"Sous un maillot qui se porte avec fierté, si tu le portes; il faudra le mouiller !" Fan's Club Fribourg Gottéron

2 décembre 2017

Sur les traces des Dragons


L’ambiance est bonne, dans le car des supporters. © Charly Rappo


Le car des supporters du HC Fribourg-Gottéron arpente la Suisse avec une fidélité indéfectible. Immersion dans un bus pas comme les autres

Sport »   Près de la fenêtre, un couple âgé de Suisses alémaniques habillés aux couleurs du HC Fribourg-Gottéron se donne la main. Quelques rangées derrière, une dizaine de membres du Fan’s Club Gruyère parlent déjà haut et fort de «la roillée» qu’ils vont leur mettre. Devant eux, deux enfants sourient timidement, les couleurs des Dragons badigeonnées sur les joues. Sagement assis, les passagers du bus des supporters sont en route pour Berne, où se tiendra dans quelques heures la confrontation de deux rivaux historiques: le CP Berne et le HC Fribourg-Gottéron.

L’adversaire est coriace. Si Berne domine le classement de la National League, les supporters n’ont pas l’air intimidés. Ça parle fort, ça crie, ça chante, le tout sans les débordements associés aux derbys d’une telle envergure. «Notre organisation est unique en Suisse», affirme fièrement André Schultheiss, président du Fan-Club Sense. «Avec des règles strictes, nos cars permettent de se déplacer entre supporters en toute sécurité.»

Et en effet, le règlement est sévère. Après une inscription en ligne obligatoire sur internet, les supporters se retrouvent le soir du match devant la BCF Arena. Après une fouille rapide – l’alcool étant interdit dans le véhicule – ils sont accompagnés par une équipe de bénévoles jusqu’au car. Ces volontaires veilleront au maintien de la bonne conduite tout au long du trajet. Néanmoins, pas besoin de faire partie d’un fan-club: n’importe qui peut faire appel à ce service.

Pour l’amour du club

Dans le car, les fans s’en donnent à cœur joie. De la supériorité incontestable de Gottéron à la corruption des arbitres, les sujets de conversation ne s’épuisent pas. A chacun ses raisons d’être là et de soutenir le mythique club: «Tout a commencé avec ma marraine», sourit Michèle Rochat, 19 ans. «Elle était une grande fan et m’amenait souvent avec elle.» Parfois, les motivations arborent une dimension plus intime: «Mais la vraie raison pour laquelle j’ai continué à y aller, c’était parce que j’étais amoureuse de Julien Sprunger, confie Michèle. Il est si beau!»

De son côté, Florian Deschenaux, 25 ans, membre du Fan’s Club Gruyère, gonfle le torse: «Nous, nous sommes de vrais supporters.» Le Gruérien met en évidence sa fidélité: «On assiste à pratiquement chaque match, que Gottéron soit en veine ou pas.» Une passion partagée par André Schultheiss: «Mon temps libre, je l’offre à ce club. Certains sont mariés, moi mon épouse, c’est Gottéron.» Une telle dévotion est rare: «On est parfois à peine cinq dans ce car à traverser la Suisse pour les voir jouer, mais on y va quand même!»

Et en cas de défaite? Il en faut davantage pour ébranler l’enthousiasme de Michèle: «C’est au moment où Gottéron est au plus bas qu’ils ont le plus besoin des supporters!»

LEONARDO GOMEZ