"Sous un maillot qui se porte avec fierté, si tu le portes; il faudra le mouiller !" Fan's Club Fribourg Gottéron

7 mai 2024

Andrei Bykov: "je suis encore dans un certain brouillard"

 

Andrei Bykov a fait ses adieux à Gottéron le soir du 10 avril 2024, juste après l'élimination des Dragons en demi-finales des play-off. Le numéro 89 est resté sur la glace de la BCF-Arena pour absorber, une dernière fois, tout l'amour des supporters fribourgeois. Il a ensuite rejoint les vestiaires où il a remercié tous ses coéquipiers. Une fin de soirée émouvante qui restera gravée à jamais.

Un mois plus tard, le Fribourgeois, qui a fêté ses 36 ans au début de l'année, a accepté de faire le bilan de sa longue et riche carrière. Il s'est prêté à un petit jeu: tirer au sort des mots et raconter ce qu'ils lui évoquent. Extraits.

La retraite sportive

"Je ne réalise pas encore. C'est comme chaque année. On dirait que c'est juste la fin d'une saison. La vie a continué. J'ai une famille. Je m'occupe de ma fille, car ma copine travaille. Je passe beaucoup de temps avec elle. Je n'ai donc pas eu beaucoup de temps pour tergiverser, analyser ce qu'il s'était passé".

"C'est difficile à accepter, parce que j'ai encore envie de continuer à jouer au hockey. Le fait aussi d'avoir été éliminé en demi-finales - un résultat pour moi négatif - me donne de la motivation, l'envie de faire mieux l'année prochaine, mais il n'y aura pas besoin. J'ai presque l'impression que je devrais lancer l'entraînement d'été une semaine plus tôt pour être en forme. Ça ne sera pas non plus nécessaire. Pour l'instant, je suis dans une espèce de brouillard".

"Il y a une part de crainte, c'est vrai. Je ne sais pas comment je vais réagir quand la prochaine saison commencera. Le préparateur physique m'a dit que je pouvais leur rendre visite de temps en temps, histoire de couper le cordon en douceur. Peut-être que quand je les verrai courir et que je n'aurai pas besoin de le faire, ça va me faire du bien aussi".

Un entraîneur

"Je vais en nommer deux, parce que j'ai eu deux vies de hockeyeur: celle de professionnel et celle d'apprenti. Je commence par Ruedi Raemy. Il demandait beaucoup, mais il donnait beaucoup aussi. Il était dur, mais j'aimais faire tout ce qu'il me demandait. C'était pour mon bien, car j'avais besoin d'être poussé pour pouvoir m'améliorer. Il arrivait à déceler les limites de ses jeunes. C'est difficile de savoir faire ça avec des ados. Et en dehors de la glace, c'était un père, un ami. Il avait un sens de l'humour légendaire". 

"Pour ce qui est de ma carrière professionnelle, je vais choisir Mark French, qui n'a pas fait l'unanimité à Fribourg, mais à moi, il m'a énormément appris sur le hockey, sur le jeu, sur la tactique... Je me suis perdu dans son système et je dis ça de manière positive. Je me suis dévoué corps et âme. Au-delà de ça, il avait aussi une approche psychologique avec ses joueurs que je trouvais géniale. Il voulait tout savoir de nous. C'est l'entraîneur le plus méticuleux que j'ai connu durant ma carrière".

Adrien Lauper

"On a tout de suite cliqué. On est devenus meilleurs potes. On a franchi tous les paliers ensemble, mais il est arrivé dans la première équipe avant moi. Je me souviens que j'en avais été un peu jaloux, même si ça m'a motivé. Quand je l'ai retrouvé dans la première équipe, on a failli marquer sur notre première présence sur la glace. Je récupère un puck et je le lui donne au deuxième poteau. Le puck a un peu sauté et Adrien n'a pas pu le pousser au fond, mais ça aurait été génial de marquer".

"Il a fait ses expériences dans d'autres équipes et surtout à Ambrì-Piotta, un club légendaire du championnat de Suisse. Il s'est établi là-bas, il y a fait sa vie, il y a construit sa famille, etc. C'est le genre de personnes qu'on peut perdre de vue pendant plusieurs années, mais que dès qu'on la revoit, on a l'impression que rien n'a changé".


Marie CerianiRadioFr.ch