«L’euphorie et le pessimisme ne sont pas de mise. Nous ne pouvons nous enflammer après une victoire, comme nous ne pouvons déprimer après une défaite» note Kamerzin. © KEYSTONE
Le défenseur de Fribourg-Gottéron Jérémie Kamerzin évoque ce jeudi l'entourage des joueurs et l'importance pour ces derniers de ne pas se laisser prendre par les émotions.
«Ma dernière chronique tombait quelques jours après un passage à vide avec des résultats très décevants. L’atmosphère était quelque peu lourde, mais le vestiaire fribourgeois est resté soudé. En effet, tout n’était pas noir et il fallait reconstruire sur les points positifs. En deux semaines, l’équipe a retrouvé confiance et, grâce aux bons résultats obtenus, l’ambiance générale a radicalement changé.
L’humeur de l’équipe, de l’entourage et des supporters dépend directement des résultats. Avec des victoires, la vie est plus agréable. Le hockey sur glace occupe notre esprit quasiment en permanence. Notre vie est influencée par les objectifs et les résultats.
L’attitude des gens qui nous suivent est explicite. Il y a ceux qui restent constamment positifs. D’autres sont plus critiques envers les joueurs et l’équipe lorsque les résultats ne suivent pas. C’est normal. C’est la règle du jeu. Mais la critique, de quelque nature qu’elle soit, doit laisser le joueur lucide pour conserver ses moyens. L’encadrement se chargera d’apporter les corrections nécessaires.
Nous avons des obligations, comme, par exemple, des séances d’autographes ou d’interviews après les matches. Peu importe le résultat, nous y allons. Cela fait partie du job. Après un succès, c’est évidemment plus agréable de commenter le match qui vient d’être joué. Après une défaite, nous sommes peut-être plus réservés car peu satisfaits de notre travail. Le point positif, c’est que la prochaine échéance arrive rapidement contrairement à d’autres sports où les compétitions sont plus espacées. En hockey, tout passe très vite du chaud au froid ou l’inverse. Le déroulement d’une saison peut se modifier aussi rapidement que le score d’un match. Tout peut changer très vite et cela provoque de grandes émotions qu’il faut savoir gérer.
L’euphorie et le pessimisme ne sont pas de mise. Nous ne pouvons nous enflammer après une victoire, comme nous ne pouvons déprimer après une défaite. «Never too high, never too low» (Jamais trop haut , jamais trop bas, n.d.l.r.). La cohésion de l’équipe ne doit pas dépendre des résultats, chacun ayant à cœur de s’investir au maximum.
La phase avant les play-off est la plus «excitante» car la qualification pour les séries se joue actuellement. Tout se passe après Noël. La tension est grande et il faut avoir les nerfs solides. Notre victoire de samedi dernier à Kloten a plus de saveur que si elle avait été obtenue en début de saison. Elle nous «booste» pour le sprint final.»
JÉRÉMIE KAMERZIN