Est-ce lié à la terrible série de défaites zurichoise (six de rang) ou à la prestation de Fribourg Gottéron? Toujours est-il que la victoire après prolongation des Dragons n'a pas déclenché une euphorie collective du côté des vestiaires visiteurs. «Ce sont des matches que nous pourrions gagner en 60 minutes, convient Roger Rönnberg, coach vainqueur. Ce soir, j'ai l'impression que notre power-play aurait pu nous permettre de ramener trois points.»
Il est vrai que les Fribourgeois ont été globalement solides. Et c'est peu dire que le contraste avec le visage montré samedi passé à Langnau (6-0) est saisissant. «Nous avons énormément parlé durant la semaine, remarque Michael Kapla. Lorsqu'un nouveau coach débarque, c'est normal qu'il y ait une période d'adaptation avant que tout ne se mette en place.» La métamorphose est tout de même saisissante. «J'espère qu'on n'aura plus un tel passage à vide comme samedi dernier», admet le vétéran.
À Zurich, le No 3 des Dragons a été l'auteur du but décisif lors de la prolongation. «À 3 contre 3, je ne me souviens plus si j'ai déjà marqué durant ma carrière, précise-t-il. En prolongation, oui. Mais c'était durant les play-off à 5 contre 5. Ce n'est pas vraiment la même chose.» Chez le champion de Suisse en titre, Michael Kapla a su trouver la faille pour offrir le point de bonus à son équipe. «Il faut un peu de chance, mais lorsque tu vois le tir partir et qu'il y a une ouverture, c'est toujours plaisant de le voir finir au fond des filets.»
Power-play à améliorer
À Zurich, Fribourg n'a donc ramené «que» deux points et repart ainsi avec un arrière-goût d'inachevé en bouche. «J'ai l'impression que nous avons encore une certaine marge de progression», précise Michael Kapla. L'arrière et son entraîneur ont identifié le principal point à améliorer: le power-play. «Le matin du match, cela tournait presque trop bien», rigole Roger Rönnberg. Et le joueur de préciser: «Des fois, je n'aime pas que tout fonctionne aussi bien lors de l'entraînement matinal. Ce n'est pas toujours un bon signe pour la suite de la journée.»
L'unité «des étrangers» a tout de même une excuse à faire valoir pour son efficacité très moyenne à 5 contre 4. «Lucas Wallmark vient à peine de revenir au jeu, précise Michael Kapla. Nous sommes encore en train de nous chercher un peu. C'est aussi la raison pour laquelle je dis que nous sommes dans un processus d'amélioration. Et c'est aussi pour cela que j'ai l'impression que nous pouvons faire mieux.»
«Un pas vers l'avant»
Malgré ce point laissé en chemin, les Fribourgeois peuvent repartir avec certaines certitudes de la Swiss Life Arena. «Hormis les dix premières minutes, j'ai bien aimé notre prestation, apprécie Roger Rönnberg. Défensivement, nous avons été solides.» Un sentiment qu'appuie Michael Kapla: «Il n'y a pas vraiment de miracle. C'est avant tout au niveau de la défense que tu crées une identité d'équipe. Nous en parlons beaucoup et nous analysons à la vidéo pour progresser dans ce domaine. Ce n'est pas encore parfait, mais j'ai l'impression que mardi contre Zoug (ndlr victoire 5-2) et ici contre Zurich, nous avons fait un joli pas vers l'avant.»
Au classement, Fribourg Gottéron a créé un petit écart avec les Zurich Lions, première équipe hors du Top 6. Il y a désormais sept points entre les Dragons et les champions de Suisse en titre. Cinquièmes, les Fribourgeois peuvent résolument regarder vers le haut puisqu'ils ont deux points de retard sur Lausanne et Zoug avec un match de moins à leur compteur. Samedi, ils accueilleront Berne pour un derby qui sera l'occasion d'asseoir cette place dans les premières places de National League.
Grégory Beaud