La porte est entrouverte pour Hans Kossmann
Alors qu'ils étaient - une fois n'est pas coutume - parvenus à prendre l'avantage, les hommes de Hans Kossmann ont fait la sieste et irrémédiablement perdu le bénéfice de leur bonne entame dès la mi-match.
Question: mais qu'y avait-il dans les bidons que les Fribourgeois ont vidé lors de la première pause ? Assurément ni boisson énergétique, ni breuvage euphorisant. Tout au plus un liquide aux vertus somnifères qui les a plongés dans un état second pour ne pas écrire végétatif.
Car, curieusement éteints après un premier tiers honnête, Sprunger et sa bande ont sombré corps et biens dans le deuxième «vingt». Eloquante, la statistique des tirs de cette période illustre d'elle-même l'absence fribourgeoise: 18-5 ! Déserté par les siens, Benjamin Conz a retardé l'échéance tant qu'il a pu. C'est-à-dire jusqu'au moment où Haas l'a pris au dépourvu, en déviant subtilement un puck entre ses jambières.
L'égalisation des joueurs locaux n'a guère eu l'effet d'un électrochoc sur un Dragon en hibernation. Dès lors, Fribourg a été incapable de relever la tête. Au contraire, Bykov et consorts ont, comme ils ont en pris la fâcheuse habitude depuis le début de l'exercice, subi. Au point d'encaisser deux goals en 88 secondes sans esquisser le moindre geste de révolte.
Malgré quelques signes de vie dans l'ultime tiers, les Fribourgeois ont poursuivi leur traversée du désert et scié un peu plus la branche sur laquelle leur coach Hans Kossmann repose fébrilement. «Nous analyserons la situation lundi», s'est contenté de dire, dépité, le président Charles Phillot, entre deux jurons.
Julien Sprunger :
«C'est rageant. Nous avions pourtant bien commencé. Pour une fois, on avait fait ce qu'il fallait pour ne pas devoir courir après le score comme on le fait habituellement. Notre premier tiers a été solide, pas extraordinaire, mais solide. On est parvenus à limiter le champs d'action de leurs étrangers. Ensuite, on a tenu le choc jusqu'à l'égalisation. Et là, le scenario habituel a repris ses droits. Lorsqu'on encaisse un goal, on perd notre hockey. Après un but, il faut savoir se concentrer et mettre beaucoup d'énergie. Mais au lieu de cela, nous nous enfonçons systématiquement. Dès le début de la période médiane, on a patiné après le puck. On se débarasse trop vite de la rondelle. On a du pain sur la planche et il faut redresser le tir, car pendant ce temps-là, les autres équipes font des points.»
La solution ?
On pourrait en parler des heures. La confiance, le power-play, les gardiens, la préparation, les entrainements et entraineurs, l'excuse du surplus de matchs, le manque de leader... Tant de points supplémentaires qui peuvent faire partie des causes de ce catastrophique début de saison. Toujours est-il que les dirigeants devront rapidement trouver une solution pour ne pas voir leurs espoirs de playoffs s'envoler.