Alors qu'il manque toujours une autorisation de la NHL pour qu'il puisse porter le maillot de Fribourg-Gottéron, Cristobal Huet a posé son baluchon dans le vestiaire des Dragons. Le gardien français a débarqué hier matin et s'est entraîné pour la première fois à Saint-Léonard, en salle de fitness. Il est prévu qu'il chausse les patins sous les ordres de Serge Pelletier aujourd'hui.
Suant à grosses gouttes hier matin, au sortir de sa première séance d'entraînement physique à la salle de fitness Jean Tinguely de la patinoire Saint-Léonard, ristobal Huet s'excuse: «J'ai toujours énormément transpiré... C'est que je bois beaucoup d'eau.» Le gardien français se déplace au bord de la surface de glace. Lundi était jour de congé pour les Dragons. Seuls cinq convalescents (Aubin, Mowers, Jeannin, Knoepfli et Hasani) ont chaussé les patins. Un spectateur s'approche du remplaçant désigné de Sébastien Caron et lui tape sur l'épaule: «C'est chouette que tu sois là!» Avant de retourner au chaud dans les vestiaires, le Français répond: «Merci, c'est gentil...»
«Il est là...»
Cristobal Huet, «LE» transfert de l'année sur le marché suisse, a posé son baluchon dans le vestiaire des Dragons. Préparateur physique, Bruno Knutti a apprécié sa bonne forme et... son comportement. «Exemplaire. Il a serré la main à chaque personne qu'il a croisée en arrivant.» Dans l'intimité de son bureau, Serge Pelletier sourit: «Il est là... Il a l'autorisation de s'entraîner avec nous. Il attend encore son matériel pour s'entraîner sur la glace, ce mardi.»La situation est claire: Gottéron, Huet et Chicago sont tombés d'accord et il ne manque que le feu vert des instances de NHL pour considérer le portier français comme un joueur de Gottéron. «J'aurais dû avoir un contact téléphonique avec son agent samedi dernier après notre match à Yverdon», dit Pelletier. Le hic, c'est que l'entraîneur et directeur technique des Dragons s'est fait voler son portable durant la rencontre! «Et après, j'étais à la police pour faire ma déposition. J'ai dû repousser mon appel outre-Atlantique.»
Salaire rédhibitoire
La décision de la NHL peut tomber aujourd'hui comme... dans un peu moins de quatre semaines! «Il existe une date butoir: le 25 septembre», confie le portier. Un risque minime existe encore que Cristobal Huet ne soit pas «fribourgeois» cette saison: si un club de NHL décide d'acheter le portier à Chicago. Mais le salaire versé au premier Français à avoir son nom sur la Coupe Stanley - gagnée en juin dernier - paraît rédhibitoire. Les Blackhawks avaient signé en juillet 2008 un contrat assurant à Huet de gagner 22 millions de dollars sur quatre ans.Cristobal Huet se projette dans sa nouvelle aventure avec les réserves liées à l'attente de la ratification de son engagement. Il a discuté de la situation lors d'un repas avec Serge Pelletier, qui le voyait ainsi pour la première fois, vendredi dernier. Et il a retrouvé la patinoire Saint-Léonard hier, débarquant de Leysin. «Selon l'évolution de la situation, je m'installerai dans la région avec ma famille», dit-il.
«J'avais 12 ou 13 ans...»
«Ah... Saint-Léonard! Qu'y a-t-il de neuf?», interroge le Français qui avait fréquenté l'antre des Dragons durant quatre saisons (98-2002), avec le mail- lot luganais sur les épaules. «C'était l'époque de Thomas östlund. J'aime bien cette patinoire avec le public proche des joueurs et particulièrement enthousiaste.» Ses souvenirs des bords de la Sarine sont encore plus anciens. «J'avais 12 ou 13 ans et j'étais venu jouer un tournoi ici. C'était l'époque de Slava Bykov et Andrej Khomutov. Dans l'équipe, nous avions tous été impressionnés. Pour nous, les p'tits Français, c'était quelque chose!»Dans la formation dont il partage désormais le vestiaire, Cristobal Huet a retrouvé une vieille connaissance. «C'est Sandy Jeannin que je connais le plus, pour l'avoir fréquenté durant deux ou trois ans à Lugano. Nous sommes toujours plus ou moins restés en contact!»N'entrant plus dans les plans de Chicago, Huet a vite dit sa volonté de rebondir en Europe plutôt que d'être relégué dans les ligues mineures nord-américaines. Mais pourquoi Fribourg? «C'est un peu délicat d'en parler puisqu'il manque encore un papier... Mais le club a montré de l'intérêt et je voulais revenir en Suisse. Les places de gardien sont rares en ligue A, plus spécialement en Suisse romande d'où vient mon épouse... A Fribourg, il y a un bon public, une équipe formée de bons jeunes qui ont signé pour un moment.»
Retrouver le plaisir
«Pour l'instant, je ne suis pas une nouvelle recrue de Gottéron, mais un joueur qui s'entraîne avec l'équipe. Comme j'ai pu le faire par le passé, durant l'été, avec Genève-Servette ou Berne...» Cristobal Huet tente de se convaincre qu'il n'est pas encore un Dragon. «Il existe un bon engouement autour de ce club.» Et quelles sont ses attentes pour ses futures nouvelles couleurs? «C'est difficile à dire tant que je ne me suis pas entraîné sur la glace avec Gottéron. J'espère qu'on travaille fort, qu'on gagne le plus de matchs possible et qu'il y ait une bonne ambiance. J'ai envie de reprendre du plaisir à jouer. Car je ne cache pas l'avoir perdu lors de la saison écoulée!»