25 septembre 2010
Gottéron a rêvé un temps à Kloten
Gottéron rêvait d'être le premier à battre les Aviateurs. C'est raté. Les Dragons y ont toutefois cru en menant 3-0 après 11 minutes à Kloten. Ils n'ont pu gérer leur avantage, mais ils ont parfaitement tenu le coup ne s'inclinant qu'aux tirs au but.
Après une entame ratée contre Bienne et quatre victoires contre des adversaires modestes (Langnau, Rapperswil et Ambri) ou mal en point (Genève-Servette), on voulait savoir ce que le Fribourg-Gottéron cuvée 2010/11 avait réellement dans le ventre. Le déplacement à Kloten, leader invaincu et meilleure défense du championnat, représentait donc un vrai test. Résultat de l'examen grandeur nature? . Un bilan mitigé, car les Dragons n'ont pas arrêté de souffler le chaud et le froid hier dans l'antre des Aviateurs. La soirée a mal commencé pour les Fribourgeois. Coincés dans d'interminables bouchons (3 h 30 de route), ils n'ont pas abordé ce match au sommet dans les meilleures conditions. Mais le quart d'heure supplémentaire obtenu avant le début de la partie leur a visiblement fait du bien. En lieu et place des Dragons «molachons» que l'on redoutait un peu de voir au vu des circonstances, ce sont des Fribourgeois fringants et diablement efficaces qui ont enflammé la glace zurichoise. D'entrée, Leblanc, Sprunger et Gamache en faisaient voir de toutes les couleurs à Rüeger et aux Zurichois. 10'13 à l'horloge capricieuse de la patinoire et déjà 3-0 pour Gottéron. Difficile d'imaginer meilleure entame.
Un point apprécié
Mais la période d'euphorie n'a pas duré. Le temps mort demandé par Andres Eldebrink a vite réveillé des Zurichois méconnaissables. Kloten a alors pris, gentiment mais sûrement, le contrôle du match. 1-3, 2-3, 3-3 et même 4-3. En trente minutes, le scénario du match s'était totalement inversé. A ce moment-là, soyons honnête, on ne donnait pas cher des Fribourgeois. C'était compter sans Loeffel, puis Plüss qui ont pu par deux fois égaliser et offrir un point quasi inespéré aux Dragons. Si la séance des tirs au but a souri à l'hôte zurichois, le point arraché à l'extérieur était unanimement apprécié dans le vestiaire fribourgeois. «On aimerait bien sûr gagner tous les matches, mais ce soir cela aurait pu tourner d'un côté comme de l'autre. Alors prendre un point ici, c'est bien», se réjouit Robin Leblanc, l'auteur du premier but de Gottéron, qui a aimé le caractère de son équipe. «On s'est bien battu. On a su revenir au score. C'est bon signe», applaudit le Québécois qui n'hésite pas à parler de «test réussi» malgré la défaite 6-5 aux tirs au but.Visiblement soulagé de ne pas repartir les mains vides, Benjamin Plüss a un discours plus nuancé: «Quand tu mènes 3-0 et que tu perds le match, ce n'est jamais bien. On a commis des erreurs défensives en donnant beaucoup d'espaces à l'adversaire. Mais bon, on est aussi revenu au score. Prendre un point ici, ce n'est pas mal...» Ou le sentiment de relire une énième fois l'histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide. Serge Pelletier n'arrive pas non plus à trancher. «Je ne suis qu'à demi satisfait. On était en bonne position, c'est donc difficile de leur laisser la victoire. Le point positif est qu'on a montré du caractère en revenant deux fois au score», lâche l'entraîneur de Gottéron en résumant l'avis général.Contre la meilleure défense du pays, les Fribourgeois ont confirmé qu'ils possédaient une redoutable attaque. Ils ont aussi montré qu'ils avaient un sacré caractère. Deux bonnes nouvelles qui laissent augurer une saison plus paisible que les précédentes. Tant mieux. Reste à gommer deux points négatifs récurrents: l'incapacité chronique à gérer un avantage et les approximations défensives encore beaucoup trop nombreuses dans le jeu des Dragons.