Gottéron veut reconstruire fribourgeois
Une idée simple pourrait le résumer: remettre l’identité fribourgeoise au cœur du projet. «On dit souvent que dans le canton, il y a le Moléson, la cathédrale de Fribourg et Gottéron pour faire le lien entre les districts. Ce club mériterait qu’on lui accole la mention AOP. Nous n’avons pas le droit de brader cette tradition», affirme le président Michel Volet.
Le projet va au-delà de la déclaration d’intention. A la veille de rencontrer la presse suisse, le président a réussi à signer un contrat à haute valeur symbolique: l’entreprise Alloboissons, basée à Givisiez, a accepté de devenir le sponsor-maillot de Gottéron pour trois saisons. «En matière de recherche de nouveaux partenaires, l’été n’a pas été facile, assure Michel Volet. Malgré tout, je n’ai entrepris aucune démarche en dehors du canton. Il fallait un signal fort, montrer que nous sommes soutenus par les gens de chez nous.»
A l’horizon 2020, quand il devrait entrer dans sa nouvelle patinoire, le HC Fribourg-Gottéron entend se renforcer financièrement. Cela passe par une augmentation d’un million de francs de son capital-actions autorisé et par l’ouverture de plusieurs restaurants, deux projets qui seront menés en terres fribourgeoises.
Quand le Lausanne-Sport a décidé de remonter la pente du football suisse en jouant la carte vaudoise, il a commencé par gaver son contingent de joueurs locaux. Les dirigeants de Gottéron ont la même idée derrière la tête mais ne disposent pas du réservoir suffisant pour la réaliser immédiatement. Pour l’heure, ils claironnent leur volonté de voir des membres des équipes espoirs se frayer un chemin jusqu’au groupe professionnel. Ils sont quatre à ce jour dans l’effectif de Mark French, le nouvel entraîneur canadien.
Le critère caractère
«Puisqu’il n’est pas possible, aujourd’hui, d’aligner beaucoup de Fribourgeois, nous devons au moins faire en sorte que l’équipe représente les valeurs locales. Fribourg est un canton rural, où on a le goût du travail, de la sueur versée. Cela, il ne faut pas le trahir», insiste Michel Volet.
Le recrutement, cet été, aurait été mené en conséquence. «Le critère principal pris en compte, c’est le caractère des joueurs, assure le directeur sportif Christian Dubé. Nous voulons une équipe qui n’a peur de rien. Nos renforts Barry Brust, Jim Slater ou Matthias Rossi étaient des leaders dans les équipes d’où ils arrivent.»
Le Canadien est convaincu de la qualité du contingent qu’il a réuni et de sa capacité à retrouver les play-off qui mettront aux prises les huit meilleures équipes de la saison régulière. C’est l’objectif officiel du club. Il n’en faudra pas moins pour reconquérir le cœur du public local.
«En 2013, lorsque nous avons atteint la finale du championnat, l’euphorie était incroyable dans le canton, se souvient le président Michel Volet. La saison dernière, les gens étaient très attristés des résultats. C’est comme ça ici, nous jonglons entre les extrêmes. Mais je sais que les Fribourgeois ont l’amour de Gottéron dans les tripes. Ils ont envie de pardonner.»
Lionel Pittet