"Sous un maillot qui se porte avec fierté, si tu le portes; il faudra le mouiller !" Fan's Club Fribourg Gottéron

1 avril 2017

Fribourg sauve sa place en LNA


2016/2017 : 

la saison la plus catastrophique depuis l'ascension en Ligue A, le 4 mars 1980




Quel autre sentiment que le soulagement? 

Sprunger & cie peuvent maintenant regarder les vols et réserver leurs vacances avec le sentiment du travail accompli. Ce qui est certain, c'est que les Dragons n'ont pas eu la partie facile avec des Tessinois aussi désespérés que mardi mais avec moins de réussite. Ce sont pourtant les hommes de Gordie Dwyer qui ont ouvert la marque à la 18e sur un déboulé de Fuchs à la suite d'une erreur de Mauldin. L'Américain s'est racheté 43 secondes plus tard en déviant victorieusement un tir de Cervenka.

Indiscipliné en début de tiers médian, Gottéron a vu Ambri repasser devant (D'Agostini, 26e). Touché au moral, Fribourg avait besoin d'un événement à même de remettre l'équipe dans le sens de la marche. Irrité par le deuxième but léventin, Benjamin Conz s'est plaint à l'arbitre Danny Kurmann qui, sans aucune psychologie, a infligé deux minutes de punition au portier fribourgeois. Cette sanction a permis aux Dragons de mettre un peu d'émotions dans leur jeu. En tuant cette pénalité, les joueurs de Larry Huras ont retrouvé du souffle. Et sur un power-play à nouveau performant, Birner a pu égaliser en profitant il est vrai des largesses de Sandro Zurkirchen. Le dernier rempart léventin a fait pire moins de trois minutes après sur un lancer de Julien Sprunger pris dans un angle qu'il convient de qualifier de fermé. Posté dans l'arrondi sur la ligne rouge, le top scorer des Dragons a expédié le puck sur Zurkirchen qui est parvenu à se le mettre au fond tout seul.

Les Tessinois ont pu mettre une croix sur le match à la 53e. En infériorité numérique, les Léventins ont vu Adam Hall écoper de cinq minutes assorties d'une pénalité de match pour un coup de crosse. Avec deux hommes de plus sur la glace, Fribourg n'a pas manqué l'occasion et Ryan Vesce a choisi le meilleur moment pour signer son premier but sous le maillot fribourgeois. D'une manière générale, les "gros canons" de Gottéron ont pris leurs responsabilités et porté l'équipe vers la victoire.



Pourquoi Fribourg Gottéron a raté sa saison

Fribourg Gottéron avait de quoi bien faire, mais Fribourg Gottéron a peiné durant la saison 2016/17. Malgré un Julien Sprunger à la classe intacte, le club n'a pas du tout atteint ses objectifs. Avec moins d'un point par match lors de la saison régulière, il était impossible d'envisager autre chose que le play-out. Pour mettre un peu de baume au cœur des supporters fribourgeois, il y eut une jolie campagne européenne avec une défaite en demi-finale face à Frölunda.

Ceci étant, c'est sur le championnat que l'on juge une équipe et les Dragons sont passés au travers. Surtout en fin d'année. Durant le mois de décembre, Gottéron n'a gagné qu'un seul de ses sept matches. Impossible de faire des miracles, comme l'explique l'entraîneur Larry Huras: «J'ai estimé qu'on avait assez de talents pour se sortir de la situation, mais beaucoup de choses ont compliqué la tâche. Ceci dit, je suis fier de notre parcours en Champions League et d'avoir réussi à finir dans les quatre en s'inclinant face au futur vainqueur Frölunda. C'est l'un des highlights de cette saison, juge le Canadien. Ce qui nous a fait mal, ce sont les mois de novembre et décembre. On a perdu beaucoup de matches d'un but alors qu'on contrôlait la partie. On a gaspillé trop d'occasions. On a réussi à jouer comme il fallait fin janvier début février. Cette équipe a pris plus de temps que j'aurais souhaité pour arriver à ce niveau. Ce n'est pas mon style de trouver des excuses, mais il y a eu pas mal de soucis cette saison», note-t-il.

Renforcer le mental

Si Fribourg a fini par s'en sortir en cinq manches contre Ambri, on a vu lors du quatrième acte que les Dragons pouvaient passer à côté d'une partie en quelques minutes. Un black-out de trois minutes où rien ne va plus. «Une des lacunes cette saison, ce fut la force mentale, appuie Larry Huras. Surtout en début de championnat. Si c'était à refaire, je changerais ça en travaillant beaucoup plus tôt avec notre psychologue du sport. Cela aurait pu nous aider justement lors des problèmes en novembre-décembre. Je pense quand même qu'on a établi une bonne base pour l'avenir, mais on verra.»

Soulagé comme tout le monde par l'issue de cette saison, le coach canadien ne serait pas contre une prolongation de son expérience à la BCF Arena: «C'est une discussion à mener ces prochains jours avec les dirigeants. Je me sens bien ici. Ce n'est pas la saison espérée, mais peut-être que c'est une situation nécessaire pour faire les changements judicieux et trouver un nouvel élan.»

L'eau de Javel  ne suffit pas

En mars 2015, Gottéron tirait le bilan d'une saison ratée qui s'était terminée dans l'indifférence du tour de classement. Alors président ad interim, Michel Volet parlait d'échec. Christian Dubé remisait son équipement pour reprendre la direction sportive du club et entreprendre de gros nettoyages à l'eau de Javel. Tout y a passé, même une grande partie de l'âme du Dragon.

Les Fribourgeois ont sauvé leur place en ligue A au terme d'une saison 2016/2017 catastrophique. La pire de l'histoire du club depuis son accession à l'élite le 4 mars 1980. Pire encore que celle qui s'était terminée par un barrage de promotion/relégation contre Bienne au printemps 2006. Voici 11 ans, les Dragons avaient quelques piètres excuses à avancer. Ce n'est même pas le cas aujourd'hui.

Le déficit d'image est incontestable, la désaffection du public le prouve. Pour remettre en état une maison insalubre, les nettoyages et les rustines ne suffisent pas. Il faut faut procéder à des réparations d'envergures et parfois consolider les fondations. Le choix du nouvel entraîneur est crucial. Le défi appartient aux dirigeants qui n'ont pas souvent eu la main heureuse ces dernières saisons.

Patricia Morand