"Sous un maillot qui se porte avec fierté, si tu le portes; il faudra le mouiller !" Fan's Club Fribourg Gottéron

7 octobre 2024

Analyse du début de saison 2024/2025

 

Commençons directement cette analyse par un (petit) contre-argument. Fribourg Gottéron est en légère sous-performance depuis le début de saison. Son PDO est de 96,05 alors que le xPDO est de 98,98. Cela veut dire que Fribourg n'est pas franchement bon à 5 contre 5, mais pas bien récompensé non plus. Avant d'aller plus loin, un petit rappel de ce que veut dire cette statistique barbare.

Définition du PDO

Il s'agit de la statistique la plus significative pour savoir si une équipe est en période de «chance» ou non. Cette métrique est tout simplement l'accumulation du pourcentage d'arrêts des gardiens et du pourcentage de réussite aux shoots. Si l'on prend une moyenne de 90% d'arrêts des gardiens et de 10% de réussite aux shoots, une performance «neutre» se situe à 100. Les très bonnes équipes se situent entre 100 et 103. Au-delà, on peut parler de valeur anormalement élevée et intenable à moyen terme. En dessous de 98, une certaine malchance peut être invoquée.

On vient de le voir, Fribourg Gottéron pourrait être mieux récompensé. Certes. Mais les Dragons sont également en-dessous de la moyenne de la Ligue avec un xPDO de 98,98. Réussite ou non. Cela contraste drastiquement avec la surperformance observée durant la quasi-totalité de la saison dernière. L'équipe de Chrisitan Dubé avait un PDO de 102,45, ce qui est une valeur très élevée.

Comment justifier un tel écart, tout en sachant que l'échantillon de cette saison demeure assez faible, bien évidemment?

Beaucoup de tirs, mais peu d'actions

Avec 63,51 tirs par 60 minutes de glace à 5 contre 5, Fribourg Gottéron est la deuxième équipe de la Ligue dans ce domaine. Problème? L'équipe de Pat Emond n'est que septième en ce qui concerne le nombre de buts escomptés (xG) par match depuis le début de saison.

Ce que cela veut dire? Fribourg tire beaucoup, mais les Dragons ne se créent finalement qu'un minimum de chances réellement dangereuses. On peut le calculer de manière finalement assez simple: Les expected goals par shoot. Quelle probabilité de chance à chaque envoi fribourgeois de faire mouche? Cette saison, le chiffre est pour l'heure de 0,039xG par shoot, soit un pourcentage de chance de marquer de 3,9%. Seul Ajoie fait pire (3,7%). À l'inverse, Davos est la meilleure équipe avec 5,0%.

À titre de comparaison, la saison dernière, Fribourg Gottéron était la troisième équipe de la Ligue avec 0,048xG par shoot (4,8% de chance de marquer). Cela signifie donc que réussite ou non, les Dragons étaient environ 20% plus dangereux sur chaque essai, ce qui constitue un écart substantiel.

Une attaque en périphérie

Si l'on compare les sept premiers matches de cette saison avec la même période lors de l'exercice 2023/2024 grâce à l'aide des amis de NLiceData, on constate une chose: Fribourg Gottéron évolue largement plus en périphérie que la saison dernière. Jugez plutôt cette comparaison du jeu à 5 contre 5.



En moyenne, les buts de Fribourg Gottéron étaient inscrits 1,5 m plus proche du but la saison dernière qu'actuellement. Et les plus observateurs auront remarqué qu'un triangle vert (un but) provient pourtant d'un tir de la ligne bleue. L'écart devrait être encore plus grand. Au niveau des tirs, on constate également une solide différence puisqu'il y a 1,2 m d'écart sur chaque shoot en moyenne (11,2 m la saison dernière contre 12,42 m aujourd'hui)

Attaquants et défenseurs concernés

On pourrait, à tort, croire qu'il ne s'agit que de l'apanage des attaquants de créer de meilleures chances de but. C'est en partie vrai, évidemment. Mais pas totalement. Si l'on isole les shoots des arrières de ceux des avants, on peut également faire des constatations intéressantes.

Prenons les attaquants pour commencer.


On l'a déjà vu précédemment, mais c'est presque davantage marqué ainsi. Les joueurs à vocation offensive des Dragons sont largement présents dans le slot (la partie traitillée du graphique). Les shoots sont moins nombreux et pris de plus loin. Guère étonnant de voir Fribourg Gottéron perdre en efficacité.

Passons aux arrières.


Un premier constat s'impose: le nombre de tirs de la ligne bleue est largement plus important cette année que la précédente. Et ce n'est pas forcément un bon signe, si l'on part du principe que ce ne sont pas les shoots avec la meilleure probabilité de réussite. Un cluster se forme également sur la gauche de l'attaque, rendant l'attaque fribourgeois plus prévisible. Un dernier «détail»: Trois buts avaient été inscrits par des arrières venant soutenir l'attaque la saison dernière lors des sept premiers matches. Cette année? Aucun. 

Comme dit en début d'analyse, ces sept matches n'ont pas une valeur prédictive de la suite de la saison. Tout au plus peuvent-ils servir d'avertissement: Oui, Fribourg Gottéron n'est pas forcément en réussite depuis le début de saison. Mais les hommes de Pat Emond en font-ils suffisamment pour provoquer la chance?

Grégory Beaud

blick.ch