"Sous un maillot qui se porte avec fierté, si tu le portes; il faudra le mouiller !" Fan's Club Fribourg Gottéron

8 août 2025

Borgström révèle avoir «lu toute l’histoire du club»

 

Ce lundi matin, le public présent à Saint-Léonard a pu assister au premier entraînement sur glace de la saison et découvrir les nouveaux visages, dont celui du Finlandais Henrik Borgström
Charly Rappo


Vous pouvez m’appeler Kurt, mais tout le monde m’appelle Henrik», sourit des quelques dents qu’il lui reste celui que Wikipédia recense sous le nom très complet de Kurt Henrik Mikael Borgström. «C’est un hommage à mon grand-père, décédé deux ans avant ma naissance», explique le nouvel attaquant de Fribourg-Gottéron, dans les couloirs d’une patinoire qu’il qualifie de «géniale» et sur laquelle il a effectué ses premiers coups de patins ce lundi matin, jour de la reprise officielle des entraînements sur glace.

«C’était intense! La glace n’est pas encore dans un état optimal, il a fallu beaucoup patiner pour retrouver les sensations», raconte le Finlandais de 27 ans, le plus jeune du sextette étranger sous contrat – les cinq autres auront franchi la trentaine au coup d’envoi de la saison –, qui entend bien trouver sa place rapidement. «Il faut s’adapter à tout, ici. C’est une nouvelle ligue, avec de nombreux nouveaux visages. Mon objectif sera d’abord de réussir un bon début de saison. Ensuite, on verra.»

Une ville de hockey

Débarqué mardi passé à Fribourg, après avoir effectué une première visite de cinq jours début mai puis passé l’été chez lui, en Finlande, Henrik Borgström a pleine conscience d’où il a posé ses patins. «J’ai lu toute l’histoire du club! J’ai bien compris à quel point Fribourg est une ville de hockey, rien qu’en voyant que la patinoire était pleine à chaque match ces dernières saisons. Je suis super content d’être ici.»

Six saisons aux Etats-Unis, une en Finlande, deux en Suède: Henrik Borgström 
débarque à Fribourg fort d’un gros capital expérience
Charly Rappo


Centre offensif capable de jouer à l’aile – ou peut-être est-ce l’inverse –, Henrik Borgström s’est engagé pour deux saisons sur les bords de la Sarine, séduit par le projet présenté par Gerd Zenhäusern. «J’ai eu quelques discussions avec d’autres clubs suisses, mais Fribourg était ma priorité. Les dirigeants ont montré un grand intérêt pour me faire venir, et tous les aspects me convenaient: j’ai vraiment envie de m’investir dans ce projet, au sein d’un super groupe.»

Meilleur compteur

Choisi au 1er tour de la draft NHL 2016, en 23e position par les Florida Panthers après avoir brillé à l’Université de Denver, l’enfant d’Helsinki a disputé 111 matches dans la meilleure ligue du monde, éparpillés sur cinq ans. Sans jamais vraiment parvenir à y faire sa place. «C’est une ligue difficile, souffle-t-il. En 2023, après avoir remporté le titre en AHL, j’ai senti que c’était le bon moment pour quitter les Etats-Unis et retrouver l’Europe, et le plaisir de jouer. C’était le bon choix: j’ai adoré mon passage en Suède.»

Fribourg-Gottéron a recruté le meilleur compteur de HV71 des deux dernières saisons
Charly Rappo


Sous les couleurs de HV71, en l’occurrence, un club dans lequel évoluent aujourd’hui l’ex-Dragon Andreas Borgman et le jeune talent suisse Jamiro Reber. A Jönköping, Borgström a aligné deux saisons prolifiques sur le plan individuel (deux fois meilleur compteur de l’équipe avec 34 puis 45 points), moins sur le plan collectif, puisque le club a dû passer à deux reprises par les barrages contre la relégation pour se maintenir. «Oh, comme j’espère jouer pour le titre désormais!» s’exclame-t-il avec un enthousiasme qui tranche avec le flegme souvent prêté à ses compatriotes.¨

« Je suis un créateur, avec un bon QI hockey »
Henrik Borgström
Attaquant de Fribourg-Gottéron


Pour s’en approcher, Roger Rönnberg compte sur les qualités offensives du 8e meilleur compteur du dernier championnat suédois. Qui se décrit ainsi: «Ma plus grande force, c’est mon jeu avec la rondelle. Je suis un créateur, avec, je crois, un bon QI hockey. Dans le vestiaire, je ne suis pas celui qui parle le plus, mais je sais prendre la parole quand il le faut.» Et jouer dur, aussi. La preuve lors de ses premières minutes sur la glace de Saint-Léonard: le solide attaquant (1,91 m, 90 kg) n’a pas hésité à distribuer quelques charges bien appuyées.

Maître du power-play

Avec lui, Fribourg-Gottéron a aussi recruté un fabriquant de jeu particulièrement efficace sur power-play. La preuve? Ses douze réussites dans cet exercice la saison dernière en ont fait le plus prolifique du championnat suédois. Preuve bis? Blessé lors du barrage, il avait été réintégré en fin de série, encore amoindri, et aligné… uniquement pour diriger le jeu de puissance.

En Suède, Borgström a eu tout loisir d’observer la méthode Rönnberg depuis le camp adverse, lorsque son HV71 affrontait Frölunda. «Personne n’aimait jouer contre ses équipes, toujours très agressives, avec un hockey intense.» Désormais sous ses ordres, il découvrira, comme son nouveau mentor, un championnat de Suisse qu’il juge «très attrayant» et qu’il a hâte d’entamer. «Pour l’instant, je suis seul ici, mais ma copine va bientôt me rejoindre. Ça me permet de découvrir les environs et, quand elle sera là, je pourrai faire le guide.»

Mais avant de jouer les hôtes, une mission plus urgente l’attend. «Ma priorité? Goûter à la fondue», lâche-t-il en riant. Et pourquoi pas la commander lui-même? «Je vais essayer d’apprendre quelques mots de français, au moins pour m’en sortir au restaurant», promet celui qui ne demande qu’à s’intégrer. En ville et surtout, dans le dispositif de «RR».

Jonas Ruffieux