Ancien attaquant de Gottéron et Berne, Gil Montandon a raccroché les patins en 2009. Avec 1070 matchs de ligue A (un record) à son actif, il a écrit de longues pages de l’histoire du hockey suisse. Tout au long du quart de finale entre les Dragons et les Biennois, il partage ses impressions pour «La Liberté».
«Voici venu le meilleur moment de la saison, les play-off. Après avoir vu l’acte I, samedi, je conseillerais une chose aux Fribourgeois: ne pas jouer avec le feu! La statistique des tirs donne 20 à 5 en faveur des Biennois au deuxième tiers. Et combien au troisième? 10-6, toujours pour l’adversaire. Pour une équipe qui mène à la marque, comme c’était le cas de Fribourg, c’est peu. Il faut tout faire pour inverser la tendance ou, pour le moins, égaliser la statistique. Une équipe menée au score prend plus de risques et va donc plus souvent tenter sa chance, c’est vrai. Mais 5 envois contre 20, c’est une très grande différence!
Fribourg est blindé à une position: le gardien. Benjamin Conz retient absolument tout. En play-off, ça aide. Car cela ne commence pas par le nombre de buts marqués, mais par ceux qui ne sont pas encaissés.
Gottéron va devoir impérativement augmenter son niveau de jeu pour ne pas devenir spectateur lorsqu’il mène d’un ou deux buts. La statistique des tirs prouve également que ce n’est pas la domination territoriale qui permet de gagner un match. Le 4e but, décisif, en est d’ailleurs la preuve. Gamache fait mouche sur ce qui est l’un des premiers tirs en direction de Berra. L’envoi est parfaitement placé. Il transforme ce qui n’est même pas une occasion de but à la base. C’est du 100% de réussite.
Les Fribourgeois ne sortent pasforcément grandis, mais seulement vainqueurs de ce premier match des quarts de finale. Chaque joueur doit prendre plus sur soi. Il faut plus de cohésion. Quel que soit le score, c’est important de continuer à jouer en pensant que c’est 0-0 et qu’il faut éviter la défaite en prenant un risque mesuré pour tenter de marquer le 1-0. Fribourg a souvent su le faire cette saison. Je me rappelle notamment d’un match contre Zurich…
Potentiellement, Fribourg a la possibilité de remporter la série 4-0. Mais je ne le vois pas comme ça. A 1-0, il faut faire gaffe. Il n’y a pas encore d’avantage psychologique, rien. Il reste que le premier match est gagné. C’était peut-être un avertissement sans frais. On a passé l’épaule. Il n’y a pas de quoi s’emballer.» I