Le départ de Reto Berra (alias Mister Boulettes en NHL!) sous le soleil de la Californie n'est en tout cas pas lié à des conditions salariales plus avantageuses puisqu'il gagnera moins que s'il était resté à Fribourg.
Si le club n'a pas voulu dévoiler les détails de l'entente, le quotidien OC Register confirme que le contrat à un volet du gardien suisse est doté du salaire minimal en NHL, soit 650'000 $ bruts par saison avec une imposition assez lourde dans cet état, bien que les joueurs européens puissent en général négocier des conditions particulières.
Reto Berra a donc bien relevé le challenge d'un dernier essai pour s'imposer en NHL, engagé comme gardien no 3 derrière John Gibson et Ryan Miller mais avec également Dustin Tokarski dans son dos avec qui il devrait être en compétition... en AHL.
La perte du gardien No 1, la pierre angulaire d’une opération de reconstruction, le 5 juillet, a peut-être déjà ruiné la saison de Gottéron.
A un moment où les emplettes sont faites, où les effectifs sont quasi ficelés, le club fribourgeois n’a que très peu d’options pour rebondir.
Il peut convaincre une équipe, comme Davos ou Lausanne par exemple, de lui prêter un portier. Ou se lancer sur le marché des étrangers malgré le fait qu’il a déjà articulé son équipe autour de quatre mercenaires de champ.
Mais Christian Dubé est-il coupable de légèreté pour autant?
Le directeur sportif des Dragons n’est que le dindon d’une mauvaise farce.
Il a eu raison de recruter Berra. Il ne pouvait pas imaginer que le portier zurichois, qui s’était forgé une image de Mister Boulettes en Amérique du Nord, puisse se dégoter une nouvelle adresse en NHL. Et, au vu de la situation financière de Gottéron, il ne pouvait pas s’accorder le luxe de conserver Benjamin Conz dans son effectif.
Dubé a tenté un pari que tous les directeurs sportifs du pays en quête de renfort devant le filet auraient pris.
Il l’a perdu.
Et il se retrouve aujourd’hui confronté au plus grand défi de sa jeune carrière de directeur sportif: façonner un plan B aux allures de plan A.
C'est ce qu'il avoue dans une interview donnée à La Liberté avec un sacré dilemne en perspective : la première option, la plus probable, étant de dénicher un gardien étranger qui forcera donc l'un des autres mercenaires sous contrat à s'asseoir en tribune durant tout le championnat.
La seconde étant un gardien suisse peu utilisé et Christian Dubé a d'ores et déjà sondé quelques clubs pour juger des possibilités : Niklas Schlegel (ZSC Lions), Christophe Bays (Genève-Servette) et Joren van Pottelberghe (Davos) sont des possibilités selon le quotidien fribourgeois. Mais cela ne sera pas Martin Gerber, Daniel Manzato ou même... Benjamin Conz.
Avec comme ambition de trouver la perle rare dans les trois semaines et le début du camp d’entraînement.
Egger Ph.