"Sous un maillot qui se porte avec fierté, si tu le portes; il faudra le mouiller !" Fan's Club Fribourg Gottéron

23 décembre 2024

Gerd Zenhäusern: «Mon degré de responsabilité est très élevé»

 

Fribourg-Gottéron a pris la décision dimanche, après un week-end totalement raté, de se séparer de son entraîneur Pat Emond. Lars Leuenberger assurera l'intérim jusqu'au terme de la saison avant l'arrivée de Roger Rönnberg.

Nommé directeur sportif des Dragons le 20 novembre 2023, Gerd Zenhäusern en est donc à son deuxième changement d'entraîneur en 13 mois. Pour rappel, il avait déjà démis de ses fonctions Christian Dubé le 27 mai 2024.

Gerd Zenhäusern a expliqué au matin.ch cette nouvelle décision forte qui touche son club. Interview.

Vous avez longtemps défendu Pat Emond cette saison, malgré les mauvais résultats. Quel a été l'élément déclencheur de ce changement?

Il y a parfois eu du mieux dans la saison mais à chaque fois qu'on faisait un pas en avant, on en faisait un autre en arrière juste après. Là, je sentais que l'équipe n'avançait plus. On a amené des changements pendant la saison avec l'échange DiDomenico-Lilja ou l'arrivée de Linden Vey mais cela n'a pas suffi. Il fallait se montrer actif, on ne pouvait plus se permettre d'attendre en vue de la qualification pour les play-off.

L'équipe a parfois été sifflée lors des derniers matches. La pression populaire a-t-elle joué un rôle?

Ça a forcément joué un rôle car notre objectif est d'amener du spectacle à la patinoire. On aimerait que tout le monde soit derrière l'équipe. Mais ce sont les résultats sportifs qui ont dicté cette décision.

En mai, vous avez opté pour un changement d'entraîneur en deux temps. Force est de constater qu'il s'agissait d'un échec.

Après coup, effectivement, c'est un échec. Que ce soit Pat Emond, les dirigeants ou moi, personne ne s'attendait à une saison aussi difficile. On sortait d'un excellent championnat où tout nous réussissait. Les joueurs sont peut-être revenus avec les dents un peu moins longues. Dans de telles situations, tout le monde est responsable.

Justement, quel est votre degré de responsabilité?

Il est très élevé. C'est moi qui ai initié la réorganisation du mois de mai. Ce changement en deux temps n'était pas idéal mais je reste persuadé que c'était le bon choix et que cela pouvait fonctionner. Je ne regrette rien. Mais au final, c'est le directeur sportif qui prend les décisions et qui est responsable de celles-ci. Il faut parfois toucher le fond pour mieux rebondir.

Vous n'avez jamais voulu déclarer qu'il s'agissait d'une année de transition et vous avez généré des attentes trop élevées. Finalement, n'est-ce pas aussi un échec dans la communication sportive?

Je comprends ce point de vue. Mais le sport reste une compétition. Quand tu restes sur une deuxième place et une demi-finale en play-off, tu ne peux pas te permettre de dire que la nouvelle saison sera une saison de transition.

Pourquoi n'avez-vous pas repris l'équipe vous-même?

Cela se fait parfois sur du très court terme, mais j'estime que le directeur sportif ne doit pas aller sur le banc. Je ne l'aurais fait qu'en ultime recours mais on a trouvé une bonne solution avec Lars Leuenberger.

La situation est toujours la même avec un entraîneur qui connaît déjà la date de fin de son mandat. Qu'est-ce qui vous fait dire que ce sera différent cette fois-ci?

Lars Leuenberger a déjà œuvré dans des situations similaires par le passé à Berne et à Bienne. Il a les outils pour remobiliser l'équipe, qui a un potentiel supérieur à son classement actuel. Il a une personnalité différente que celle de Pat Emond, il amènera un nouveau discours, une nouvelle approche et il secouera le cocotier.

Avec Christian Dubé, Pat Emond et Lars Leuenberger, Fribourg-Gottéron paie le salaire trois entraîneurs. Quel est l'impact sur les finances du club?

La situation n'est de loin pas idéale et a un impact important sur le budget du club. Une transition coûte toujours cher. Mais on réfléchit toujours en termes de performance et on ne peut pas se permettre de ne pas être ambitieux et de manquer les play-off.

Ruben Steiger

lematin.ch