Ce n’est pas (encore?) la norme cette saison. Mais comme souvent à Fribourg, c’est de la crosse de Julien Sprunger qu’est venue la décision. A la peine depuis son retour de blessure, le No 86, qui a fêté ses 34 ans samedi, a allumé la mèche (1-2) et provoqué l’explosion finale (5-4 ap). Comme au bon vieux temps.
Si les Dragons veulent disputer les séries éliminatoires, ils peuvent sans autre enregistrer ce match face à Langnau et se le passer en boucle. Il contient la recette exacte de leur succès. Elle n’est pas franchement compliquée, d’ailleurs: liberté offensive, émotions communicatives et une (grosse) pincée de Julien Sprunger. Ce sont ces ingrédients qui avaient permis aux Fribourgeois de vivre leurs meilleures années dans un passé récent. Lorsque le capitaine était en verve et que l’on avait l’impression qu’il pouvait à tout moment se passer «un truc».
Hier face à Langnau, il s’est justement passé un truc dans la BCF Arena. Sans exagérer, le mot miracle colle presque à ce succès tant les Dragons n’auraient probablement jamais dû s’imposer. Mais tout à coup, ils ont réussi à enflammer le match. Ils ont doucement mis le doute dans les esprits adverses. Menés 0-2 puis 2-4 à la 42e, ils ont trouvé un moyen de faire la différence sur le tard, avec panache.
Du panache, il en fallait car en cas de défaite en 60 minutes, il aurait fallu sérieusement envisager le tour de classement du côté de FR Gottéron. Ce match face aux Emmentalois était à ce point capital. C’est peut-être cette urgence qui a mis un pied au derrière des Fribourgeois. Cette énergie du désespoir qui s’est transformée en énergie positive. Les hommes de Christian Dubé ne gagneront pas tous les soirs en encaissant quatre buts. Mais ils ont prouvé qu’ils étaient toujours capables de générer ce grain de folie qui peut faire la différence à tout instant. On l’avait oublié durant le passage de Mark French. On l’avait sporadiquement aperçu depuis le départ de l’Ontarien.
Finalement, la recette du succès n’a pas changé à Fribourg depuis toutes ces années. Des émotions et des buts de Julien Sprunger. Facile, non? Encore faut-il être capable de rééditer pareille performance avec régularité. Voilà le défi qui attend FR Gottéron s’il veut éviter de vivre à nouveau l’écueil d’un tour de classement.
Grégory Beaud