Certes, la somme est symbolique. Deux francs, même plus de quoi s'acheter... en fait plus grand chose (!) à la buvette de la patinoire. Toujours est-il que le HC Fribourg-Gottéron a osé le faire: si vous désirez assister à un match de votre progéniture ou simplement regarder les évolutions des espoirs de demain, il faudra vous acquitter de la somme de 2 francs pour chaque match de juniors des catégories en-dessous des U20. Une entrée pour le spectacle? Même pas. Le club justifie cette mesure par le coût généré par le contrôle des certificats Covid obligatoires que l'on doit présenter pour pouvoir pénétrer dans l'enceinte.
A entreprise lourde à gérer, contingences lourdes. A Fribourg, apparemment, il n'est plus question de bénévolat. Trop contraignant à organiser et pas toujours très valorisant pour les bonnes volontés, c'est vrai. Toujours est-il que le club a beaucoup compté sur ses fans pour le sortir de certaines situations périlleuses, ces dernières années. Il se dit dans les rues fribourgeoises qu'un petit geste de la part du club aurait été hautement apprécié.
Raphael Berger, le CEO fribourgeois, n'a pas eu le temps de refiler la patate chaude à son successeur John Gobbi que nous lui demandons s'il n'y avait pas d'autres solutions. La réponse fuse: Au vu des dispositions imposées par le Conseil Fédéral, il y avait deux possibilités: soit jouer devant un public, soit jouer à huis-clos. Nous avons tout de suite écarté cette dernière option, il était exclu d'interdire aux parents de voir jouer leurs enfants. Et ces derniers tiennent à la présence des parents. Alors nous avons mis sur la table toutes les solutions applicables. On a bien sûr pensé au bénévolat, mais rapidement on a constaté que nos bénévoles ne sont pas en position d'autorité pour interdire l'accès à un site. Nous nous sommes donc tournés vers l'entreprise de sécurité qui assure nos matchs. Et cela a un coût. Avec huit ou dix matchs par weekend, le cumul des heures représente beaucoup d'argent.
Raphaël Berger est un poil gêné aux entournures. Dans le même temps, ses arguments sont implacables. Je peux comprendre certaines réactions négatives si on regarde notre budget qui avoisine les 20 millions de francs. Mais il ne faut pas oublier non plus que le mouvement junior enregistre un déficit annuel d'un million et demi de francs. Alors bien sûr, ce ne sont pas ces 10'000 ou 20'000 francs qui vont changer grand chose, mais en même temps il ne faut pas oublier que le Covid nous a plongé dans une situation difficile et engendre des coûts supplémentaires.
Alors oui, Gottéron demande une petite contribution car il faut bien, à un certain moment, stopper les dépenses (même modestes) pesantes. D'ailleurs, Fribourg encaisse déjà, et bien avant les dernières décisions du Conseil Fédéral, un émolument de 5 francs pour assister aux matchs de ses U20. A Fribourg, on en parle peut-être plus qu'ailleurs car le club est sous le feu de tous les projecteurs, mais de telles mesures seront bientôt (ou sont déjà) appliquées par bon nombre de clubs ou fédérations qui vont devoir, elles aussi, mettre la main au portemonnaie pour assurer un service de sécurité de qualité.
Que lesdites mesures des autorités politiques, par contre, paraissent logiques ou se justifient, soit exagérées ou simplement inutiles, est un autre débat.