Longtemps dans les profondeurs du classement, Fribourg-Gottéron a retrouvé du poil de la bête depuis le 22 décembre et l’arrivée de Lars Leuenberger derrière le banc à la place de Pat Emond. Sous les ordres du technicien saint-gallois, les Dragons ont triomphé à la Coupe Spengler et remporté trois de leurs quatre matches de National League.
Julien Sprunger et ses coéquipiers figurent désormais au 8e rang du classement, à quatre points du top 6 directement qualificatif pour les play-off. Gottéron parviendra-t-il à se hisser au sixième rang d’ici à la fin de la saison régulière? Les avis de nos deux journalistes divergent.
Ruben Steiger: Oui
Se poser une telle question aurait été totalement saugrenu au soir du 21 décembre. Fribourg-Gottéron restait alors sur deux défaites sans marquer le moindre but. Mais tout a changé le 22 décembre avec le licenciement de Pat Emond, remplacé par Lars Leuenberger.
L’équipe n’est plus du tout la même depuis. Les joueurs ont retrouvé le sourire et les leaders ont tous élevé leur niveau et pris leurs responsabilités. Les Dragons proposent désormais un hockey plus agressif, plus offensif et plus structuré. Forcément, les résultats suivent.
Sous les ordres de Lars Leuenberger, Gottéron s’est en quelque sorte déjà mis «en mode play-off». C’est ce qui fera la différence dans le sprint final. Il a pris conscience de l’urgence d’engranger des points.
Il y a fort à parier que Fribourg tiendra une moyenne de points par match digne d’une formation du haut du classement jusqu’au terme de la saison régulière. Il faudra toutefois déloger une équipe actuellement installée dans le top 6.
Le seul candidat semble être Zoug. Ça tombe bien puisque les Taureaux ne parviennent pas à décoller et restent sur trois défaites lors de leurs quatre dernières sorties. Le 28 janvier, le duel entre les deux équipes pourrait s’avérer décisif.
Chris Geiger: Non
L'arrivée fin décembre de Lars Leuenberger à la bande et le sacre décroché dans la foulée à la Coupe Spengler - le premier dans la longue histoire du club - ont incontestablement relancé Fribourg-Gottéron.
Mais les dirigeants de la BCF Arena ont trop tergiversé avant d'acter cette décision radicale. Des errements que les Dragons vont finir par payer dans le sprint final de la saison régulière, au même titre que les efforts fournis dans les montagnes grisonnes entre Noël et Nouvel An.
Car s'ils entendent accrocher le top 6, et en se basant sur les chiffres de la cuvée 2023-2024, le capitaine Julien Sprunger et ses coéquipiers vont devoir carburer à une moyenne vertigineuse de 2,12 points/match au cours de leurs 17 dernières sorties de championnat. Un rythme bien trop élevé à tenir, surtout pour une formation engagée sur trois tableaux en début d'exercice.
Fribourg-Gottéron risque donc bien de crever au poteau et de devoir passer par la périlleuse case play-in. Comme l'écrivait Jean de La Fontaine dans sa célèbre fable du Lièvre et la Tortue, «rien ne sert de courir; il faut partir à point». Un proverbe qui s'applique visiblement aussi aux Dragons.
Ruben Steiger
Chris Geiger