J’ai joué le derby tessinois avec Lugano et j’y ai vécu des scénes folles. Comme lorsque les forces de l’ordre aspergaient les ultras parce qu’ils nous lançaient des gaz lacrymogènes dessus ou lorsque nos fans avaient envahi la glace après notre défaite lors du match décisif en finale contre Zurich en 2001.
J’ai également disputé le derby des Zähringen tant avec le maillot de Berne qu’avec celui de Fribourg-Gottéron. Chaque match, c’était la guerre. Ça frappait dans tous les sens avec des joueurs comme Shawn Heins, Simon Gamache ou Travis Roche. C’était presque impossible de terminer un match sans avoir mal partout. Quand tu allais sur la glace, tu avais parfois peur de te faire arracher la tête. Il y avait une véritable haine entre les deux clubs.
Cette époque est désormais révolue. Et je le regrette un peu. C’était magnifique de vivre de tels matches. C’était un show à chaque fois et tu ne savais jamais comment les choses allaient tourner. J’explique souvent à mes enfants comment c’était avant.
Depuis les années 2010, le hockey a progressivement changé, tout comme la mentalité des fans. La sécurité a augmenté dans tous les domaines. Les joueurs sont nettement plus protégés, et c’est une bonne chose.
Fribourg en demi-finales
De plus, avec les promotions de Genève-Servette, de Bienne et de Lausanne, les derbys se multiplient et deviennent moins importants. Ainsi, la rivalité entre Berne et Fribourg a perdu de sa superbe. Le quart de finale des play-off qui débute vendredi sera intense, émotif, mais pas plus qu’une série contre Davos ou Zoug.
Ce qui n’enlève en rien l’intérêt de cette opposition qui sera très plaisante à suivre. Les deux équipes sont très proches et comptent sur un excellent duo d’étrangers. Sörensen-Wallmark d’un côté, Merelä-Czarnik de l’autre. Les détails feront la différence, mais Fribourg est le pire tirage pour Berne.
D’ailleurs, je vois les Dragons se qualifier pour les demi-finales.
Christian Dubé