"Sous un maillot qui se porte avec fierté, si tu le portes; il faudra le mouiller !" Fan's Club Fribourg Gottéron

9 janvier 2025

Les clubs attendent que ça aille vraiment mal pour virer un coach

 

Vous l’aurez constaté, Fribourg-Gottéron, Genève-Servette et Zurich ont tous changé d’entraîneur entre le 22 et le 30 décembre. À cela s’ajoutent les changements effectués à Ajoie et Rapperswil plus tôt dans la saison. Hormis le cas zurichois, où Marc Crawford a démissionné pour des raisons de santé, il s’agit uniquement de licenciements suite à de mauvais résultats.

Congédier un entraîneur, c’est difficile car ça reste un humain qui a une famille à la maison. J’estime néanmoins que les clubs suisses sont devenus beaucoup plus frileux qu’à l’époque à l’idée de virer un entraîneur. Les directeurs sportifs attendent que ça aille vraiment mal sportivement pour le faire.

Trois salaires à Fribourg

Selon moi, c’est lié à la victoire à trois points et au classement très serré de National League. Les dirigeants ont toujours l’espoir de remonter dans la hiérarchie avec une série positive. L’aspect financier entre également en jeu. Les contrats sont de plus en plus longs et le congédiement d’un entraîneur fait mal dans le budget d’un club. Prenez l’exemple de Fribourg-Gottéron: l’organisation paie le salaire de trois hommes.

La situation actuelle en Suisse offre tout de même une constatation: Ajoie, Fribourg et Rapperswil vont bien mieux depuis qu’un nouvel homme est arrivé à la bande. Les Dragons sont remontés aux portes du top 6 et les Lakers enchaînent les succès.

C’est dû à une prise de responsabilité et de conscience des joueurs. Ils ont de la fierté et ils savent aussi qu’ils doivent se bouger les fesses. Si les défaites se poursuivent après une telle décision, il n’est plus possible de se cacher et de dire que c’est la faute du coach. Ça devient la faute du vestiaire.

Combattre la lassitude

Ainsi, les résultats s’améliorent. Finalement, si une équipe adhère à un message et y croit, ça va fonctionner, qu’importe le nom de l’entraîneur. À l’inverse, si l’équipe n’en peut plus d’entendre le même discours, ça ne peut pas fonctionner. Tout est une question de lassitude dans ce milieu.

Je suis bien placé pour en parler. J’ai dirigé Fribourg-Gottéron entre 2019 et 2024. J'ai senti cette lassitude. C’est pour cette raison que j’ai fait venir Pat Emond en tant qu’assistant pour la saison 2023-2024. Les gars avaient besoin d’entendre une nouvelle voix.

D’ailleurs, je ne disais presque plus rien durant les entraînements, car je suis émotionnel et j’avais l’habitude de beaucoup parler. Et les gens en avaient marre d’entendre la même chose cinq fois par jour.

Christian Dubé

lematin.ch