Ralph Stalder et Fribourg espèrent profiter de la réception de Lausanne, vendredi, pour se relancer.
Image: JEAN-PAUL GUINNARD
Lanterne rouge de LNA, Gottéron a vu sa magnifique aventure européenne se conclure mardi contre les Suédois de Frölunda. Pour les Fribourgeois, la Ligue des champions a fait office de revigorante bouffée d’oxygène au milieu d’un quotidien à peine respirable. Au moment de se mesurer à un irrésistible LHC, qu’il connaît comme sa poche, Ralph Stalder (30 ans) croit une qualification pour les play-off encore possible.
– Malgré la sécheresse du score (1-9), l’élimination en demi-finale de la Ligue des champions vous laisse-t-elle quelques regrets?
– Oui, car même si Frölunda est l’une des meilleures équipes du continent, la différence n’a jamais été flagrante sur la glace. Et puis, quand on est si près d’une finale européenne, on rêve bien entendu d’aller jusqu’au bout. Cela dit, cette aventure a été à la fois un immense plaisir et très instructive. A tous les niveaux.
– Entre ses excellentes performances en Europe et celles livrées en championnat, il y a un fossé difficilement explicable…
– (Il esquisse un sourire.) Pour nous aussi. Il n’y a pas qu’une seule raison à nos très mauvais résultats, mais plutôt une somme de petites choses qui ne fonctionnent pas. Et j’ai parfois l’impression qu’après chaque défaite on en découvre une autre qui a causé notre perte. Cela dit, l’aspect mental joue évidemment un rôle considérable. On a encore pu le constater contre Davos le week-end dernier. Alors que tout se passe à merveille et que l’on joue bien, il suffit d’un grain de sable pour gripper notre mécanique.
– Et le changement de coach n’a rien changé…
– L’équipe était sous le choc lorsque Gerd (Zenhäusern) a choisi de quitter son poste. Mais je crois que tout le monde l’a compris et personne ne lui en a tenu rigueur. Avec Larry Huras, nous avons connu une bonne série qui, pensait-on, suffirait à nous relancer. Le système est bon et le Canadien est un coach compétent et expérimenté mais, malgré cela, les résultats restent les mêmes pour l’instant.
– Croyez-vous toujours à une participation aux play-off?
– Bien sûr! Je suis plus convaincu que jamais qu’il ne nous manque pas grand-chose pour que le déclic se produise. Je sais que cela fait un moment déjà que l’on répète les mêmes choses, que l’heure de la dernière chance sonne pour Gottéron. Mais je pense qu’une bonne performance contre Lausanne nous amènera la dose de confiance nécessaire pour l’emporter à Langnau, samedi. Et avec deux victoires, notre saison peut encore prendre un tour favorable. Quoi qu’il en soit, nous y croirons tant que les chiffres ne nous auront pas condamnés.
– Après la défaite contre Davos, Slava Bykov est venu dans le vestiaire. Que vous a-t-il dit?
– Pas mal de petites choses qui, lorsqu’elles sortent de la bouche d’une légende comme lui, ont un fort impact. Sans entrer dans les détails, il nous a rappelé que chaque joueur, chaque équipe, traverse, au moins une fois, une telle période où tout va de travers. Pour l’avoir lui aussi vécu, il nous a assuré que nous pouvons nous en sortir uniquement ensemble. Il est primordial de garder un état d’esprit positif.
– Le LHC n’est pas l’adversaire idéal en ce moment.
– C’est le moins que l’on puisse dire. Mais on peut aussi considérer les choses de façon un peu différente. Cette saison, nous avons disputé nos meilleurs matches contre les meilleures équipes du pays. Et comme le LHC est actuellement ce qui se fait de mieux, je m’attends à ce que Gottéron soit très bon, demain soir (ndlr: ce vendredi soir). Et puis, ne dit-on pas que plus une série se prolonge, plus elle se rapproche de la fin?
– Etes-vous étonné par le parcours du LHC?
– Oui et non. D’un côté, je savais que cette équipe avait un très bon potentiel mais, d’un autre, j’avoue que je n’imaginais pas la voir rivaliser avec les meilleurs cette saison déjà. Mais soyez certain que le succès du LHC me fait sincèrement très plaisir.
– Comment expliquez-vous cette impressionnante série de victoires?
– (Il rit.) Ils sont sur un nuage, tout leur réussit. Tout le contraire de nous. Mais si mes anciens coéquipiers traversent une période un peu euphorique, la chance n’y est pas pour grand-chose. Non, je pense que le LHC est actuellement la meilleure équipe du pays parce que c’est tout simplement celle qui travaille le plus.
– A Fribourg, les joueurs bossent-ils moins alors?
– Pas du tout. Pour l’instant, chacun travaille certes beaucoup, mais pas assez avec et pour l’autre. Au LHC, où les joueurs se côtoient depuis longtemps, il existe une complicité et un amalgame qui aident beaucoup. Avec le temps, je suis sûr que nous parviendrons à recréer cela ici.
– Pas de regrets d’être parti?
– Non, car je sentais que le moment de changer était arrivé. Même si le présent n’est pas facile. Fribourg est une petite ville qui vit pleinement sa passion pour son club. Et, personnellement, ça me fait de la peine de voir nos supporters si touchés. Ils vivent tout ce qui concerne Gottéron avec plus d’émotion encore qu’à Lausanne.