"Sous un maillot qui se porte avec fierté, si tu le portes; il faudra le mouiller !" Fan's Club Fribourg Gottéron

2 décembre 2017

Interview de Ralph Stalder


Gottéron se porte bien. Il apparaît même métamorphosé, après les difficultés qu’il a traversées la saison dernière. Une cuvée 2016-2017 qui fait d’ailleurs quelque peu penser à l’exercice en dents de scie qu’est en train de réaliser un LHC jusqu’ici incapable de lancer la machine pour de bon. Les deux situations sont-elles comparables? Sans doute pas totalement. Défenseur des Dragons, Ralph Stalder a accepté de revenir sur les moments compliqués qu’a vécus Fribourg. Ses propos peuvent éclairer sur certains points le début de championnat lausannois.

Ralph Stalder, l’an passé à la même période Gottéron était sous la barre, avec 14 points de moins au compteur. Comment expliquer votre métamorphose, qui se traduit par votre actuelle 4e place?

Tout est différent aujourd’hui. Il y a déjà l’atmosphère dans le vestiaire. Le club a fait venir des joueurs comme Jonas Holos (30 ans), Jim Slater (34 ans) et Laurent Meunier (38 ans), des gars d’expérience qui ont beaucoup de caractère. Il nous en fallait. Et puis il y a également eu l’arrivée des deux coaches (Mark French et Dean Fedorchuk), qui ont apporté un vent de fraîcheur et une remise à zéro de la concurrence.

Vous évoquez le recrutement de joueurs de caractère. À quel point sont-ils importants?

Ces gars savent rester calmes lorsque les choses tournent un peu moins bien. Ils disent ce qu’il faut quand il faut. Et, surtout, ils sont leaders par l’exemple, sur la glace comme en dehors. Ils te guident vers le succès, en fait.

À l’inverse de l’année dernière, votre entame de championnat réussie vous a mis d’emblée dans une bonne dynamique, non?

C’est clair. Des équipes comme Berne ou Zurich peuvent plus aisément récupérer, sur la longueur, les points égarés en début de saison. Pour la majorité des autres, en revanche, c’est presque crucial de bien négocier son départ. D’autant plus lorsqu’on travaille avec un nouvel entraîneur. Si ça marche tout de suite, on adhère à ses idées et à son système. Dans le cas contraire, le doute peut s’installer.

Gardez-vous un œil sur les résultats du LHC, votre ancien employeur?

Bien sûr.

Êtes-vous surpris de voir les Lions au 11e rang de National League?

Je pensais que la transition vers l’ère post-Cristobal Huet ne serait pas évidente, compte tenu de tout ce qu’il a amené au club depuis 2012. Mais, oui, je suis franchement surpris après la saison régulière de rêve qu’ils avaient réalisée en 2016-2017. Peut-être que la réussite qui les accompagnait leur fait désormais défaut. Vivre un championnat compliqué n’est jamais une chose agréable sur le moment. Reste que ça peut parfois faire du bien à une équipe pour la suite, comme ça a été le cas pour nous. Ça peut te permettre de te remettre plus facilement en question et d’effectuer les ajustements nécessaires pour corriger le tir.

Sur l’exemple de votre saison passée, comment vit-on ce genre d’exercices où on ne parvient pas vraiment à lancer la machine pour de bon?

C’est une sorte de spirale, dans laquelle le manque de confiance envahit les esprits. Tu commences à douter de tout. Et puis, souvent, de la même manière que tu provoques la chance quand tout tourne en ta faveur, tu provoques la malchance, si on peut dire… Au lieu de gagner en jouant mal, tu perds en jouant bien. C’est toute une différence! Et, dans ce type de situations, si tu n’as pas les leaders de caractère qu’il te faut, ou que personne n’est capable d’apporter un plan clair pour inverser la tendance, chez les joueurs comme chez les coaches, tout le monde continue à faire la même chose.

Et la spirale ne s’arrête pas…

Exactement. Et, ce, même si ton équipe est composée de plusieurs éléments talentueux. Car le talent ne fait pas tout. Je parle évidemment sur la base de notre expérience. Je ne sais pas si elle est comparable avec celle de Lausanne ou non.