"Sous un maillot qui se porte avec fierté, si tu le portes; il faudra le mouiller !" Fan's Club Fribourg Gottéron

30 mars 2013

Les supporters sont en marche


Les supporters sont en marche. Vincent Murith


Sur l’initiative d’André Schultheiss, président du Fan-Club Sense, quelque cent supporters de Gottéron ont bravé hier la neige et se sont donné rendez-vous à la place du Petit-Saint-Jean, en Basse-Ville de Fribourg. A grands renforts de tambours et de trompettes, ils ont défilé en direction de la vallée du Gottéron, non sans attirer l’attention des habitants, certains n’hésitant pas à ouvrir leur fenêtre pour chanter avec eux. Là, le légendaire Hubert Audriaz leur a symboliquement ouvert les portes de la grotte du Dragon. Que cela se sache: les Fribourgeois sont en finale et ils marchent vers le titre!

29 mars 2013

Après 19 ans; Fribourg-Gottéron tient sa finale



Du délire à St-Léonard! Les Dragons peuvent se congratuler. [Laurent Gilliéron - Keystone]


"On est en finale, on est en finale", ont entonné les supporters fribourgeois. Vainqueur de Zurich en 5 manches, Gottéron s'est qualifié pour la 4e finale de son histoire après 1992, 1993 et 1994. Les Dragons ont dominé le champion de Suisse en titre 5-4 jeudi à St-Léonard dans un match très intense.


Les Fribourgeois n'ont pas flanché. Dans une partie débridée, les joueurs de Gottéron sont parvenus à maintenir un but d'avance pour prendre le meilleur sur les Zurich Lions. Les pensionnaires de St-Léonard peuvent tirer un grand coup de chapeau à leur portier Benjamin Conz, auteur de deux arrêts déterminants en fin de match. Sur un rush de Roman Wick, le Jurassien a remporté son duel face à l'ancien attaquant de Kloten.

La force des Dragons aura été de profiter de chaque cadeau zurichois. Loin d'être inférieurs, les hommes de Marc Crawford ont simplement manqué de chance et offert trop d'opportunités aux Fribourgeois. Premiers de la saison régulière, ceux-ci n'ont pas manqué l'occasion.

Le talisman Andrei Bykov

Fribourg a entamé cette rencontre comme il le fallait. Et les Dragons ont eu cette chance qui sourit aux audacieux et aux vainqueurs en ouvrant la marque par Adam Hasani à la 5e minute sur un lancer précis que Flüeler n'a pas bien estimé. Zurich a répondu par Schäppi (8e) sur un excellent travail de Monnet et un Shawn Heins peu inspiré en la circonstance.

Absent de l'acte IV en raison d'une maladie (selon la version officielle), Andrei Bykov a fait son retour dans l'alignement des Dragons, et sa seule présence a eu pour effet de galvaniser les locaux, orphelins de Christian Dubé tombé au combat au cours de la même rencontre.

Une fin de rencontre à suspense


Le topscorer fribourgeois a servi une passe géniale à Benjamin Plüss sur le 3-1 et fut à l'origine du 4-1 signé Ngoy à la 30e. Trois longueurs d'avance à la mi-match pour les Fribourgeois et peut-être le sentiment inconscient que la victoire était validée.

Mais le champion possède cette capacité à revenir, même dans les moments difficiles. Bastl (32e) et Blindenbacher (43e) ont redonné espoir aux leurs. De quoi faire trembler les hommes de Hans Kossmann trois minutes, le temps pour Simon Gamache d'inscrire le 5-3 d'un ingénieux coup de patte.

Puis Kenins a mystifié Conz (55e) et St-Léonard s'est remis à frissonner pour cinq minutes qui ont semblé durer une éternité. Mais c'est toujours dans les combats les plus âpres que se forgent les plus belles victoires.




17 mars 2013

Zurich au menu




Et si Fribourg Gottéron avait acquis sa qualification pour les demi-finales le 9 janvier déjà? Ce jour-là, les Dragons avaient échangé Sebastian Sutter contre Adrien Lauper, alors joueur de Bienne. Sans le savoir, Hans Kossmann a peut-être réalisé un coup de maître. Lors de ce septième match de quart de finale, l’ancien pensionnaire de Saint-Léonard a mis son équipe dans la panade dès les premières minutes de jeu.

