelque chose! Soudain, ça nous changeait de tous ceux qui ne disent jamais rien. Sinon qu'il faut prendre les matches les uns après les autres, qu'il faut garder la tête froide malgré cette victoire, ou cette défaite, et blablabla et blablabli.

Le jeune emporté par son élan

En 2010, quand il a fait sa sortie, la rivalité Fribourg-Genève faisait rage et Chris Rivera la vivait à fond la caisse. Il avait envie de dire de façon un peu originale qu'il adorait son club et paf, la gaffe! N'a rien trouvé de plus malin que «je n’aime pas Fribourg-Gottéron, je déteste ce club».

Rivera avait 23 ans. L'âge où on ignore en général que le pouvoir des mots est immense, que des choses qui n'existaient pas parce qu'elles n'avaient jamais été formulées se mettent soudain à vivre. Chris Rivera, ce jour-là, a donc gagné: aux yeux d'une partie du public dzodzet, il restera pour la vie ce-salaud-qui-nous-déteste.

Il a trouvé à qui parler

Mardi, l'attaquant genevois a fait savoir qu'il regrettait ses propos de naguère et a réussi ses débuts fribourgeois contre son ancien club. De quoi te plains-tu, cher supporter? Me plains que Rivera n'a rien à foutre chez nous, na!

Résumons. Un joueur au caractère hors du commun a débarqué à Fribourg, se saignera désormais pour Gottéron au lieu de lui empoisonner la vie, et il se trouve une multitude de supporters fribourgeois pour détester cette idée.

Dans la détestation, rien à dire, Chris Rivera vient de trouver ses maîtres.

La nouvelle du transfert de Chris Rivera de Genève à Fribourg-Gottéron a animé toutes les discussions hier. L’attaquant de 28 ans était attendu au tournant, d’autant qu’il se retrouvait en soirée face à ses anciens coéquipiers, son club formateur, son club de toujours… Quelques sifflets ont juste retenti à l’annonce de sa présence - avec le 46, alors qu’il aura le N° 6 de ses jeunes années dès vendredi - dans l’alignement des Dragons.

«Je n’ai même pas entendu les sifflets. Je remercie tout le monde. J’ai été accueilli très correctement», soulignait-il à l’issue de la rencontre. Après un but, quelques charges et une bagarre (avec Rod), l’attaquant peut se targuer de débuts réussis sous ses nouvelles couleurs. Il a d’ailleurs été applaudi par les supporters des deux camps au moment du tour d’honneur.

«Ce groupe a de la fierté»

«Le sentiment est agréable après une victoire», a-t-il répété devant les caméras de télévision et les micros des journalistes. «Le succès, c’est d’ailleurs le plus important. Je n’avais aucun sentiment de revanche. Ce n’était qu’un match et la saison est longue. J’ai un énorme respect pour Genève qui m’a formé.» L’attaquant canado-suisse a été l’élément déclencheur de l’envol des Dragons hier soir. Il s’est d’abord rappelé aux bons souvenirs d’Almond dans la bande sur sa présence.

Il a été crédité d’un assist sur l’ouverture de la marque signée Schmutz alors qu’il apparaissait pour la quatrième fois dans la rencontre. «C’était un travail d’équipe. Il n’y avait pas que moi», a-t-il précisé. «Andreï Bykov a par exemple bloqué trois ou quatre tirs. Il a également fait des choses incroyables… Ce groupe a de la fierté. L’état d’esprit est excellent. Tout le monde est prêt à tout donner. C’est mon premier constat.»

Chris Rivera a été accueilli à bras ouverts par les Dragons. «En arrivant dans le vestiaire, je me suis présenté à chaque joueur. Tout le monde était un peu sous le choc. Mais il n’y a eu aucun problème.» Le Genevois a vécu des moments particuliers. «Ce matin (hier, n.d.l.r.) en faisant le trajet vers Fribourg, j’ai pensé à tout ce que j’ai vécu à Genève. C’était une journée chargée en émotions et en appréhension. Et après mon premier entraînement, quand j’ai vu que tout était réglé, j’ai versé quelques larmes. C’est normal.»

«Je veux avancer»

L’attaquant a découvert un nouvel environnement. «J’ai senti la différence avec Genève», a-t-il avoué. Ici, c’est beaucoup plus familial. Les gens se parlent. Tous. A Genève, c’est plus américanisé.»

Ses paroles de mars 2010 («Je n’aime pas Gottéron. Ni ses joueurs bêtes et stupides, ni son environnement. Je déteste ce club»), Rivera s’en souvient. «C’est du passé. Je veux avancer. J’ai dit des bêtises. J’étais jeune et il y avait beaucoup d’émotions autour de cette série de play-off. Je m’excuse. J’ai parlé trop vite. Aujourd’hui, je veux avancer et prendre étape par étape.»

L’attaquant s’est brouillé avec le grand manitou grenat Chris McSorley. Il n’avait plus sa place dans l’alignement genevois et n’avait pas d’autre choix que d’accepter le défi fribourgeois. «J’avais besoin d’une nouvelle expérience. Je n’en veux à personne. Je veux avancer pour moi, avec Gottéron. Ma mentalité, c’est de vouloir toujours la victoire. J’ai essayé de montrer ce soir (hier mardi, n.d.l.r.) ce que j’ai dans le ventre. J’ai encore besoin d’un peu de temps pour être en forme.» Relégué en tribunes aux Vernets, l’attaquant commençait sa saison hier soir. «Gerd Zenhäusern a bien géré mon temps de jeu. J’ai encore beaucoup à apprendre», a-t-il rappelé.

Le soutien de Madame

Chris Rivera loge pour l’instant à l’hôtel. Un déménagement est programmé et son épouse Maeva ainsi que ses trois enfants (4, 2 et 1 an) devraient le rejoindre. «C’est un gros changement dans ma vie. J’espère vivre encore de bonnes choses. Ma femme m’a beaucoup soutenu ces derniers temps. Elle m’a aidé à prendre cette décision qui n’était pas facile. Je savais que les gens allaient me parler de ma méchanceté. J’étais prêt à accepter la critique. Tout est bien qui finit bien.»

PATRICIA MORAND