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8 novembre 2017

La commotion cérébrale de trop !


Dure vérité pour le monde du hockey

Cela fait déjà quelques années que la thématique des commotions cérébrales anime plusieurs débats dans le monde du hockey sur glace que cela soit en Amérique du nord ou en Europe. Dernièrement, les meilleurs scientifiques et neurologues du monde entier sont en accord pour affirmer que les coups répétés à la tête dans ce sport sont susceptibles d’avoir des conséquences pour le moins dramatiques sur les joueurs concernés.

C’est en Amérique du nord que les premières études démontrent que les commotions cérébrales à répétition peuvent engendrer des dégâts irréversibles au cerveau. Cette maladie est l’encéphalopathie traumatique chronique (ECT), une accumulation d’une protéine nommée TAU qui a tendance à endommager les neurones du cerveau humain. Dans les années 2000, le neurologue Bennet I. Omalu avait révélé les premiers cas d’ECT dans le monde du football américain (NFL), ce qui avait bien sûr par la suite eu son lot de conséquences dans le monde du hockey sur glace.

Le temps des bagarres bientôt révolues

Le hockey est et restera un sport physique avec un grand nombre de contacts, mais il faut bien avouer qu’au fil des dernières années une certaine évolution s’est faite remarquer que cela soit au niveau des bagarres ou de la vitesse et de la robustesse du jeu.

À la fin des années 90, la NHL connue pour être la meilleure ligue de hockey au monde était à son apogée concernant les bagarres entre les hommes forts de ce sport. Les « goons » ou « enforcers » comme on les appelle outre-Atlantique jetaient les gants plusieurs fois tout au long d’une saison régulière, mais cela sans savoir les risques encourus pour leur santé physique sur le long terme.

En 1986, les directeurs généraux des franchises NHL s’étaient d’ailleurs retrouvés afin de discuter de la thématique des bagarres et des commotions cérébrales dans la plus grande ligue du monde. En feuilletant les archives, on remarque que tout le monde était bien d’accord que ces dernières faisaient parties de ce sport et que en tentant de les éradiquer cela aurait un impact négatif sur le marketing et le business de la ligue nationale de hockey. Bref comme l’ont avoué plusieurs personnalités du hockey par la suite ce fut une décision d’affaires.

Il aura fallu que l’association des joueurs de la NHL tire la sonnette d’alarme pour que la thématique des commotions cérébrales et des bagarres dans le hockey sur glace soit prise plus au sérieux. Après les décès de joueurs comme Steve Montador, Derek Boogard ou Wade Belak pour ne citer qu’eux, plusieurs anciens joueurs atteints physiquement au cerveau ont attaqué la NHL pour leur demander des comptes, ce qui a eu pour conséquences une réaction de la part du commissaire Gary Bettman.

Les bagarres ont diminuées au fil des années et cela grâce notamment à l’évolution du jeu. En effet, de plus en plus rapide, le hockey sur glace a mis ses colosses au placard. Aujourd’hui, vous ne verrez plus de joueur comme Georges Laraque, Colton Orr ou Georges Parros jouer leur rôle de policier sur la glace, mais plutôt des joueurs tel que le français Antoine Roussel ou l’attaquant des Canadiens de Montréal Andrew Shaw, plutôt provocateur et à l’occasion bagarreur. Le jeu a sans doute évolué, mais malheureusement les commotions cérébrales sont toujours aussi nombreuses dans le hockey sur glace.

Un jeu toujours aussi robuste mais bien plus rapide

De nos jours, les statistiques nous le démontrent, le nombre de commotions cérébrales n’a pas pour autant diminué mais au contraire augmenté. Bien que les combats soient à la baisse, les contacts sont toujours aussi nombreux et le fait que le jeu soit devenu aussi rapide explique en partie cette augmentation.