Charge à la tête 

A la suite de l’ouverture du score de Sebastien Schilt, le No 59 des Seelandais a chargé le défenseur fribourgeois à la tête, forçant les arbitres à prendre leurs responsabilités. Une pénalité de match compréhensible et une opportunité en or pour les Dragons de faire le break. Les joueurs locaux ne se sont pas fait prier et, à 5 contre 3, ont pris deux longueurs d’avance par Simon Gamache. Le trou était fait et Fribourg Gottéron n’a plus jamais été inquiété.

«Nous savions que le début de match était primordial, a regretté Anthony Huguenin, défenseur de Bienne. Nous avons couru après le score et perdu beaucoup d'énergie. Même à 3-0, nous avons continué d'y croire.»

Pour cette rencontre «à la vie, à la mort», la meilleure équipe de la saison régulière a enfin joué un vrai match de play-off. «J’ai senti dès le premier engagement que les joueurs avaient le bon état d’esprit», s’est réjoui Hans Kossmann. Un état d’esprit confirmé par Simon Gamache: «Pour la première fois de la saison, nous jouions dos au mur. Une belle victoire d’équipe.»

Pas assez de crédit

Après une période de jeu, les Fribourgeois avaient même allumé Reto Berra à 18 reprises. Une attitude conquérante rarement vue lors de cette série de quart de finale. Face à des Seelandais visiblement émoussés par la somme des efforts consentis, la recette était la bonne. «Les gens n'ont pas donné suffisamment de crédit à Bienne, a analysé Hans Kossmann. Ils ont mérité de disputer ce septième match.»

Simon Gamache, si discret récemment, est allé pioché dans la zone de Reto Berra pour marquer le deuxième but libérateur. Probablement entaché d’une irrégularité, ce but de «gratteur» prouve que les Dragons ont pris conscience de l’urgence de la situation dans laquelle ils se trouvaient. «Les rebonds, qui nous ont si souvent fait défauts durant cette série, ont tourné à notre avantage ce soir», a poursuivi Hans Kossmann.

Zurich au menu

Après le début de match totalement à leur avantage, les Fribourgeois en ont profité pour s'économiser en vue de la suite des événements. «Je pense que Bienne ne méritait pas de prendre 6-1 pour ce dernier match», a convenu Andrei Bykov.

Présents en demi-finale du championnat pour la deuxième fois consécutive, les Fribourgeois se frotteront à Zurich au prochain tour. «Les quatre meilleurs formations du championnat seront présentes, s’est étonné Simon Gamache. Ce sera à nouveau une série acharnée.»

Les deux équipes se sont déjà affrontées deux fois en séries éliminatoires. Fribourg s'était imposé à chaque fois sans perdre le moindre match. En 1993 (4-0), d'abord, puis en 1994 (3-0) et enfin en 2010 (4-0).


Ordre des demi-finales: 
Fribourg - Zurich 
Berne - Zoug

6 mars 2013

Gil Montandon: «Avec Benjamin Conz, Fribourg est blindé»




Ancien attaquant de Gottéron et Berne, Gil Montandon a raccroché les patins en 2009. Avec 1070 matchs de ligue A (un record) à son actif, il a écrit de longues pages de l’histoire du hockey suisse. Tout au long du quart de finale entre les Dragons et les Biennois, il partage ses impressions pour «La Liberté».

«Voici venu le meilleur moment de la saison, les play-off. Après avoir vu l’acte I, samedi, je conseillerais une chose aux Fribourgeois: ne pas jouer avec le feu! La statistique des tirs donne 20 à 5 en faveur des Biennois au deuxième tiers. Et combien au troisième? 10-6, toujours pour l’adversaire. Pour une équipe qui mène à la marque, comme c’était le cas de Fribourg, c’est peu. Il faut tout faire pour inverser la tendance ou, pour le moins, égaliser la statistique. Une équipe menée au score prend plus de risques et va donc plus souvent tenter sa chance, c’est vrai. Mais 5 envois contre 20, c’est une très grande différence!

Fribourg est blindé à une position: le gardien. Benjamin Conz retient absolument tout. En play-off, ça aide. Car cela ne commence pas par le nombre de buts marqués, mais par ceux qui ne sont pas encaissés.

Gottéron va devoir impérativement augmenter son niveau de jeu pour ne pas devenir spectateur lorsqu’il mène d’un ou deux buts. La statistique des tirs prouve également que ce n’est pas la domination territoriale qui permet de gagner un match. Le 4e but, décisif, en est d’ailleurs la preuve. Gamache fait mouche sur ce qui est l’un des premiers tirs en direction de Berra. L’envoi est parfaitement placé. Il transforme ce qui n’est même pas une occasion de but à la base. C’est du 100% de réussite.

