"Sous un maillot qui se porte avec fierté, si tu le portes; il faudra le mouiller !" Fan's Club Fribourg Gottéron

30 mars 2025

À 38 ans, Reto Berra est à nouveau au sommet de son art

 

À Fribourg, le public n’est pas dupe, il sait que Reto Berra est l’un des grands artisans de la qualification des Dragons pour les demi-finales de play-off. Preuve en est, le dernier rempart a été le joueur le plus applaudi jeudi vers 0h10 par les 200 supporters venus accueillir les héros fribourgeois à la BCF Arena après la qualification dans la capitale.

Le portier aux 76 parties de NHL a été impressionnant lors du quart de finale contre Berne avec 93,45% d’arrêts. Son double miracle sur Marc Marchon, alors que le score était de 0-0, a probablement changé l’issue de l’acte VII. «En play-off, tu as besoin d’avoir, de temps en temps, un gardien qui te vole des matches», apprécie Lars Leuenberger, son entraîneur.

Pourtant, de telles performances n’étaient pas garanties. Reto Berra a vécu, statistiquement, sa plus mauvaise saison régulière depuis son arrivée à Gottéron en 2018. «Il n’a pas été aussi dominant que par le passé, confirme David Aebischer, l’entraîneur des gardiens de Fribourg-Gottéron. Mais depuis décembre, il est sur une phase ascendante.»

56 matches joués cette saison

«Il ne faut pas oublier qu’au début de saison, Fribourg était un bateau qui prenait l’eau», relativise Sébastien Beaulieu. Délaissé par sa défense, Reto Berra avait connu quelques sautes d’humeur. À l’image de ce match à Berne, où il avait décidé par lui-même de quitter la glace après avoir fracassé sa canne contre le poteau.

«C’est un gardien qui a un gros caractère, et je dis ça dans un sens très positif, ajoute l’entraîneur des gardiens de Genève-Servette entre 2006 et 2024. Mais quand il se met en mode play-off, ça devient un portier très difficile à affronter parce qu’il est imposant et joue la couverture de l’espace.»

Il y a toutefois une ombre au tableau. En raison de la situation des Dragons au classement, Reto Berra a été contraint d’aligner les titularisations. Toutes compétitions confondues, il a déjà joué 56 matches. «C'est trop», admet Lars Leuenberger.

D’autant plus que Reto Berra a fêté ses 38 ans en janvier. À cet âge, cette surcharge de travail pourrait-elle se payer? «Avec une série en sept matches et des prolongations comme contre Berne, il y a une certaine fatigue, mais aussi une certaine routine. Il est expérimenté, il se connaît», souligne David Aebischer.

Sébastien Beaulieu amène un autre point intéressant. «En play-off, les équipes défendent mieux et les tirs sont moins nombreux. La charge de travail d’un gardien est ainsi réduite. De plus, il joue beaucoup depuis deux ans et il ne blesse pas.»

Favori face à Kevin Pasche

Il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter, mais plutôt d’être optimiste pour Fribourg-Gottéron. Car Reto Berra est de retour au sommet de son art au meilleur moment de la saison. «Avec lui, on aborde cette demi-finale contre Lausanne en confiance», appuie David Aebischer.

Le vétéran partira favori dans son duel à distance avec Kevin Pasche dès ce samedi à la Vaudoise aréna. Méfiance tout de même car en 2024, lors de la demi-finale entre les deux équipes, Connor Hughes avait surpris tout le monde en dominant Reto Berra.

Ruben Steiger

lematin.ch