"Sous un maillot qui se porte avec fierté, si tu le portes; il faudra le mouiller !" Fan's Club Fribourg Gottéron

14 novembre 2013

«Dans le milieu du hockey, la superstition est omniprésente»


Chaque semaine, l’attaquant Andreï Bykov évoque les coulisses de Fribourg-Gottéron et du monde du hockey sur glace. Cette fois, il évoque ses rituels et ceux d'autres hockeyeurs avant les matches.

«Voilà bien une éternité que je me réjouis de pouvoir à nouveau manger mon fameux plat de rösti accompagné de ses inséparables wienerlis. Deux Coca-Cola à la vanille et un bon DVD avant de retrouver mon lit. Ce rituel d’avant-match qui m’a tellement manqué depuis le 26 septembre peut enfin reprendre dès ce soir. Avant de pouvoir savourer cette routine, je prendrai part à l’entraînement avec toute l’équipe, entraînement durant lequel on étudiera les tendances tactiques de notre adversaire de ce vendredi, Davos. S’ensuivra un dîner entre coéquipiers, où je savourerai comme d’habitude un bon plat de fagottinis aux truffes avant de courir faire une sieste.

Ce programme réglé comme du papier à musique n’a lieu que la veille des matches. J’aurais très certainement besoin de tout le cahier des sports pour vous décrire le rituel du jour «J». Mais on est bien d’accord, on s’en fout… Plus que de la superstition, c’est une manière de pouvoir se mettre en confiance. Ce sont des petites choses qui peuvent paraître bêtes pour certains, mais qui me conditionnent pour être à l’aise et prêt sur la glace.

Chaque joueur est libre de se préparer comme il l’entend, à savoir ce qu’il aura dans son assiette la veille ou ce qu’il fera de sa soirée. J’ai déjà entendu pas mal d’histoires farfelues sur les manières de se mettre en condition. Entre un ancien gardien québécois qui mangeait volontiers une fondue la veille du match et certains joueurs qui prenaient une gorgée de schnaps cinq minutes avant le début de la rencontre, je me dis que mon train-train est assez standard… L’important est que le joueur se sente prêt à livrer sa meilleure performance tous lessoirs.

Dans le milieu du hockey et dans le sport en général, la superstition est omniprésente. Chacun possède ses propres rituels. Il y avait celui qui devait absolument tout toucher sur son passage avant de rejoindre la glace ou ceux qui s’habillent toujours de la même manière et à la seconde près (!) avant l’échauffement. On voit de tout! Certains ont des TOC assez drôles. Comme Claudio Neff, qui les collectionnait quasiment tous. La palme revient à Daniel Manzato, le gardien de Lugano. Observez-le pendant les rencontres: il donne l’impression de discuter avec quelqu’un d’autre sous son casque. Ils sont peut-être plusieurs là-dedans! C’est certainement plus facile d’arrêter les tirs lorsqu’on est trois voire quatre devant le filet. Allez je charrie… En plus, je ne me souviens pas avoir marqué beaucoup de buts à Manzato, ce tricheur.

Je n’ai d’ailleurs toujours pas marqué cette saison. Je ferais mieux de me concentrer sur ça plutôt que d’écrire n’importe quoi dans cette chronique, non? Karma? Encore de la superstition…

Je prends ce retour au jeu comme une sorte de deuxième chance après un début de championnat difficile d’un point de vue personnel. La motivation est grande. J’ai de la chance de revenir dans un climat favorable au vu des magnifiques résultats réalisés par mes coéquipiers. J’en suis extrêmement fier! Tout d’abord en tant que Fribourgeois mais également en tant que supporter. Car c’est un peu la seule chose que j’ai pu faire pendant ma convalescence. Oui, je suis fier d’être leur coéquipier et j’espère pouvoir le leur prouver sur la glace. Il est clair que j’aimerais tout de suite retrouver mon meilleur niveau, mais il me faudra sûrement quelques matches pour y parvenir.

Heureusement pour moi, j’ai appris à être très patient. Surtout ces dernières semaines…»

Andreï Bykov