Les Fribourgeois ne sortent pasforcément grandis, mais seulement vainqueurs de ce premier match des quarts de finale. Chaque joueur doit prendre plus sur soi. Il faut plus de cohésion. Quel que soit le score, c’est important de continuer à jouer en pensant que c’est 0-0 et qu’il faut éviter la défaite en prenant un risque mesuré pour tenter de marquer le 1-0. Fribourg a souvent su le faire cette saison. Je me rappelle notamment d’un match contre Zurich…

Potentiellement, Fribourg a la possibilité de remporter la série 4-0. Mais je ne le vois pas comme ça. A 1-0, il faut faire gaffe. Il n’y a pas encore d’avantage psychologique, rien. Il reste que le premier match est gagné. C’était peut-être un avertissement sans frais. On a passé l’épaule. Il n’y a pas de quoi s’emballer.» I

3 mars 2013

Finis ton assiette, sinon c’est «Cœur de Dragon»!


A peine enregistré, le nouvel hymne officiel du HC Fribourg-Gottéron est déjà diffusé dans les cellules de Guantánamo, pour briser psychologiquement les détenus. Décryptage.

Finis ton jambon, sinon c’est «Cœur de Dragon»! Grâce au nouvel hymne officiel de Fribourg-Gottéron, composé par le groupe gruérien Catillon, des générations de petits Fribourgeois vont filer droit. Ecouter «Cœur de Dragon», c’est la punition ultime, de celles qui bouleversent les destins et font basculer des vies. L’être humain n’est pas programmé pour résister à «Cœur de Dragon». En réaction, il fera tout ce qui est en son pouvoir pour que cesse la féroce litanie. Essayez-la à l’heure des repas, quand le petit commence à triturer le haricot flétri, à dessiner des sillons dans la sauce figée, quand il rechigne à gober la cornette tiède en marmonnant un pitoyable «ai plus faim».

Généralement, quelques mesures suffisent. Le résultat est spectaculaire. L’assiette est avalée en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, léchée, ripolinée. Dans l’enchaînement, tout en implorant la grâce du DJ, il remplit fissa le lave-vaisselle, sort le chien, déblaye la neige et insiste pour rembourser, avec intérêts, son argent de poche de la semaine.

«Cœur de Dragon» a dès sa première diffusion, eu des effets dévastateurs. C’était la semaine dernière à Saint-Léonard, lors de la rencontre Gottéron-Kloten. A 4-0, les hockeyeurs fribourgeois ont levé le pied, de peur d’en mettre un cinquième et de se manger une fois encore l’infernal refrain. Déjà, la CIA exploite le phénomène. A Guantánamo, dit-on, elle utilise «Cœur de Dragon» à plein volume pour briser psychologiquement les détenus récalcitrants.

Rien d’étonnant à cela, tant l’œuvre de Catillon inspire la crainte et la fascination. Tout y est: la fureur, l’émotion de la foule, la brutalité et la férocité du hockey sur glace. Jamais ce sport n’avait été magnifié en chanson avec autant de pertinence. Il y a trente ans, le regretté Cabaret Chaud 7 («Avec Gaston, ça vaut des ronds, Gottéron») avait placé la barre très haut. Mais «Cœur de Dragon» boxe dans la catégorie supérieure. On entend déjà les mauvaises langues affirmer que les arrangements sonnent comme ceux des Musclés sur le plateau du Club Dorothée, que les trois accords que n’aurait pas renié Jon Bon Jovi ne s’écoutent plus que dans quelques bars d’altitude sur la rive gauche de la vallée du Rhône, ou que Radio Fribourg a déjà sélectionné le titre pour sa playlist faramineuse. Mais qu’importe. L’essentiel est ailleurs.

«Cœur de Dragon», c’est d’abord cette intro percussions-cris du public-guitare qui vous plonge instantanément dans l’ambiance incandescente de Saint-Léonard. Pas le temps de reprendre ses esprits que cette voix nasillarde juste ce qu’il faut, au bord de se noyer, vous saisit aux tripes. Et le barde déroule. Premier couplet, première baffe, magistrale:

Fendre la glace
Toujours plus fort
Pour gagner des places
Pas peur de l’effort
Pas besoin de discours
Car ici c’est Fribourg

On reste en apnée pour le refrain. Tiens, prend ça dans ta gueule:
Cœur de dragon
Toujours champion
Cœur de dragon
Allez! Allez! Gottéron
Une ultime respiration, plus romantique avant le final, scandé, et non plus chanté. L’apogée d’une dramaturgie savamment orchestrée:
L’union c’est notre force
Et notre esprit est féroce
Gottéron est le vainqueur
Et l’élu de nos cœurs
Allons fans Allons
Tous derrière Gottéron

(Scandé) Une voix, un cœur
Une ville, un canton
Tout le monde à peur
D’affronter Gottéron



Sauf respect pour nos amis musiciens gruériens: des Catillon, on en a brûlées pour moins que ça.


