"Sous un maillot qui se porte avec fierté, si tu le portes; il faudra le mouiller !" Fan's Club Fribourg Gottéron

19 octobre 2024

Gottéron a encore montré l'étendue de ses lacunes

 

"Un jour sans fin"

Mais que font les dirigeants ?


Vendredi soir à Zoug, Fribourg Gottéron a concédé sa neuvième défaite en douze matches. La saison dernière, les Dragons avaient dû attendre le 22 novembre pour arriver à un tel total au soir de la 25e rencontre de sa saison. Quasi la mi-championnat, donc. Après douze matches, l'équipe coachée par Christian Dubé totalisait déjà 28 points. Aujourd'hui? Elle croupit en 13e position avec seulement 11 points et déjà sept longueurs de retard sur la dixième place. Un gouffre.

Et le pire? On en vient à se demander si, en l'état, Fribourg Gottéron n'est pas tout simplement à sa place tant les lacunes sont nombreuses dans ce que propose l'équipe de la BCF Arena. Tour d'horizon absolument pas exhaustif.

Un gardien quelconque

Reto Berra n'est pas seulement redevenu ordinaire. Fantastique la saison dernière, le portier zurichois n'est tout simplement pas dominant. Il est en première ligne, forcément. Mais ne jeter la pierre qu'au gardien serait malhonnête. Pour rappel, Fribourg Gottéron est le seul club de National League à ne pas compter deux gardiens capables de tenir la baraque en National League. Et cette lacune n'est pas la faute de Reto Berra. Là où même Ajoie peut compter sur Damiano Ciaccio et Benjamin Conz, deux vétérans, les Fribourgeois, eux, sont contraints d'aligner soir après soir leur gardien No 1. La seule soirée off qui lui a été octroyée s'est soldée par une défaite 5-2 à Kloten avec un Bryan Rüegger rendant un triste 79% d'arrêts (19 tirs, 4 buts).

La saison dernière, Reto Berra effectuait systématiquement l'arrêt de plus pour permettre à son équipe de rester dans le match. Aujourd'hui, l'ancien junior de Bülach n'est pas dominant. Problème? Il est indéboulonnable. Si Fribourg Gottéron veut s'en sortir, cela passera immanquablement par une augmentation significative de ses prestations. En a-t-il les capacités?

Un entraîneur qui (se) cherche encore

Mottet? Schmid? Dorthe? DiDomenico? À force, les attaquants à n'avoir toujours pas évolué avec le duo Sörensen/Wallmark pourraient presque le prendre personnellement. Après un quart du championnat, Pat Emond n'a toujours pas trouvé la combinaison gagnante pour épauler son duo suédois... tout en n'affaiblissant pas le reste de son équipe. Le coach doit en effet trouver un moyen de composer au moins deux lignes offensivement dangereuses, ce qu'il ne parvient pas. Et le bricolage perpétuel sur sa première ligne n'aide pas.

À Zoug, à sa décharge, il a été contraint de modifier ses triplettes après 20 minutes en raison de la blessure de Nathan Marchon. Difficile de trouver de la stabilité si en plus le sort s'en mêle. Mais avant ce déplacement en Suisse centrale, le technicien avait déjà allégrement brassé ses lignes sans jamais trouver quoi que ce soit de convaincant. On ne peut pas lui reprocher d'être inactif. Mais à un moment donné, il devra trouver des réponses et pas seulement se poser des questions.

Des leaders suisses aux fraises

Après 12 journées de championnat, le jeune et irréprochable Jan Dorthe a plus de points (3) que Sandro Schmid (2) et plus de but (1) que Killian Mottet et Christophe Bertschy réunis (0)! Cette statistique à elle seule peut suffire à expliquer une bonne partie du début de saison raté de Fribourg Gottéron. Et contrairement à Bertschy, Mottet et Schmid, Jan Dorthe n'a même pas disputé toutes les rencontres de la saison régulière et n'a évolué qu'une minute en power-play contre une trentaine pour les trois autres joueurs.

Comme pour Reto Berra, ces trois joueurs ne sont pas les uniques responsables de la douzaine de matches totalement ratée. Mais ils comptent parmi les leaders présumés de Fribourg Gottéron et n'ont aucun impact. Vendredi soir à Zoug, Christoph Bertschy a eu le puck de l'égalisation au bout de la crosse en fin de match et n'a pas touché le cadre. Symptomatique.

Une situation bancale

Avant la saison, on n'osait pas poser une question centrale: «N'aurait-il finalement pas fallu garder Christian Dubé?» Le championnat n'est vieux que de quatre semaines et le nom de l'ancien entraîneur revient à tout bout de champ. Il faut dire que Gerd Zenhäusern, directeur sportif en première année de mandat, a pris une décision forte en se séparant de l'ancien homme fort de la BCF Arena. Avait-il fait son temps? Peut-être. Et le remplacer par Roger Rönnberg à compter de la saison prochaine paraît être une idée qui se défend.

L'année de transition — même si à Fribourg ce mot n'est pas utilisé – ressemblait furieusement à un bricolage très «Gottéronesque». Comme toujours, ce sont les résultats qui permettent de juger d'une situation. Et ce samedi matin, la 13e place avec seulement 11 points en 12 matches tombe comme une lourde sanction. Est-ce que cela aurait été mieux avec Christian Dubé? On ne le saura jamais. En s'en séparant, Gerd Zenhäusern a pris le risque de ne pas pouvoir répondre à cette question et il devra assumer son choix. Peut-il licencier un deuxième coach en quelques mois?

Cette dernière question est peut-être la plus urgente du côté de la BCF Arena. Et, paradoxalement, elle ne paraît pas être la solution à tous les problèmes. Oui, Pat Emond n'est semble-t-il pas parvenu à trouver la combinaison gagnante. Mais a-t-il vraiment été mis dans une situation où il peut avoir du succès? Aujourd'hui, il est impossible de répondre par l'affirmative. Et ce samedi soir, il jouera gros pour la réception de Lugano. Comme Gerd Zenhäusern, l'architecte qui a conçu les plans de ce Fribourg Gottéron 24/25.

Grégory Beaud

blick.ch