"Sous un maillot qui se porte avec fierté, si tu le portes; il faudra le mouiller !" Fan's Club Fribourg Gottéron

12 septembre 2014

Fribourg avance à pas de loup, mais avec une soif de revanche


Le hockey reprend ses droits avec Gottéron-Zurich


Le championnat commence vendredi pour Fribourg-Gottéron. Sans faire de bruit, les Dragons ont misé sur la continuité, malgré le semi-échec de la saison dernière. Les doutes qui planaient au soir de l’élimination ont-ils été levés?

Ils avaient été mangés par l’engouement et la percussion de leurs adversaires. Eliminés en demi-finale des play-off par Kloten, les joueurs de Fribourg-Gottéron avaient terminé la saison dernière la tête basse. En observant une équipe inconstante qui semblait incapable de faire face à l’adversité, plusieurs interrogations sont venues ternir l’image d’un groupe qui avait été construit pour gagner le titre de champion.

Six mois ont passé et le championnat commence vendredi à domicile face à Zurich pour les Fribourgeois (19 h 45). Les vacances, un nouveau maillot, de nouveaux joueurs et une nouvelle saison à venir n’ont toutefois pas mis en sourdine les questions que chacun se posait au terme de l’exercice 2013/2014.

Les Dragons ont-ils retrouvé l’appétit?

«Peut-être que les joueurs de Kloten avaient plus faim. Ils avaient tout à gagner et nous tout à perdre.» Cette phrase du directeur Raphaël Berger au lendemain de l’élimination en demi-finale symbolisait l’état d’esprit d’un groupe qui s’était peut-être vu trop beau. La leçon a, semble-t-il, été apprise. Les devoirs estivaux n’ont pas été oubliés et c’est le sac à dos rempli de bonnes intentions qu’ils effectueront leur rentrée. «Notre préparation a été meilleure que la précédente, explique Marc-Antoine Pouliot, l’un des hommes en forme du moment. Les gars étaient déçus du dénouement de la saison et ils n’avaient qu’un souhait: se rattraper. L’attitude a changé.»

Les bons résultats en Champions Hockey Ligue (trois victoires et une défaite) semblent confirmer la sensation du Québécois. «Tout s’est très bien passé, acquiesce Anthony Huguenin. Nous avons affronté de bonnes équipes et le fait de gagner des matches nous a permis de pouvoir commencer le championnat avec une certaine confiance. C’est positif.»

Le jeu défensif est-il plus solide?

Imprécisions, relances hasardeuses et marquage défaillant: la saison dernière, la défense des Dragons n’inspirait pas confiance et se situait au cœur de l’échec. Ce problème devait être résolu. Le club a pris l’option de le régler à l’interne, en n’embauchant aucune nouvelle pièce maîtresse. Seul le jeune Maxime Montandon est arrivé. Les dirigeants ont-ils pris un risque? «Chacun a eu l’occasion de beaucoup apprendre l’année dernière, lance Anthony Huguenin. Nous avons mûri.» L’entraîneur assistant René Matte complète: «A domicile, certains avaient tendance à suivre l’engouement du public et à aller plus loin que leurs limites. Chacun doit jouer plus simplement.»

Il poursuit: «Nous avons tous conscience qu’il est primordial d’avoir une bonne défense si nous souhaitons aller le plus loin possible. Le fait que peu de nouveaux joueurs soient arrivés est positif. Car chacun connaît le système et chacun est déjà en place. La cohésion est plus grande.»

L’équipe a-t-elle déniché son buteur?

L’absence d’un buteur, d’un joueur capable de marquer plus de vingt-cinq buts en qualification et de faire la différence en play-off s’était fait ressentir face à Kloten. Pour pallier ce man­que, les dirigeants ont engagé Jeff Tambellini, auteur de 57 points lors de sa première saison en Suisse, à Zurich en 2011-2012. «Il est capable de tirer de n’importe quelle position», décrit Anthony Huguenin. Seul souci: Tambellini est actuellement en convalescence. Blessé aux côtes en août, il manquera la reprise du championnat. «D’autres sont aussi capables de marquer des buts», assure Marc-Antoine Pouliot.

Le Canadien pensait notamment à Mauldin, en pleine confiance avant qu’il ne se blesse à la mâchoire mardi à l’entraînement. Un simple exercice de supériorité numérique qui a coupé l’élan du leader offensif de ce début de saison. Cette absence, d’une durée de six semaines, n’arrange pas les Fribourgeois, qui devraient commencer la saison avec trois étrangers et, encore une fois, compter sur leurs attaquants suisses pour faire la différence. Mais Anthony Huguenin rassure en concluant: «Nous bénéficions d’une meilleure attaque que celle de l’année dernière.» Pour autant que la liste des blessés (Tambellini, Mauldin et Bykov) cesse de s’allonger.

Qui est le leader?

Sans meneur, une équipe ne parvient jamais à affronter les défis qui l’attendent. Absent la saison dernière, cet homme qui rameute les troupes en cas de besoin ne semble toujours pas avoir été trouvé, même si certains éléments prennent les devants, comme l’explique Anthony Huguenin: «Dans le vestiaire, des joueurs comme Dubé ou Kwiatkowski sont présents. Ils n’hésitent pas à gueuler quand ça ne va pas.»

L’inconstance a-t-elle été traitée?