Vincent Chobaz

L'année de Fribourg-Gottéron?


Pour la 28e fois, le titre de champion de Suisse de LNA sera décerné au terme de play-off. Brillant vainqueur du tour de qualification, Fribourg Gottéron est bien placé pour fêter son premier titre. Bienne ne devrait pas constituer un obstacle infranchissable pour les Fribourgeois.

Pour la première fois depuis 2008 et l'instauration du tour de qualification à 50 matches, les quarts de finales opposeront des équipes de la même «division» soit des formations qui se sont déjà affrontées à six reprises cette saison. L'effet de surprise sera quasi nulle.

Fribourg Gottéron (1er) - Bienne (8e): Depuis son retour en LNA, Bienne n'a jamais connu une grande réussite face à Gottéron. C'est même sa bête noire. Cette saison, les hommes de Hans Kossmann se sont imposés à cinq reprises. Bien sûr, Reto Berra sera encore plus motivé à ce stade de la compétition. Mais cela suffira-t-il à stopper la puissance de feu des Fribourgeois?

Andreï Bykov s'affirme toujours plus comme un attaquant complet. Il retrouvera son compère Julien Sprunger dès le 3e match pour reformer avec Plüss, le meilleur trio helvétique, voire plus, de la ligue. La tactique défensive prônée par Kevin Schläpfer ne surprend plus Kossmann. Reste l'esprit biennois qui a déjà produit des miracles au Stade de Glace.

Berne (2e) - Genève-Servette (7e). Bien sûr, la comparaison est tentante avec la 7e place des Lions de Zurich l'an dernier. Mais l'effectif de Genève-Servette ne regorge pas des mêmes talents qui ont propulsé les Lions au titre la saison dernière après une série finale épique contre Berne. Les Genevois se sont appropriés un record qui n'a rien de glorieux.

Premiers au terme de la 28e journée, ils se sont écrasés au 7e rang vingt-deux matches plus loin. L'équipe a perdu toute consistance en dehors de sa patinoire alors que chez elle, elle a obtenu le meilleur total ! Sans Bezina, sans power-play efficace, sans jeu défensif performant, il serait étonnant que le club genevois fasse de vieux os. Toutefois, il faut laisser à Chris McSorley la faculté de transformer ses joueurs dans les moments décisifs. Mais là, la haie semble trop haute. D'autant que Berne aura certainement récupéré la majorité de ses défenseurs blessés.

Zoug (3e) - Lugano (6e). Les deux équipes présentent un bilan équilibré (3 victoires chacune) cette saison et les deux meilleurs topscorers dans leurs rangs (Omark pour Zoug et Metropolit à Lugano). Le pire était promis aux Zougois après le départ de Brunner, Zetterberg et Diaz. Mais les hommes de Shedden ont finalement retrouvé leurs marques assez rapidement pour assurer une place parmi les quatre premiers. Les regards seront à nouveau tournés vers le gardien Markkanen, capable de «gagner» un match à lui tout seul en tour de qualification mais incapable de répéter l'exploit en play-off.

Zurich Lions (4e) - Davos (5e). Un grand classique des play-off puisque le deux équipes se retrouvent pour la 8e fois. Les Zurich Lions ont connu un tour de qualification tranquille. Un ou deux trous mais aussi des jolies séries de victoires. Mark Crawford n'a pas connu les même tourments que son prédécesseur Bob Hartley, mais son équipe est-elle plus forte que l'an dernier?

Difficile à dire. Le rendement des renforts étrangers a laissé à désirer si l'on excepte le «héros» McCarthy arrivé sur le tard. A voir si Lehtonen pourra confirmer son statut de meilleur joueur hors de la NHL. A Davos, l'hiver a été compliqué par les nombreuses blessures des joueurs étrangers et aussi de joueurs suisses. Mais dès qu'arrivent les play-off, le bilan de santé des Grisons s'est bien amélioré!