Cependant, une bonne partie des impacts à la tête est due à de mauvais coups donnés par les adversaires et cela souvent avec des conséquences considérables sur la santé des joueurs impliqués. En 2011, le joueur Sidney Crosby avait été littéralement séché sur la glace avec le résultat que tout le monde connait, une longue absence, des symptômes post-commotions et même une remise en question concernant la suite de sa carrière. L’étoile du hockey canadien était touché et les débats sur les commotions cérébrales s’animaient partout dans le monde du hockey.

Il aura fallu le mauvais geste du défenseur format géant des Bruins de Boston Zedno Chara à l’encontre de l’attaquant américain Max Pacioretty pour que finalement la ligue nationale de hockey prenne des décisions radicales afin de protéger ses joueurs.

En effet, suite à ces événements le circuit Bettman, en accord avec les directeurs généraux et l’association des joueurs avaient pris plusieurs mesures afin de tenter de diminuer les blessures sur la glace. Actuellement les mauvais coups se payent très cher, les infrastructures comme les balustrades ont été adaptées et améliorées, les équipements des joueurs également, mais le plus important fut l’intronisation du protocole concernant le retour au jeu après un choc à la tête et le suivi médical adéquat à disposition des joueurs concernés. En ce qui concerne les bagarres, étonnement l’association des joueurs de la NHL était contre leur abolition a prêt de 98 % en 2011.

Certains témoignages d’anciennes vedettes de la NHL ou de championnat européen sont vraiment touchants. Sam Gagné ancien joueur des Flyers de Philadelphie avait préféré mettre un terme à sa carrière professionnelle par crainte pour sa santé après sept commotions cérébrales, Paul Kariya ancien grand attaquant des Ducks d’Anaheim parle de sa perte de mémoire momentanément suite à une énorme charge à la tête de Scott Stevens ou Erik Westrum ancien attaquant dans le championnat suisse de LNA qui parle de son véritable calvaire avec les symptômes post-commotion qui ont mis fin subitement à sa carrière.

Le championnat suisse bien concerné

En suisse, la thématique des commotions cérébrales est bien présente, mais pas forcément de la même manière qu’outre-Atlantique. En effet, moins médiatisée, cette problématique est moins connue des amateurs de hockey sur glace, mais malheureusement fait partie du quotidien dans les vestiaires de nos équipes favorites.

Ces dernières années, le hockey sur glace suisse a connu ses périodes les plus noires concernant les commotions cérébrales et cela surtout dû à certains gestes que l’on pas forcément envie de voir sur une patinoire. Plusieurs joueurs, ont dû, suite à des coups à la tête, mettre leur carrière en « standby » ou carrément ranger leurs patins au placard. Je citai un peu plus haut le cas d’Erik Westrum qui suite à un bien mauvais geste, mettait, pour des raisons de santé, un terme à sa carrière. Mais que dire des commotions cérébrales subies par des joueurs tel que Félicien Du Bois, Julien Vauclair ou Julien Sprunger suite à de véritables agressions.

La ligue suisse de hockey reste dans ces cas-là bien trop laxiste envers les auteurs de tels gestes et se devrait d’être dans certains cas bien plus conséquente afin de faire passer un message beaucoup plus claire. Les sanctions, comparées à celles octroyées en NHL sont, à mon avis bien trop souples et la seule solution afin de diminuer les chocs à la tête est la tolérance zéro envers les récidivistes et des amendes et des suspensions conséquentes. À coup sûr certains joueurs réfléchiront à plus d’une fois, avant de mettre en danger la santé physique d’un autre joueur sur la glace.

Les études continuent concernant les blessures au cerveau et de plus en plus de spécialistes tentent de trouver des solutions afin de diminuer les commotions cérébrales dans le sport en général ou dans la vie de tous les jours. Cependant, concernant le hockey sur glace, c’est bien aux dirigeants de ce sport de sensibiliser les joueurs et les clubs afin d’éradiquer les gestes susceptibles d’entraîner de telles blessures. La véritable solution se trouve là !