"Sous un maillot qui se porte avec fierté, si tu le portes; il faudra le mouiller !" Fan's Club Fribourg Gottéron

12 février 2017

Joseph Boschung, ancien hockeyeur de Gottéron


Palmarès
Joseph Boschung est né le 29 décembre 1943 à Fribourg.
A passé toute sa vie de hockeyeur avec Fribourg dont il a gardé la cage en tant que titulaire durant 15 ans 
(début des années 1960 à 1975). 
« Mon palmarès, c’est mon parcours, cette fidélité», dit-il. 


« Il fallait que je voie tous les jours la cathédrale… »

Dans le monde du hockey sur glace, il est une légende. Avec le HC Gottéron, devenu HC Fribourg en 1967, Joseph Boschung a toujours évolué en LNB et été reconnu par ses pairs comme un très grand gardien. Le Singinois de Rechthalten (Dirlaret, en français) en a écoeuré des attaquants – connus et célèbres - durant quinze ans. Au moins. Car chez les juniors, c’était pareil.



Curieusement, il n’a jamais évolué, ni été sélectionné avec l’équipe nationale. Dans les journaux de l’époque -  Joseph Boschung a gardé de nombreuses coupures de presse, soigneusement protégées dans du plastique - d’aucuns se sont étonnés de cet oubli. «C’est parce que je jouais à Fribourg», dit-il avec assurance, la même que lorsqu’il se trouvait devant les filets. «Il fallait partir, évoluer ailleurs, pour être international. On était Fribourg, équipe de LNB. »

Un jour, Fribourg affronte Davos et gagne 4-2. Le grand Bibi Torriani (16 fois champion de Suisse avec Davos et deux fois médaillé olympique), déclara dans un journal :  « Une équipe qui a un tel gardien ne peut pas perdre. La question de savoir s’il doit jouer en équipe de Suisse ne se pose pas.» Dans un autre quotidien, on peut lire ceci : « Boschung, ça se prononce à peu près comme ça s’écrit. Là où la chose se complique c’est lorsque l’homme qui porte ce nom se place devant une cage de but. » Voilà le portrait, la carapace de ce gardien hors norme dessinée par des mots.

Malgré des sollicitations venues d’ailleurs, Joseph Boschung n’a jamais voulu quitter Fribourg, son quartier de la Basse-Ville, la célèbre patinoire des Augustins. « J’ai toujours déclaré que je n’aurais pas supporté de ne pas voir la cathédrale tous les jours. Et c’est vrai. » Lausanne (LHC) avait fait une tentative (via son entraîneur « Chouchou » Bagnoud), Berne, Kloten et La Chaux-de-Fonds (l’entraîneur était Gaston Pelletier) aussi. En vain. En 1967, Fribourg joue à Kosice contre Dukla, le club de l’armée. Il avait brillé bien sûr. «Voulez-vous rester chez nous ? », lui demandèrent des dirigeants fortement séduits, forcément. « Genève s’était aussi approché de moi », se souvient-il parfaitement. « Daniel Clerc – encore un grand gardien – était malade. Il avait un problème aux yeux. On m’a dit : « Joseph, faut aller à Genève, pour ta carrière, c’est bien. Le problème, c’est que Fribourg voulait me vendre. J’ai refusé et c’est Robert Meuwly (surnom « Roblon ») qui y est allé. »

A Fribourg, Joseph Boschung succéda à Otto Egger

Gérald Rigolet - autre monument, qui fut, lui,  international et qui évolua aussi à La Chaux-de-Fonds et à Villars  -,  alors gardien de la 2e équipe, parti à Lugano sur ordre de Raymond Maisonneuve, entraîneur de la une de Fribourg. «Egger avait dit : après moi, c’est Boschung. »

Outre le mental, la grande force de celui qu’on surnomma «Seppel», c’était ses réflexes - jambes et mains -, sa grande mobilité. « On avait monté un appareil de déviation de puck. On l’avait utilisé à plusieurs reprises mais il fallait 2 à 3 personnes pour le déplacer. Cet appareil était très lourd. » Le Singinois s’est aussi entraîné, l‘été, dans la cave d’un immeuble ou « sur la patinoire en béton », se rappelle-t-il. « Là, je ne portais pas de masque.» Pour travailler ses réflexes, il mettait du plomb sur  la canne et sur les gants. « C’était assez primitif », sourit-il, « mais à l’époque, nous faisions avec les moyens du bord. »



Joseph Boschung et...

…une autre anecdote. Aux JO de Sapporo en 1972, l’équipe de Suisse était formée de joueurs chaux-de-Fonniers. « A quelques exceptions près », précise Joseph Boschung. « Rigolet était le gardien, le numéro 2 était Molina - la Suisse a toujours possédé de très grands portiers - et le 3e était le gardien remplaçant de La Chaux-de-Fonds. Commentant sa présence, les journaux suisses-alémaniques ont parlé d’un witz. »

Joseph Boschung et le...

...monde du travail. Joseph Boschung a toujours travaillé, parallèlement au hockey sur glace. « Dans mon sport, je pleurais souvent, quand j’avais mal joué ou quand nous perdions. Je suis quelqu’un de sensible, de très émotif. »  A son travail, il était aussi consciencieux et professionnel que sur la glace. « J’ai effectué un apprentissage de cartonnier et durant cette période, j’ai passé six mois à Montana. J’avais une tache sur les poumons, sans aucune gravité. » A Fribourg, il a été calculateur-cartonnier, chez Cafag SA. « J’ai bénéficié d’un horaire libre, pour pouvoir aller m’entraîner. J’ai eu de la chance : les patrons étaient de grands sportifs. Je pouvais ainsi m’entraîner de manière spécifique avant mes camarades. » Tous les matins, à 6h, Joseph Boschung était à son travail. « Je ne me rappelle pas avoir été une fois malade. »

Plus tard, il a été chef de vente dans une maison de boissons - Boissons Ropraz SA -. « J’ai pris une préretraite à 63 ans et j’ai bossé à 50% jusqu’à 70 ans. » Joseph Boschung ne « fait » pas son âge et sa forme est du tonnerre.