"Sous un maillot qui se porte avec fierté, si tu le portes; il faudra le mouiller !" Fan's Club Fribourg Gottéron

1 avril 2025

Mottet: «Je sais que ma saison était nulle à chier»

 

La dernière fois que Killian Mottet avait trouvé le chemin des filets, c'était début décembre lors d'un match face à Ajoie. Ce jour-là, le No 71 des Dragons avait inscrit un but en fin de match alors que la victoire était déjà acquise pour Fribourg Gottéron. Depuis? Plus rien. L'arrivée de Lars Leuenberger deux semaines après sa réussite n'avait pas franchement aidé l'ailier puisqu'il s'était trouvé plus souvent qu'à son tour soit surnuméraire, soit dans le rôle de treizième attaquant.

C'était encore avec cette étiquette qu'il avait commencé les play-off. Mais les blessures lui ont permis de trouver une place dans l'alignement. Après avoir contribué à la victoire de Fribourg Gottéron en quarts de finale face à Berne, il était à nouveau aligné sur le quatrième trio contre Lausanne. «Même si je n'avais pas forcément ce rôle ces dernières années, j'ai commencé ma carrière comme joueur de quatrième ligne», rigole-t-il.

Mottet double son total

Et c'est associé à Kevin Nicolet et Daniel Ljunggren dans ce trio que Killian Mottet a doublé son total de buts du côté de la Vaudoise aréna. Et contrairement à sa première réussite de la saison, celle-ci valait son pesant d'or puisque le 2-3 de l'attaquant de la BCF Arena a offert la victoire à sa formation. «C'est l'équipe qui compte, a-t-il martelé. Peu importe le rôle que l'on me donne, c'est une chance de jouer un match de play-off. C'est pour cela que l'on se bat toute la saison.»

Ce but décisif, il avoue n'avoir pas vu tout de suite qu'il l'avait marqué. Et pour cause, puisqu'il a dévié le tir de Dave Sutter au bon endroit... de la cuisse. «C'est Max (ndlr Maximilian Streule) qui est venu me dire que j'avais marqué. Moi, j'avais mal (rires).» Mais au-delà de l'aspect heureux de cette action, elle est venue récompenser l'état d'esprit de Killian Mottet, qui a accepté d'aller se faire mal devant la cage du Lausanne HC. «Il m’a shooté dans la cuisse. Ça ne fait jamais du bien, mais quand ça rentre, ça fait un peu moins mal (rires).»

Fribourg Gottéron n'a «gagné qu'un match»

Si un but ne va pas effacer tout ce que Killian Mottet a vécu depuis septembre dernier, cela peut en tout cas lui redonner le sourire après une période compliquée. «Je suis totalement conscient que ma saison, c’était nul à chier, admet-il sans détour. Quand tu ne joues pas, tu réfléchis différemment, tu t’entraînes deux fois plus fort et à force, tu reprends confiance.»

Lors des quatre premiers matches contre Berne en quart de finale, le no 71 fribourgeois n’avait joué au total que 5 minutes et 43 secondes. Ensuite, il a eu droit à 10 minutes de temps de jeu sur les deux dernières rencontres contre la formation de la capitale. Un bon signe pour lui. Avant les playoffs, Killian Mottet s’était même assis trois fois de suite au bout du banc sans poser ses patins sur la glace.  «Quand tu ne joues pas ou que tu es 13e attaquant, tu réfléchis différemment. Tu t’entraines dix fois plus fort. A force, tu reprends confiance en soi», relève Mottet. C’est le plus beau moment de la saison et j’essaie de profiter de chaque instant. Ma situation personnelle actuellement n’est pas très importante. Je me concentre sur ce que j’ai à faire sur la glace.»

 «On dit souvent qu’il faut aller devant le but et bloquer des shoots, on voit que ça paie ce soir.» Cette demi-finale s’annonce en tout cas passionnante et très belle vue la qualité de ce premier match. Deux buts en 49 parties n’est pas une statistique digne de l’ailier qu’il est et qu’il a été ces dernières saisons. Sur les onze derniers exercices, Mottet a toujours fait trembler les filets à dix reprises au moins. Pour Lars Leuenberger, c’est une bonne nouvelle d’avoir un Mottet qui retrouve, au meilleur moment de la saison, son instinct en attaque. Cela va lui permettre d’avoir une cartouche supplémentaire offensivement sur sa quatrième ligne.

Une quatrième ligne qui a pesé

Justement, Leuenberger a su parfaitement utiliser tout son banc lors de ce premier acte. Emmené par une première ligne par moment impressionnante en zone offensif, Gottéron a pu compter sur tout son personnel à l’image du temps de glace de son quatrième bloc. En effet, le coach des visiteurs a utilisé 5 minutes et 45 secondes de plus son dernier trio sur la feuille de match que Geoff Ward. Kevin Nicolet a eu droit même à plus de 12 minutes de présences contre les 8 minutes et 57 secondes pour Benjamin Bougro du côté du LHC. 

Dans une demi-finale qui sera serrée et qui devrait se jouer sur un ou deux détails lors de chaque match, l’utilisation de tout son effectif pourrait devenir un atout de fraicheur et de réussite sur le long terme. «Toutes les lignes sont importantes, mais encore plus en playoff. De notre côté, on essaie de mettre de l’énergie et d’aller de l’avant», souligne Kilian Mottet.

Rester disciplinés

Samedi soir, les arbitres n’ont sévi qu’à deux reprises. Une fois de chaque côté. Même s’il y a eu quelques cross-checks très limites par moment, les deux formations se sont montrées très disciplinées. D’ailleurs, Fribourg a su exploiter à merveille sa seule possibilité de la soirée. Samuel Walser réussissant un superbe geste devant Kevin Pasche sur une belle passe de Linden Vey. C’est certain qu’il faudra rester le plus souvent à 5 contre 5, tant ces deux équipes sont proches l’une de l’autre. Il ne faudra surtout pas donner le bâton pour se faire battre à l’adversaire.

Alors que les fans du Lausanne HC s'égosillent dans le Virage Ouest pendant l'interview, Killian Mottet, lui, garde son calme. «Ce n'est que 1-0 dans la série, précise-t-il. On peut dire qu'on commence bien, mais ce n'est qu'un match gagné.» La suite? Mardi à Fribourg.

Grégory Beaud

blick.ch