Un match magnifique et puis une baisse de régime inexplicable. Comme les erreurs défensives, l’inconstance avait sonné le glas des espoirs de titre la saison dernière. Un défaut difficilement corrigeable: «C’est une question de maturité, affirme René Matte. Les joueurs doivent être concentrés durant tout le match et ils le savent.» Une saison de plus dans les jambières de chacun suffira-t-elle à gommer cette inconstance? «Il ne faudra jamais s’arrêter de jouer, même si nous gagnons en fin de rencontre, promet Anthony Huguenin. Nous devons sans cesse continuer à développer notre jeu pour éviter les défaites stupides.»

La revanche des flops de 2013?

Si Fribourg avait parfois paru fébrile ou impuissant en demi-finale, c’est aussi parce que certains leaders n’avaient pas rempli leur mission. Attendu comme le nouveau chasseur de but local, Thibaut Monnet avait séduit en début de saison, avant de finalement décevoir. Le présent exercice lui permettra-t-il d’exposer son talent au grand jour? Et si, finalement, le buteur tant recherché était déjà là?
 Autre homme à devoir se rattraper: Timo Helbling. Celui qu’on présentait comme un roc s’est finalement fait chahuter, le tout en commettant de nombreuses imprécisions.

Les Dragons sont-ils encore favoris?

«Dans le monde du hockey, une équipe qui n’accueille pas beaucoup de nouveaux joueurs ne se renforce pas.» Cet été, René Matte et les Fribourgeois n’ont pas fait beaucoup de bruit. Seul Tambellini et le jeune portier Nyfeller ont rejoint le groupe. Le Finlandais Petteri Wirtanen a également débarqué pour une pige d’un mois. Cette stabilité a permis aux Dragons de passer un été plutôt tranquille: «De l’avis des spécialistes, nous ne sommes pas favoris, continue René Matte. Et c’est tant mieux.» Le défenseur Anthony Huguenin confirme: «Nous commençons la saison avec moins de pression sur les épaules. Nous sommes moins attendus au tournant.»

Moins exposés, les Dragons peuvent ainsi viser un top 4 en championnat régulier dans une certaine quiétude.

VALENTIN CASTELLA

Hans Kossmann: «Il est important de gagner ce premier match»

«J'aurais préféré commencer à l'extérieur», avoue Hans Kossman. © Alain Wicht/La Liberté


Au moment d’aborder sa 35e saison consécutive en LNA, Gottéron ne manque pas de soulever quelques interrogations. On est en effet loin de l’euphorie qui entourait le club il y a douze mois, quand tout Fribourg rêvait de décrocher le titre de champion. Le point avant le match de ce soir face aux Lions de Zurich (19h45).

Fribourg-Gottéron 

Avec la venue dès la 1re journée du champion en titre et grand favori à sa propre succession, les Dragons seront vite dans le bain. «J’aurais préféré commencer à l’extérieur», avoue Hans Kossmann, qui sait qu’il joue gros. «On a hérité d’un calendrier difficile avec Zurich, puis Davos et Berne à l’extérieur. Il est important de gagner ce premier match pour pouvoir ensuite travailler sans pression.»

Zurich Lions 

Les Zurichois ont commencé mercredi déjà leur saison avec un succès attendu contre Rapperswil (4-1). Un avantage certain. «C’est Zurich!, soupire Kossmann. Ils ont toujours un programme différent des autres. Ils arrivent avec un match de plus dans les jambes, mais nous, nous avons eu la chance de pouvoir les observer.» Et alors? «C’est similaire à l’année passée. C’est une équipe expérimentée qui ne panique jamais, mais on va leur mettre davantage de pression que Rapperswil», promet le coach fribourgeois.

Infirmerie 

Gottéron entame son championnat sans Tambellini (côtes), Bykov (commotion), Mauldin (mâchoire) ni Jeannin (commotion). Les Zurichois évolueront quant à eux sans Keller, Stoffel ni Blindenbacher (tous blessés).

Sous la loupe 

Gottéron n’engagera finalement pas d’attaquant pour pallier l’absence de Mauldin, forfait pour six semaines après s’être fracturé la mâchoire à l’entraînement. Le coach table sur le retour imminent du Canadien Jeff Tambellini. «J’espère pouvoir l’aligner en fin de semaine prochaine. Cela ne vaut donc pas la peine de griller une licence de joueur étranger pour un seul week-end», estime Kossmann, qui pourrait aussi récupérer tout bientôt Bykov, présent toute la semaine aux entraînements.


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Chaud 

Gottéron aime recevoir Zurich. Contre les Lions, Hans Kossmann n’a encore jamais connu la défaite à Saint-Léonard. Bilan: 8 matches, 8 victoires. Mieux: il faut remonter à cinq ans en arrière pour trouver trace d’un succès zurichois sur la glace fribourgeoise (1-7, le 16 octobre 2009).

Tiède

Benjamin Conz saura-t-il rebondir après une fin de saison décevante? © Corinne Aeberhard

Benjamin Conz sera bien le gardien No 1 de Gottéron. Il aura en tout cas le privilège de commencer la saison. Quid de la suite? «Je ne vais pas révéler le nom de mon titulaire à l’avance», coupe Kossmann, qui n’a pas voulu s’avancer sur le terrain glissant d’une alternance entre Conz et le nouveau venu Nyffeler.

Froid 

Comme Petteri Wirtanen, qui va disputer son premier match avec les Dragons sans avoir jamais enfilé le maillot de Gottéron en préparation. Kossmann ne se fait pas de souci pour son centre, qui sera aligné aux côtés de Sprunger et Hasani: «Il m’a fait bonne impression à l’entraînement. Avec l’adrénaline, cela va bien se passer.»