"Sous un maillot qui se porte avec fierté, si tu le portes; il faudra le mouiller !" Fan's Club Fribourg Gottéron

12 novembre 2025

Lars Leuenberger et la transition «pas si simple» dans le rôle d’acteur secondaire à Gottéron

 

Changement de couvre-chef. Mardi, Lars Leuenberger avait déjà troqué son bonnet à pompon Swiss Ice hockey pour celui de Fribourg-Gottéron. Sa parenthèse au sein du staff de l’équipe de Suisse s’est refermée dimanche sur une défaite contre la République tchèque. «C’est important pour le cerveau de voir autre chose. Au premier entraînement, je me suis dit «waouh!» Pourquoi? Parce que tu te retrouves sur la glace avec les meilleurs joueurs du moment», explique celui qui a assisté Patrick Fischer la semaine passée à Tampere.

Cette deuxième «sélection», six ans après la première (il avait donné un coup de main à la Deutschland Cup 2019), peut-elle lui ouvrir les portes des Jeux olympiques et/ou des championnats du monde? «Non, coupe Lars Leuenberger. «Fischi», que je connais depuis l’adolescence, m’a demandé il y a trois ou quatre semaines si je voulais venir avec eux en Finlande. Mais Jan Cadieux et Rikard Franzén (assistant chez les Dragons comme lui, ndlr) sont prévus dans cette fonction pour les grandes échéances de 2026. Pendant ce temps, je garderai le fort à Gottéron», plaisante l’un des deux bras droits de Roger Rönnberg.

Responsabilités réduites

Prendre soin de la maison fribourgeoise, il sait faire. Même très bien. Après avoir tenu le haut de l’affiche de décembre à avril, «Super Lars» a dû s’approprier un rôle secondaire. «Pas si simple», concède avec transparence l’homme qui a mené Gottéron à son premier titre (la Coupe Spengler) et à un match de la finale. «Parce que j’ai goûté à toutes ces magnifiques émotions avec les gars, le changement de fonction durant l’été a constitué un vrai défi personnel. Je mentirais si je prétendais le contraire.» Et celui qui a succédé à Pat Emond en connaissance de cause – il avait déjà signé un contrat d’assistant de Roger Rönnberg pour les trois saisons suivantes – d’avouer: «J’ai dû travailler sur moi-même pour l’accepter.»

Ce qui lui manque le plus de sa vie d’avant? «Le coaching, répond-il du tac au tac. Insuffler de la motivation aux joueurs, sur le banc ou dans le vestiaire, c’est quelque chose qui m’a toujours plu.» Même si ses responsabilités ont été fatalement réduites en passant de grand chef à co-numéro 2, Lars Leuenberger prend du plaisir à remplir son (nouveau) cahier des charges.

«Je donne le meilleur de moi-même et des impulsions en essayant de mettre à profit mon expérience», résume le responsable des attaquants fribourgeois, qui a l’intelligence de mettre son ego de côté. «Ma tâche principale consiste à mener des entretiens individuels avec eux, ou carrément avec des lignes entières. Je m’occupe également du jeu à 4 contre 5 avec Ricky (Franzén, ndlr).» Mais contrairement à ce qui lui a été demandé en équipe nationale, «LL» ne s’occupe pas du power-play. «Non, ça, c’est Roger», précise-t-il.

Il dort mieux

Que reste-t-il de «son» Gottéron qui n’avait, en 21 matches de saison régulière, perdu que deux fois dans le temps réglementaire? En tout cas pas le «chaos organisé», ce concept «made in Leuenberger» qui invite les défenseurs à surprendre l’adversaire en amenant constamment le surnombre en attaque. «En effet, le chaos organisé n’existe plus. Mais d’autres éléments ont été gardés ou adaptés. En même temps, cela ne sert à rien de comparer avant et maintenant. Le passé est passé.»

Glisser dans l’ombre de Roger Rönnberg, «aussi drôle qu’exigeant», n’a pas que des désavantages. «Je dors mieux, sourit «Laser». C’est un fait: il y a moins de pression sur un assistant que sur un headcoach.» Pas besoin de lui demander s’il préférerait raccourcir ses nuits et rallonger ses journées: on devine la réponse.

Pierre Schouwey

laliberte.ch