Après le match perdu à Rapperswil 4-0 et durant lequel Fribourg Gottéron n'a rien montré durant 60 minutes ou presque — c'est le coach Pat Emond qui le dit —, un constat s'impose. Les Dragons n'ont toujours pas trouvé la moindre solution. Sur la glace, les attaquants sont muets et les défenseurs sont plus souvent qu'à leur tour pris de vitesse. Après 31 matches de championnat, personne n'a de réponse à une question simple: «Comment faire pour remonter la pente?»
Tour à tour, Christoph Bertschy, Jacob De La Rose ou Pat Emond ont dû répondre à cette même question. «Si j'avais la réponse, on n'en serait pas là», «On en a marre de perdre et chacun doit faire son auto-critique», «Je pensais qu'on avait sorti la tête de l'eau, mais on vient de replonger». Devant les micros, les trois hommes ont respectivement tenté de mettre des mots sur la situation actuelle. Mais personne ne sait comment faire pour que l'équipe se sorte de cette spirale.
Longue soirée à Rapperswil
Si Pat Emond dit que son équipe n'a rien montré de la première à la dernière minute, on pourrait se montrer légèrement plus mansuet et dire que Fribourg Gottéron a bousculé Rapperswil durant les cinq premières minutes. Mais il est vrai que la fin de la soirée dans la cité de Knie a ressemblé à un long monologue des joueurs locaux. Et 55 minutes de saint-gallois, ça peut être très long.
Avant de se rendre à la Coupe Spengler, Fribourg Gottéron disputera encore une rencontre de National League, lundi soir à Zoug. Une dernière chance de ne pas définitivement laisser filer le Top 6? Probablement que le vestiaire s'accroche à cela. Mais il est peut-être temps de se rendre à l'évidence: en l'état, cette équipe fribourgeoise semble perdue. Le directeur technique, Gerd Zenhäusern, a aidé son entraîneur en lui apportant deux étrangers supplémentaires, Linden Vey et Jakob Lilja, mais cette équipe semble n'avoir qu'un leadership restreint. Il suffit de voir le langage corporel des joueurs de la BCF Arena. «Nous avons un problème de confiance», a fort justement admis Pat Emond.
Petit aparté
Ce samedi soir, Ambri-Piotta a enjambé Fribourg Gottéron grâce à deux buts et deux assists de Chris DiDomenico, un joueur qui peut sûrement jouer ce rôle de leader lorsqu'il en a envie.
Chris DiDomenico à Fribourg: 16 matches, 9 points (2 buts et 7 assists)
Chris DiDomenico à Ambri: 16 matches, 18 points (7 buts, 11 assists)
Revenons à nos Dragons
Forcément la question du coach se pose. Surtout après avoir perdu à Rapperswil, club qui a récemment activé le couperet et qui semble repartir sur de bonnes bases. Mais plus que Pat Emond – et on l'a déjà écrit et dit –, c'est la situation dans laquelle il se trouve. Celle du «lame duck», comme disent les anglophones. Le canard boiteux sachant qu'il ne sera plus présent la saison prochaine. Dès lors, difficile de reprendre la main sur son vestiaire lorsque la saison coule.
Avant ce championnat, quiconque voulait parler de saison de transition se faisait rétorquer que ce n'en serait pas une. Après 31 matches et avec une équipe de Fribourg qui possède dix longueurs de retard sur la 6e place et la douzième moyenne de points par match, une question se pose et s'impose: Jusqu'où les dirigeants laisseront-ils la situation se dégrader?
Augmenter la cadence malgré le calendrier
Pour mémoire, les équipes classées de la 7e à la 10e place disputent un play-in pour désigner les deux derniers qualifiés pour les play-off. Il fallait respectivement 72 et 74 points pour terminer 10e. Au vu de la densité du championnat, il en faudra peut-être un poil moins cette année. Mais avec 39 points en 31 matches, Fribourg Gottéron devra tourner à 1,5 unité par rencontre pour y parvenir.
C'est évidemment possible, même sans rien changer structurellement. Mais le temps commence à presser sérieusement. Surtout avec un calendrier qui s'annonce démentiel en janvier après une énergivore Coupe Spengler. Décidément, les Dragons n'ont rien fait pour se faciliter la tâche.
Grégory Beaud